CHRONIQUES DE CONCERTS |
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Nightwish Avec : Eklipse, Battle Beast, Nightwish |
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Date du concert : 18-04-2012 | |||
Lieu : Zénith - Nantes [ 44 ] | |||
Affluence : NC | |||
Contact organisateur : | |||
Interview : | |||
Date de la chronique : 05 mai 2012 - Chroniqueur : La.Faux - Photographe : Diane Rx Photography | |||
Comme d’habitude, le mauvais temps accompagne Nightwish en tournée. Après le déluge glacial de Paris, le déluge glacial et venteux de Nantes, voilà qui ravira la masse de fans agglutinés au Zénith de Nantes, donc certains depuis très tôt le matin ! En petite configuration ce soir (à vue de nez un peu plus de 4000 personnes), le Zénith sera très correctement rempli malgré des zones vides sur les extrêmes de la fosse. Cette fois-ci, j’ai pu assister au concert normalement, donc voir les premières parties en entier. Le quatuor allemand d’Eklipse ouvre le bal à 19h30, sur quatre chaises en plastique blanc flanquées de lampadaires plus vrais que nature, posant une ambiance feutrée et un poil mystérieuse. Le fond de commerce des quatre instrumentistes est la reprise de chansons et musiques de film populaires aux violons, alto et violoncelle : une sorte d’orchestre de chambre moderne et branchouille. Au menu, l’on trouve du Coldplay, du Linkin Park, du Lady Gaga ou encore du Justin Timberlake (…), et une incursion dans l’univers du Parrain. C’est d’ailleurs sur « Cry Me A River » de Justin Timberlake qu’Eklipse fait son entrée en matière. On ne pourra pas leur reprocher un manque d’originalité, mais le set manque quand même sacrément de peps, comme un Apocalyptica au féminin, l’inspiration en moins et les corsets en plus. Et puis reprendre du Metallica était un challenge plus intriguant. Pour autant, l’on ne passe pas un mauvais moment et le public nantais leur fera plutôt bon accueil, les premiers rangs accompagnant au chant le « Paparazzi » de Lady Gaga en milieu de set. Avec les finlandais de Battle Beast à peine quelques minutes plus tard, le ton et l’atmosphère changent radicalement : pratiquant un heavy burné qui ne brille pas par son originalité mais qui décoiffe, le quintet va véritablement embraser le Zénith, gradins compris ponctuellement –dans un public nightwishien, cela relève du quasi-exploit tant ils sont généralement embourbés dans leurs sièges. Nitte Valo, la chanteuse dont les aigus rappelle ceux des chanteurs notoires de heavy (oui oui, chanteurs), ne laisse aucun répit au public et semble plutôt satisfaite de leur réactivité –l y a de quoi. Elle fera plusieurs fois appel à l’ingé light pour éclairer la foule en entier, ce qui renforcera cette impression de public enthousiaste et expressif. Les lumières splendides du show permettent d’apprécier le jeu de scène du groupe qui se déplace beaucoup. L’on retiendra les grimaces et la bonne humeur du bassiste Eero Sipilä quand il n’assure pas les backing vocals de Nitte. Le son est plutôt correct et met bien en valeur les gros riffs des deux guitaristes Juuso Soinio et Anton Kabanen –ce dernier assurant aussi une partie des chœurs mais surtout le growl. En revanche l’on entendra moins les chœurs –et les claviers- de Janne Björkroth. C’est d’ailleurs ces éléments de growl disséminés dans les morceaux qui constituent la bonne nouvelle de la soirée, apportant un peu d’épice et de nouveauté à un style qui a très rarement recours à ce type de voix. Un set idéal pour se mettre en jambe avant la tête d’affiche, et qui quitte la scène avec un clin d’œil bien trouvé en esquissant les premiers riffs de « Dead to the World ». Un peu après 21h, la boîte à musique de Taikatalvi se fait entendre. Parquée sur le côté du pit avec les autres photographes –comme à Bercy, l’entrée n’est prévue qu’après Storytime mais cette fois-ci l’on est autorisés à regarder le début du set quand même-, c’est l’occasion de voir le bassiste et chanteur Marco Hietala se balancer sur son rocking chair sans le masque du rideau savamment déchiré censé le cacher au public. Vocalement impeccable, il introduit le single « Storytime » sur lequel le rideau tombe, suscitant les cris enthousiastes du public. Visiblement moins amorti qu’à Bercy, celui-ci –et surtout la fosse- se montrera très présent tout du long, apportant un plus non négligeable à un show pour le reste sensiblement équivalent au précédent. Encore une fois, pas de « Scaretale » ni de « The Siren » pour cause de retour du matos photo à la consigne, et retour sur « Slow Love Slow » qui n’est pas devenue franchement plus intéressante en 24h même si elle est joliment chantée par une Anette