CHRONIQUES DE CONCERTS

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HELLFEST 2012 – JOUR 2
Avec : Guns n’Roses, Within Temptation, Machine Head, Edguy, Exodus, Uriah Heep, Koritni, Steel Panther, Channel Zero, Napalm death, Entombed, Shining, St-Vitus, Cancer Bats, Aborted, etc…
Date du concert : 16-06-2012  
Lieu : Open Air - Clisson [ 44 ]  
Affluence : 35000  
Contact organisateur : http://www.hellfest.fr  
Interview :  
   
Date de la chronique : 10 juillet 2012 - Chroniqueur : Black.Roger - Photographe : BlackRoger, La Faux, Bakounine, Charcoal.Blood  


La seconde journée s’annonce mal. En effet, il a plu la nuit dernière et il pleut encore à 10heures le matin quand les portes s’ouvrent. Bien sûr, la boue s’est installée, oh joie. Mais cela ne durera pas. En effet à 11heures la pluie s’en va et progressivement, le soleil, le vent et le passage des festivaliers assèchent bien le terrain au fil des heures. C’est donc parti pour une deuxième journée en enfer et l’ambiance va monter d’un cran tout simplement.



BLACK.ROGER – SUICIDAL ANGELS – 10heures30


Pour démarrer la seconde journée de ce Hellfest cuvée 2012, rien de mieux que du thrash à la SLAYER avec le combo Grec SUICIDAL ANGELS qui envoie le son sur la mainstage 2. Avec leur dernier album « Bloodbath » à défendre sur scène, le quatuor Athènien dynamise un public déjà nombreux en cette matinée humide. Ce public qui semble en forme après une nuit sûrement agitée au camping. Une certaine ambiance se fait donc jour devant la grande scène et le thrash énergique de Suicidal Angels y est bien entendu pour quelque chose. Certes, le groupe n’a rien inventé dans le style mais il faut reconnaitre que ses compositions font mouche, quel dynamisme, quelle musicalité, on adhère à leur prestation sans faille, groupe à suivre de toute évidence.



BAKOUNINE – JESUS CROST – 10heures30


Ce samedi matin était le moment grind du Fest, en effet sur la Temple, devaient se succéder les hollandais Jesus Cröst et Rompeprop et les espagnols Haemorrhage et Avulsed. Mais place aux premiers. Le duo batave est venu dans ce grand festival comme ils seraient venus dans une cave de la banlieue de La Haye (pas Brigitte, hein…) devant 15 personnes, c'est-à-dire naturels. Fidèle à eux-mêmes, ils libèreront leur hardcore nonsensique et débile avec un line-up réduit. En effet, les deux seuls membres du groupe ne se sont pas offerts de guests pour faire le nombre mais sont réellement deux sur scène : le chanteur-guitariste arborant sa tenue de collégien avec casquette et sac à dos (Ca c’est innovant !!!), le batteur avec le maillot d’une équipe de football batave (je suppose le Feyenoord Rotterdam). Le show fut violent et bordelique mais toutefois moins que ce que nous avaient offerts l’an dernier « Last Days of Humanity ». Et si le groupe avait été programmé sur une demi-heure, le groupe finit au bout d’un quart d’heure, ce qui permit de passer un moment agréable sans se lasser pour autant… Bref, un apéritif du meilleur goût avant la suite des opérations…



