CHRONIQUES DE CONCERTS

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NIGHTWISH
Avec : eklipse, battle beast, nightwish
Date du concert : 17-04-2012  
Lieu : Paris Bercy - Paris [ 75 ]  
Affluence : 11 000  
Contact organisateur : http://www.speakeasy.pro  
Interview :  
   
Date de la chronique : 27 avril 2012 - Chroniqueur : La.Faux - Photographe : Diane Rx Photography https://www.facebook.com/pages/Diane-Rx-Photography/210610619008162  


« Là où Nightwish passe, beau temps trépasse.»


Enfin! Après 3 ans d’absence, les maîtres incontestés du métal symphonique depuis presque quinze ans reviennent à Paris, et à Bercy s’il vous plaît ! Fait suffisamment étonnant pour être relevé, tant les groupes de métal ayant gîte dans cette mythique salle pouvant accueillir jusqu’à 18 000 personnes sont nécessairement de gros noms, d’Iron Maiden à Rammstein en passant par the Scorpions.


Qu’un groupe comme Nightwish soit à Bercy, en plus d’un Zénith à Nantes et d’une Halle Tony Garnier à Lyon, c’est donc un petit exploit et d’ailleurs l’une des plus grandes salles jamais remplies par le groupe hors de son pays. Notons d’ores et déjà toutefois que le palais omnisport est en petite configuration ce soir, environ 11 000 personnes étant présentes.


Alors pourquoi cet étrange proverbe improvisé ? Parce que ce n’est pas une légende urbaine que de dire qu’en France, chaque fois que le quintet finlandais –enfin, suédo-finlandais désormais- nous fait l’honneur d’une visite de courtoisie avec force pyrotechnie et confettis, c’est un autre type d’animation qui sévit sur le public lors de la journée d’attente : la pyrotechnie se fait grosse pluie genre douche écossaise, et les confettis sont plutôt grêlons et autres manifestations glacées peu enthousiasmantes. Après la grêle et la neige en  avril 2008 -10 cm de neige en région parisienne dans la nuit suivant le concert !-, et la pluie et le vent en 2009, il ne fallait pas s’attendre à mieux en 2012 et les fervents disciples parqués dans la queue fosse de Bercy dès le petit jour –voire avant- emmitouflés dans leurs couvertures de survie et leurs sacs poubelles dans l’espoir de décrocher le Graal –la barrière- en feront les frais. Il fallait évidemment que le premier jour de pluie diluvienne depuis des semaines se manifeste à Paris aujourd’hui.


De ce fait, il ne faudra pas s’étonner que plusieurs malaises aient lieu avant même le set de Nightwish, et que le public soit selon les endroits et moments de la soirée étrangement amorti voire amorphe.


Votre reporter fera les frais d’un mauvais temps tout autre : celui des problèmes de guestlist. Passons sur ces considérations logistiques qui n’ont que peu de rapport avec le schmilblick : la conclusion est que tout s’est bien terminé –merci encore Gérald !-, mais à 21h, donc exit les premières parties –MAIS le report du concert de Nantes vous en donnera un aperçu, heureusement.


L’organisation d’un gros groupe comme Nightwish étant ce qu’elle est, les photographes ne seront tolérés dans le pit que sur les deuxième et troisième morceaux, avant d’être directement expédiés à la case départ pour rendre leur matos s’ils souhaitent assister au concert. De ce fait, je raterai complètement l’introduction et le premier titre joué, le single « Storytime ». Mais cela ne nous empêchera pas d'entendre la foule qui donnera de la voix de façon impressionnante, notamment quand le rideau cachant la scène tombera au milieu de « Storytime » (l’on devinera sa chute à la résurgence des cris, ne voyant rien derrière les portes évidemment).


 Après avoir shooté sur « I Wish I Had an Angel » et « Amaranth », et le temps de consigner le matériel avant de revenir dans Bercy, j’aurai donc raté « Scaretale » (zut de zut) et « The Siren » (bien plus enthousiasmante vocalement parlant que « Come Cover Me » sur les précédentes dates de cette tournée). Commencer un concert de Nightwish par la ballade très lente et jazzy « Slow Love Slow » présente donc quelque chose de curieux, Anette étant affublée sur ce titre d’un curieux chapeau à plumes.


Heureusement, le punchy et dansant « I Want My Tears Back » réveillera la fosse juste après pour le plus grand plaisir de tous. Sobrement vêtue de noir –elle a fait beaucoup plus excentrique depuis le début de cette tournée- , la suédoise Anette Olzon prouve à l’épreuve de la scène ses énormes progrès vocaux depuis 2009. Elle bouge également plus –toutes proportions gardées- et remercie en français entre chaque morceau, effort apprécié par le public.



Le reste du groupe est également en forme : malgré une mauvaise grippe, le maestro claviériste Tuomas Holopainen caché derrière l’orgue géant qui lui sert de ‘cache clavier’ est plus souriant que dans mon souvenir –mais n’a pas lâché sa bouteille de rouge-, et le bassiste chanteur Marco Hietala prouve une nouvelle fois qu’il est bien le co-frontman du groupe par sa présence et sa performance impeccables.


S’adressant autant voire plus au public que sa collègue, le leader de Tarot à ses heures mène la danse de bout en bout, et porte littéralement certains morceaux comme bien sûr « The Islander » mais aussi –pour ne citer qu’eux- « Planet Hell », « Ghost River » ou « Over the Hills and Far Away » sur lequel il ne chantait pas avant 2005. Chant doux, chant clair, chant saturé, grognements, cris…il sait tout faire.