Olzon qui commence à tomber malade –son nez s’entendait souvent et elle a toussé plusieurs fois entre les chansons- mais qui assure encore mieux qu’à Paris. Impériale dans une robe rouge qui lui sied à ravir et change de ses choix stylistiques parfois douteux, la suédoise convainc ainsi bien mieux sur « The Crow, the Owl and the Dove » et fait un peu moins grincer des dents sur « Planet Hell » même si je demeure farouchement convaincue que beugler pour faire passer les notes aigues n’est pas une bonne stratégie, ce d’autant plus qu’elle sait d’ordinaire plutôt bien adapter ces anciens morceaux en descendant généralement d’une octave comme sur « Over the Hills and Far Away ». Ainsi donc, toujours pas convaincue par « Anette Hell » comme le groupe aime à la présenter en introduction de ce morceau, mais il faut reconnaître que la pyro et les effets visuels sur cette chanson sont de toute beauté. Ce morceau vaut également d’être entendu pour les jeux de batterie de Jukka Nevalainen et les soli de Tuomas Holopainen qui revisite pour l’occasion cet album tant aimé des fans, Oceanborn. Le maestro claviériste semble d’ailleurs moins pâle que la veille –tout est question de nuance- et plus guilleret, épaulé par sa sacro-sainte bouteille de rouge (…) Toujours pas convaincue non plus par l’effet ventre mou provoqué par l’enchaînement Slow Love Slow/The Crow, the Owl and the Dove/the Islander/Nemo acoustique/Last of the Wilds (malgré un sautillant et folk « I Want My Tears Back » toujours aussi rafraîchissant en coupure) : encore une fois c’est joli, maîtrisé, feutré…mais cela a tendance à plonger dans une torpeur qui se prolonge trop longtemps. Il aurait été plus digeste de les disséminer plutôt que les flanquer ainsi ensemble comme « pour être débarrassés de ces fichus sièges ». Ce coup de mou est toutefois magnifié par l’homme de la situation, Troy Donockley, qui n’en finit pas d’impressionner, son introduction improvisée sur « Last of the Wilds » donnant encore la chair de poule rien que d’y penser. Il aura également une grande part de responsabilité dans l’ouverture de rappel, « Finlandia », toujours un peu trop longue mais où il étale encore une nouvelle palette de talents. Guillerette et sautillante, Anette s’adressera comme d’habitude au public avant la dernière chanson pré-rappel, « Over the Hills and Far Away », en narrant sa mésaventure de la veille au public nantais (voir report Paris ICI pour plus d’informations) et en concluant que la prochaine fois qu’on la laisse ainsi embarrassée face à des milliers de personnes qui préfèrent se taire plutôt que chanter, elle ne parlera plus français et prendra des mesures qu’elle préfère ne même pas dévoiler. La suédoise ne manque pas d’humour mais n’a donc manifestement –toujours- pas compris que PERSONNE –les majuscules me semblent de mise- ne connaissait la chanson qu’elle essayait de faire chanter, et que le public était aussi embarrassé qu’elle à Bercy. Si quelqu’un peut lui dire, merci d’avance ! Reprenons donc : le rappel. Une fois n’est pas coutume, c’est bien l’enchaînement Song of Myself –privé de sa partie narrée-/Last Ride of the Day qui constitue LE point culminant du show, illustré par ce grand huit sur l’immense écran de fond. Pendant ce petit quart d’heure, le groupe lâche les chevaux et toute la pyro a disposition, au point qu’on se demande pourquoi avoir attendu aussi longtemps pur nous en mettre plein les mirettes. C’est véritablement pour ce quart d’heure là que Nightwish mérite d’être vu –voire revu-, non seulement parce que ces morceaux sont les meilleurs d’Imaginaerum –et donc selon l’humble opinion de votre reporter, les meilleurs de l’ère « Anette »- mais aussi parce qu’ils sont impeccablement mis en scène et très bien sonorisés. Anette innove ce soir en chantant sur une partie des chœurs de « Song of Myself », ce qui est une nouveauté appréciable. Rien de tel pour conclure un show globalement réussi avec l’art et la manière ! Il y a fort à parier qu’une seconde partie de tournée pourrait avoir lieu chez nous d’ici un an ou deux : si tel est le cas, il serait intéressant de revoir un peu la setlist pour la rendre plus homogène et dynamique –et rajouter « Rest Calm » par la même occasion, je persiste et signe. Pour ceux qui ont eu la flemme de (tout) lire : Tueries : la forme vocale de Marco et Anette, de superbes lumières, l’introduction de « Last of the Wilds », “Dead to the World” et « Ghost River », le rappel monstrueux. Bémols : « Amaranth », « Planet Hell », le ventre mou de ballades, pas de « Rest Calm » ni de « Poet and the Pendulum ».
Setlist :
Encore:
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