BAKOUNINE – GLORIOR BELLI – 11heures05


Glorior Belli aura pour charge d’ouvrir ce deuxième jour pour ce qui est du black metal sous la « temple ». Ce sera d’ailleurs le seul représentant de la scène black metal française pourtant plutôt riche pour ce jour (au total, ils ne seront que cinq sur l’ensemble du festival : Belenos, Merrimack le lundi et Alcest et Aosoth le dimanche). Les français devront donc convaincre des métalleux pas forcément des plus réveillés en cette heure matinale. Ils attaqueront leur show sans complexe libérant leur black aux accents stoner et bluesy. Le son est plutôt bon et les musiciens actifs délivreront une belle performance à l’image d’un bassiste très actif et expressif et sur une fretless, s’il vous plait ! Le batteur est très souriant et on sent qu’il se fait plaisir malgré les passages techniques qu’il doit parfois produire. Le chanteur-guitariste arbore par contre une expression mitigée tandis que l’autre guitariste est très neutre. Pour ceux n’ayant jamais écouté le groupe, on peut dire que le mélange est assez homogène ne passant pas du coq à l’âne et délivrant une musique cohérente sur toute la longueur à mi chemin entre les deux influences principales. Personnellement, je suis plus convaincu par les passages plus stoner mais beaucoup de gens pensent le contraire. Le public a l’air d’apprécier sans pour autant s’enflammer réellement et si les membres sont actifs, l’auditoire demeurera assez mou malgré les multiples harangues du frontman. Bref, un bon show qualitativement qui permet d’apprécier la musique à part du groupe mais une ambiance qui a peiné à décoller. A revoir donc, dans d’autres conditions…



BLACK.ROGER – CRASHDIET – 11heures05


Après cette brutale entrée en matière de trente minutes, on passe à côté devant la mainstage 1 pour voir avec une curiosité non dissimulée le glam de CRASHDIET. Changement radical de style et de « look », ici tous les yeux sont rivés sur le frontman et son « iroquoise » bleue incroyable. Ce frontman qui en fait des tonnes, bonjour les photos. Simon Cruz est en effet le dernier d’une série de chanteurs qui ont évolué dans cette formation glam/metal depuis les débuts du groupe en 2000 à Stockholm. Line-up en mouvement donc, mais aujourd’hui les Suédois se sont fait surtout connaitre avec leur clip « Generation Wild » et l’album du même nom. Le mélange de punk, glam-metal et sleaze-rock tient bien la route (et la scène). Les amateurs du genre sont aux anges, les autres semblent apprécier et mettent l’ambiance. La journée s’annonce bien, plus vivante que la précédente il me semble, alors, on continue.



BLACK.ROGER – GAMA BOMB – 11heures40


On continue donc toujours sur les grandes scènes avec GAMA BOMB que je ne connaissais que de nom. Le combo Irlandais avec Philly Byrne, frontman à la veste en cuir rouge décalée, nous délivre un heavy/thrash speed de facture vraiment classique. Ce groupe évoluant depuis une dizaine d’année a notamment tourné en première partie de SAXON ai-je appris par hasard, mais bon. Le rythme est rapide, les soli nombreux et techniques, mais tout cela possède un goût de « déjà entendu » bien souvent. Alors, ce revival est inspiré par MEGADETH, ANTHRAX et SODOM sûrement ; Mais ce sera pour moi sans plus, l’accroche n’est pas au rendez-vous et il me faut passer à la suite sur la mainstage 1.



BAKOUNINE – ROMPEPROP – 11heures40


Alors que je me lamente encore de l’annulation du groupe ASG sous la Valley, leur avion a été annulé et ils ne pourront malheureusement pas arriver suffisamment tôt sur le site (à cause de la « Fuckin’ US Airlines » me confiera le guitariste Jonna rencontré plus tard dans une petite salle parisienne), je retourne m’installer sous la Temple en attendant Oranssi Pazuzu. Je peux donc profiter du concert de Rompeprop de l’autre coté de la tente. Et bien, une constatation : c’est bien débile. Le groupe se permet toutes les bêtises sur scène avec une mention sur le bassiste déguisé en squelette jouant sur une basse en forme comment dire, heu ? d’organes génitaux externes féminins ? Les transitions à base de musique douce, la présence des membres sur scène a tout pour réjouir, surtout que le son est plutôt audible pour du grind à base de gros riffs simples sans complexes. Le public est réjoui et de multiples objets gonflables flottent dans les airs. Et puis la valeur ajouté du groupe est leur humour débile comme lorsqu’ils annonceront une chanson qui parlent de lapins ou dédieront aux femmes enceintes présentes leur morceau « Embryoyo », bref de la poésie, de la délicatesse et un show plein.