L’osmose vocale avec Anette qui manquait sur les précédentes tournées semble se faire désormais, même si l’on peut déplorer une grosse absence de jeu de scène entre les deux protagonistes –au mieux, Anette se rapproche du pied de micro de Marco pour qu’ils chantent côte à côte, sans se regarder-.


Le guitariste Emppu Vuorinen est quant à lui moins dynamique que d’habitude, ne courant pratiquement plus comme il en avait l’habitude ; il parvient toutefois toujours aussi bien à maîtriser son instrument malgré les bières qu’il s’enfile non stop, que ce soit le solo bluesy-jazzy de « Slow Love Slow » ou celui plus folk de « Over the Hills and Far Away ».


En retrait derrière sa batterie copieusement éclairée, Jukka Nevalainen assure impeccablement de bout en bout comme à son habitude, toujours affublé de son inamovible bandana. C’est surtout sur « Planet Hell » que son jeu de batterie sera le plus mis en valeur au milieu d’une pyro échevelée, mais il se rapprochera également plus du public sur le set acoustique improvisé par l’intermédiaire d’un caisson.



Le set acoustique, parlons-en : une idée intéressante mais une mise en œuvre plutôt décevante. Déjà, les grosses fautes de justesse d’Anette sur « The Crow, the Owl and the Dove » -les premières depuis le début du concert- surprennent, mais surtout la longueur est à revoir. Si « the Islander » est un must sur lequel les portables et autres briquets brandis à la demande de Marco créeront un ciel étoilé du plus bel effet, la suite est carrément plus dispensable malgré les confettis balancés sur « Nemo » -qu’Anette prononce d’ailleurs aussi mal que sa devancière-, et « Last of the Wilds » manque un peu de punch malgré une très belle intro du véritable sixième membre –quoique non officiel- du groupe, Troy Donockley. 


De ce fait, une bombe telle que « Planet Hell » avec pyro à tout va et gros yeux rougeoyants sur l’écran géant semble bienvenue : pour autant, que les choses soient claires, cette chanson divisera. Personnellement, si j’apprécie beaucoup Anette Olzon, « Anette Hell » comme Marco l’introduit me laisse froide voire m’exaspère, tant elle pousse sur sa voix pour faire passer les aigus récalcitrants qui jalonnent le morceau. Au même titre que d’autres anciens morceaux, « Planet Hell » n’est tout simplement pas fait pour elle, ou en tout cas mal adapté, alors qu’elle a parfaitement su s’approprier  « The Siren » du même album.


C’est donc l’enchaînement « Ghost River » suivi de « Dead to the World » qui semble constituer un vrai temps fort de la soirée : le premier passe très bien l’épreuve du live et les voix de Marco et Anette se marient à merveille, le second est un pur bijou et l’une des meilleures performances d’Anette sur un titre de l’ancienne ère Nightwish –pas étonnant qu’ils la rejouent régulièrement donc, sachant qu’elle ponctuait déjà les précédentes tournées.



Sur «Over the Hills and Far Away », la conviction s’effritera pour certains mais force est de reconnaître que les interventions de Marco et la transposition d’une partie du morceau une octave au-dessous pour Anette rendent le morceau tout à fait écoutable. Ce n’est pourtant pas le meilleur choix de fin de set, au vu de l’inépuisable discographie du groupe !


Les connaisseurs s’en douteront, il semble manquer certains poids lourds dans ce report…ils sont planqués dans le rappel, rassurez-vous ! En effet, Nightwish a choisi l’option « frapper un bon grand coup avant de quitter la scène pour obliger à revenir sur la date suivante » en balançant coup sur coup « Song of Myself » et « Last Ride of the Day », les tueries d’ « Imaginaerum » si l’on ne devait en retenir que deux. Pyro à gogo et animations bien plus intéressantes sur l’écran géant que sur le reste du show –de manière générale, il rappelle beaucoup celui de Within Temptation mais semble moins bien exploité-, Anette en roue libre, c’est du très grand Nightwish, du Nightwish tel qu’on aurait voulu le voir toute la soirée même si l’on se doute bien qu’il serait impossible de tenir un tel rythme sur plus d’une heure trente.



La conclusion qui s’impose, c’est donc que malgré un son parfois approximatif et des choix de setlist discutables –virez-nous une ou deux ballades et jouez « Rest Calm »!-, Nightwish a passé l’épreuve de Bercy avec brio. Anette a prouvé que ses progrès vocaux sur « Imaginaerum » n’avaient rien à voir avec autotune, et les effets scéniques pas très différents des précédentes tournées sont appréciables, même si une réserve peut être émise sur cet écran géant sous exploité –des bâtiments verts genre Matrix sur « Dead to the world », y a-t-il une explication ?


Dommage en revanche qu’Anette ait été mal conseillée dans son choix de chanson française à partager avec le public, absolument personne ne connaissant le titre qu’elle lance (« Chanson d’amour »), vent qu’elle prendra avec humour mais certainement un peu de tristesse aussi alors que le public entier ne demandait qu’à rééditer l’expérience « Frère Jacques » de 2009.


Pour ceux qui ont eu la flemme de (tout) lire :


Tueries :  « I Want My Tears Back», « Dead to the World»,« Song of Myself », « Last Ride of the Day ».


Bémols : « Slow Love Slow » qui ne décolle pas, un set acoustique trop long, « Planet Hell », un public un poil mou pour un Bercy.



Setlist :



  • Taikatalvi (intro)

  • Storytime

  • I Wish I Had An Angel

  • Amaranth

  • Scaretale

  • The Siren

  • Slow, Love, Slow

  • I Want My Tears Back

  • The Crow, the Owl, the Dove

  • The Islander

  • Nemo (acoustique)

  • Last of the Wilds

  • Planet Hell



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