BLACK.ROGER – KOBRA AND THE LOTUS – 12heures15


Cette suite se fera avec KOBRA AND THE LOTUS, curieux ce nom de groupe qui m’interpelle alors regardons et écoutons. Tout d’abord il ya cette frontwoman charismatique Kobra Paige au visage peint, et puis il y a ses musiciens délivrant un heavy-metal à la croisée de MAIDEN et de DIO. Jeune groupe Canadien qui va sortir son nouvel album après « Out the Pit » (2010), mais qui se montre d’une efficacité redoutable dans son style. Et pour ne rien gâcher, ils tiennent la scène comme des « pros » avec presque 200 concerts au compteur en moins de deux ans. Jeune groupe de trois ans d’âge donc, mais qui possède déjà des arguments « frappants », c’est ce qui ressort de cette petite prestation de 30 minutes appréciée à sa juste valeur ce Samedi midi.



LUDOVIC – ORANSSI PAZUZU – 12heures15


Aux alentours de midi, j’errais au Hellfest sans destination particulière (j’avais surtout faim, mais c’est une autre histoire) lorsque j’approchais de la tente du Temple. De cette scène émanait un mélange indescriptible de black, d’électro, psychédélique, et d’autres styles plus improbables. Bref, un style unique pour les curieux de genres déjantés. Mon estomac attendra donc 30 minutes pour me permettre de profiter d’Oranssi Pazuzu. Sur scène, il faut l’admettre, le groupe ne paye pas de mine, les membres restant sur place, et n’interagissant pas avec le public. Mais musicalement, le groupe assure. L’ambiance est hypnotique, sans pour autant être répétitive. Le mélange de styles est plutôt réussi donc, mais la trame de fond, indéniablement Black Metal, n’est jamais perdue de vue. Une atmosphère malsaine et tordue qui fait mouche, donc, pour les amateurs du genre. Un groupe à essayer au moins, tellement il est indescriptible.


BAKOUNINE – ORANSSI PAZUZU


Beaucoup de curieux se massent dans la Temple, devant Oranssi Pazuzu. Les finlandais qui ont en France une assez bonne réputation au sein de l’underground célèbre ici leur première date française. Leur black aux accents psyché n’est pas très accessible au profane, d’autant que le groupe n’est pas très mobile, chacun restant à sa place sur scène tout au long du concert, ni réellement expressif. Les lights réglées sur des teintes monochromes verdâtres sont assez bien pensées pour coller au coté sombre du groupe. Le son n’est vraiment pas mauvais et restitue assez fidèlement l’œuvre du groupe. Le concert sera axé sur le dernier opus « Kosmonument » dont trois morceaux seront joués : Sienipilvi, Komeetta et Luhistuva aikahäkki. Le groupe jouera également le titre plus rare : « Ole Muukalainen » tiré de leur split avec Candy Cane. Les ambiances tissés par ces titres, leurs guitares atmosphériques et leur claviers oppressants font entrer le public dans une atmosphère à part. Mais c’est sans aucun doute le titre le plus énergique tiré du premier brûlot « Muukalainen Puhuu » à savoir « Korrpi » qui remportera le plus l’adhésion. C’est après un concert trop court mais très réussi que le groupe s’en ira. A revoir dans d’autres conditions et dans des lieux plus réduits pour pénétrer plus pleinement dans la musique du groupe.



BLACK.ROGER – CHANNEL ZERO – 12heures50


Les thrashers belges de CHANNEL ZERO qui avaient marqué les esprits dans les 90’s avec quatre albums sortis presque dans la foulée, dont le dernier « black Fuel » en 1996, refont surface en 2011 avec à la clé reformation et sortie de « Feed’Em With a Brick » et des concerts à la suite. Alors, le groupe est très attendu à Clisson sur l’une des deux mainstages, la 2 plus précisément. Et le groupe ne va pas décevoir, on dirait que les quatorze années de « stand by » n’ont pas affecté la puissance, l’énergie et la tenue de scène des Belges. D’autant plus que Mikey Doling (ex-SNOT, SOULFLY) fait partie de ce « come back » ce qui ne peut que « booster » la formation. Les compositions de leur nouvel opus sont de qualité et s’intègrent parfaitement dans leur set-list. Les grincheux affirment que c’était mieux avant, mais les autres dont je fais partie vont apprécier ce retour fracassant sur les planches, voilà c’est dit.



BAKOUNINE – AMENRA – 12heures50


Une écharpe de noirceur semble se tisser sur la tente « The Valley » alors qu’Amenra y fait son entrée (deuxième show de la matinée que j’ai choisi de faire à cause de l’annulation d’un groupe en l’occurrence ce coup-ci les grindeux espagnols d’Haemorrhage encore pour des problèmes d’avions) et ce ne sera pas une déception... Le quintet belge va nous lancer un sacré mur sonore dans les esgourdes. Dés le premier titre « Razoreater », quelque chose se passe et la folie semble pénétrer l’auditoire. Sur scène, le show est carré et assez conceptuel avec le chanteur Colin qui tournera le dos au public durant plus de la moitié du concert avant de se retourner pour les deux derniers titres et les musiciens inexpressifs ne bougeant que par des réguliers headbangs verticaux à l’unisson. Le groupe jouera apparemment une nouvelle chanson qui devrait sortir dans le prochain album « Mass V », titre d’ailleurs excellent. Les titres joués sont excellents et servis par un excellent son (la tente The Valley gagnant sans doute le titre de tente avec le meilleur son du Fest) à l’image d’un « An Kreuz » follement gênant ou de l’ultime morceau « Silver Nail, Golden Nail ». Après avoir donné le concert qu’on attendait, Amenra quittera la scène sans un sourire mais sans doute avec la satisfaction du devoir accompli.



BLACK.ROGER – STEEL PANTHER – 13heures15


Décidément aujourd’hui, je fais la navette entre les deux grandes scènes, que voulez-vous, les groupes prévus m’attirent inéxorablement pour diverses raisons dont la curiosité comme vous avez du vous en apercevoir depuis le début de ce report. Curiosité attisée par le look complètement décalé de STEEL PANTHER. Ce combo de heavy-métal Californien qui au départ nous proposait des reprises de glam des 80’s nous balance aujourd’hui ses propres compositions avec des improvisations de chaque moment. Le spectacle est tota, limite caricatural avec des propos situés sous la ceinture, mais le public n’en a cure et se croit au fameux Key Club de los Angeles. Ambiance glam avec un clin d’œil à MÖTLEY CRÜE. La foule se déchaine en ce début d’après-midi à Clisson avec cette démarche bien dans l’esprit « Sex, Drugs and Rock n’Roll », bref je ne vous fait pas un dessin. Les titres « Supersonic Sex Machine », « Tomorrow Night », « 17 Girls in a Row » et “Death To All But Metal” défilent sans temps mort. Excellente prestation même si on aime ou pas, pour ma part j’ai apprécié même si je ne fréquente pas beaucoup cette scène glam.



“Hey Oh Let’s Go”pour ces blondes venues du Nord



BAKOUNINE – NECROS CHRISTOS – 13heures35


Le doom occulte de Necros Christos prend place sous la Temple. Et le presque seul défaut de ce show apparaitra avant même les premières notes jouées : 13 Heures 30 ???!!!! Comment espérer rentrer dans l’ambiance obscure des allemands alors que le soleil est à son summum (encore sous la Valley, c’est faisable mais sous la double-tente là où tout un coté de la fosse est exposée en plein jour… Bon, pour ne pas être de mauvaise foi, il faut avouer que ça permet également de voir ce genre de groupe dans les festivals même si ce n’est pas le genre de groupe dont le potentiel peut se révéler à 100 % dans ce genre de rendez-vous, une chance leur est donné au moins d’éveiller l’intérêt des néophytes. Pour l’occasion, le chanteur a enfilé sa plus belle nappe, les autres musiciens se contentant de chemises à dorures. C’est sans doute fait pour marquer le coté occulte mais le rendu final est clairement kitsch, voila qui est dit… Le groupe défendra en majorité son dernier effort, le bien nommé « Doom of The Occult » qui a fait passer le groupe d’un satanisme antichrétien assez primaire à un occultisme basé sur les mythologies orientales bien plus intéressant. Ce seront d’ailleurs les titres qui ressortiront le mieux : « Baal of Ekron », « Doom of Kali-Ma », « Descending into the kingly Tomba » et « Necromantique Nun ». Le groupe n’oubliera pas d’incorporer quelques classiques comme « Black Mass Desecration ». Le chanteur du haut de ses deux mêtres domine son auditoire et impressionne sans trop en faire. La prestation est très sobre mais il n’y a pas besoin de faire plus puisque les morceaux se suffisent à eux-mêmes. Le son est puissant et les morceaux clairement maitrisés. Le groupe s’offrira même un bis inattendu puisqu’ils se rendront compte en sortant de scène qu’ils avaient le temps de s’offrir un petit dernier. Au final, Necros Christos m’a bien impressionné avec cet excellent show dans des conditions pas forcément optimums. Je pense qu’à un autre horaire, dans des salles plus petites, ils doivent être tout simplement monstrueux…



BLACK.ROGER – DEATH ANGEL – 14heures20


Maintenant, on ne rigole plus, le thrash old-school des fameux Californiens DEATH ANGEL va remettre les pendules du brutal métal à l’heure. La bande à Mark Osegueda semble en forme et sans attendre nous plaque au sol avec les brûlots « Thrashers », « Evil priest » et « Voracious Soul ». Le son est bon, les musiciens au taquet et le frontman assure une présence irréprochable sur les planches comme à son habitude. « Kill As One », « The Ultra-Violence », « Mistress Of Pain » et « Final Death » sont implacables et maitrisés. En ce qui me concerne, je ne me lasse jamais des prestations live de DEATH ANGEL, ces vétérans de la Bay-Area qui ont remis le thrash old-school au goût du jour avec passion et énergie non feinte. Alors aujourd’hui, sous le soleil Breton ce fût la même, l’essence du thrash, le vrai, celui qui tue, et on en redemande toujours, que voulez-vous quand on est accro…


CHARCOAL.BLOOD – DEATH ANGEL


Le début d’après-midi de cette deuxième journée est placé sous le signe du « Thrash Bay Area » avec la venue du groupe Californien et ô combien renommé DEATH ANGEL qui a en charge de lancer les hostilités sur la Main Stage 2. Prochainement en tournée en France avec EXODUS, le combo a rejoint l’événement pour le plus grand bonheur du public venu en masse pour assister à leur prestation. Personne ne pouvait manquer ce rendez-vous incontournable et STEEL PANTHER était loin d’avoir fini son show sur la Main Stage 01 qu’il fallait déjà user de ruse pour parvenir à se faufiler jusqu’au-devant de la scène voisine. Dès son arrivée, Rob Cavestany balance avec vélocité les premières notes de « Thrashers » et provoque aussitôt l’euphorie dans la fosse où l’on assiste à un vrai défilé de Slammers, à raison d’un toutes les dix secondes ! Le quintette offre un set technique, précis et doté d’une bonne présence scénique. Mark Osegueda est très communicatif avec le public, les deux guitaristes se payent aussi le luxe de déconner avec leur batteur en immobilisant à plusieurs reprises ses cymbales, et il faut signaler également une bonne prestance du bassiste Damien Sisson. Bref, on a sous les yeux un DEATH ANGEL soudé et content de se produire sur scène. Beaucoup de titres sont tirés des premiers albums comme « Kill as One », et à l’occasion du trentième anniversaire du combo, ce dernier gratifie les spectateurs du morceau « The Ultra-violence » joué dans son intégralité durant plus de dix minutes. Au bout d’une bonne heure de concert, on ressort époustouflé par un tel festival sonore qui s’avère être une des grosse claque de ce week-end et qui place la barre très haut pour la concurrence.



BLACK.ROGER – KORITNI – 15heures45


Le milieu de l’après-midi arrive, KORTNI aussi. La foule a grossi depuis ce matin notamment devant la mainstage 1. Les hard-rockers Australiens vont devoir satisfaire un public qui ne les connais pas encore ou peu. Mais Lex et sa bande, la scène il connaissent avec des tournées marathon incessantes, se produisant dans des petites salles, des moyennes et des grandes notamment en ouverture de Scorpions et, lundi 18 ils assurerons en guest le concert de Mötley Crüe à Paris. KORITNI qui a su mixer son hard-rock mélodique mais costaud avec du blues en s’inspirant au départ des GUNS et d’AEROSMITH, vole maintenant de ses propres ailes vers un succès mérité. C’est la relève du hard-rock Australien au même titre qu’ Airbourne et The Answer. Une grande partie de son set sera consacré aux titres du dernier opus en date « Welcome To the Crossroads » avec « Sometimes », « Better Off Dead », « Lost For Words », « TV’s Just à Medium » et le morceau phare actuel du groupe « Down At The Crossroads » à la rythmique endiablée avec trois guitares. Chez KORITNI tout est bien dosé, chant particulier, guitares inventives et aventureuses, rythmique en béton, alors évidemment leurs compositions font mouche. Accueil chaleureux du public qui reçoit un choc rock percutant et adhère pleinement à la démarche des Australiens, topless rules…Pour terminer ce set bien enlevé voici du blues électrique avec « Sweet Home Chicago », bravo messieurs, ce fut génial ce samedi après-midi à Clisson.



BLACK.ROGER – NECROPHAGIA - 16heures05


Après avoir squatté les deux grandes scènes depuis ce matin, je me décide à visiter les scènes sous chapiteau. Alors, je commence à 16 heure05 par l’Altar où NECROPHAGIA va se produire d’un instant à l’autre. Si leur album du retour de 2011 après 6 années de coma, intitulé « Deathtrip 69 » m’avait convaincu avec toujours au menu ce gore-horror-death métal bien particulier avec des samples de cimetière, de morgue, d’abattoirs carrément, ce soir en live je suis resté un peu sur ma faim et ma soif d’hémoglobine. Killjoy le frontman et sa voix de gargouille se promène sur scène avec d’une main une tête fraîchement coupée et de l’autre son micro. Derrière lui un death old-school et baveux est distillé par des musiciens besogneux. Mais ce set se révèle trop poisseux, trop crade, trop pesant pour nous faire décoller et en ce qui me concerne ce sera quand même une déception.



 CHARCOAL.BLOOD – SACRED REICH – 16heures05


Bien que SACRED REICH n’ait pas sorti d’album depuis 1996, il arrive au groupe de se produire en concert de temps à autres pour son simple plaisir ainsi que pour celui de ceux qui viennent les voir. Aussi, le créneau réservé à la formation originaire d’Arizona en ce milieu d’après-midi sur la Main Stage 02 était à ne manquer sous aucun prétexte. Le groupe de « Thrash » commence son set par « Independant » suivi un peu plus tard par « Ignorance » et même si le show débute sur un tempo moins rapide que celui donné par DEATH ANGEL deux heures plus tôt, le spectacle est tout de même d’une très bonne qualité. Les membres ont visiblement pris de l’embonpoint mais n’ont pas perdu leur présence scénique. Les riffs sont exécutés avec précision, les soli sont joués proprement et sont très bien perceptibles grâce à la bonne balance dont bénéficie le quatuor. Leur prestation prend fin avec « Surf Nicaragua » et la reprise de « War Pigs » des fameux BLACK SABBATH, après avoir tenu la foule en haleine durant presque cinquante minutes dans une très bonne ambiance. Dommage que le temps soit compté car on aurait volontiers écouté quatre ou cinq titres supplémentaires.



BLACK.ROGER – CANCER BATS – 17heures


Pour accéder au pit photo de la Warzone, il fallait des palmes, car la pluie de la nuit dernière et du début de matinée a créé une “gouille” devant la scène. Mais bon on oublie tout ça rien qu’à l’idée d’assister enfin à un concert des canadiens de CANCER BATS. Je les avais râté à Lyon ce printemps et je comptais bien me rattraper au Hellfest. Alors, c’est parti à 17heures pétante pour un set de folie, le mot n’est pas exagéré. Les fêlés de Toronto auront vite fait de nous arracher ce qu’il nous reste de neurones avec des compositions mélangeant allègrement punk, hardcore, rock, sludge et heavy pour un coktail explosif. Déjà quatre albums à leur actif pour ces dérangés du rock-métal et je vous recommande particulièrement le petit dernier « Dead Set On Living ». Liam Cormier le frontman, est branché sur le 380 volts, c’est pas possible, c’est intenable, et ses acolytes vous mettent la tête à l’envers. Alors, sur la scène et devant les barrières, c’est le même combat, ça vole de partout, ça vous percute les tympans, quelle claque ! Set incroyable qui valait le déplacement comme on dit communément, pour moi l’un des meilleur show du Hellfest, toutes catégories confondues et je pèse mes mots. C’était tout bonnement le gig à ne manquer sous aucun prétexte, amen.



Extra-terrestres-gothico/metallo…



AURELIE – URIAH HEEP – 17heures


Uriah Heep : A partir de maintenant je passerai le reste du festival au fond près des régies où le son est bien meilleur. Pour ce second jour nous commençons par Uriah Heep, groupe de Hard Rock que l'on peut facilement classer du côté de Deep Purple tant le style se ressemble. Du Hard Rock classique, des claviers bien présents, et un groupe qui a très bien défendu ce style au Hellfest. On constatera beaucoup de curieux de tout âge, tant le groupe est peu connu en France malgré leur longue carrière, mais également quelques fans disséminés dans le public. Le groupe se donne à fond , et on constate une bonne ambiance devant. Au final une très bonne découverte et un groupe que l'on conseillera aux fans du genre.


Setlist: Against the Odds/ Overload/ Traveller in Time/ Sunrise/ Stealin'/ Into the wild/ Gypsy/ July Morning/ Easy Livin'


LUDOVIC –URIAH HEEP


Dans les années 70, le Hard Rock britannique était à son apogée. Uriah Heep, un des groupes incontournables de cette époque glorieuse, se présente donc au Hellfest devant un public à convaincre. Exercice facile pour ces musiciens qui nous démontrent que l’expérience vient bien avec l’âge. Bien décontractés, les musiciens nous gâtent avec un son étonnamment bon pour la Main Stage 1. Une performance sans fioritures mais qui reste efficace : un décor inexistant, peu de jeu de scène ; juste un groupe qui se fait plaisir en jouant pour son public. La setlist, extrêmement old school, plaira aux amateurs, avec évidemment les incontournables July Morning, Gypsy, et Easy Living. Un bon choix, avec des morceaux énergiques et entraînants. Une musique intemporelle donc, qui a fait l’unanimité à tout le public, quel que soit leur âge.



BAKOUNINE – DJERV – 17heures


Les norvégiens de Djerv sont sous la Temple pour un show de cinquante minutes. Etonnante opportunité pour un groupe qui n’a sorti qu’un seul et unique album d’être si haut sur l’affiche. Cela leur permettra de nous jouer l’intégralité de leur éponyme ainsi qu’une reprise. Le groupe a été programmé sur la tente consacré au black metal et au pagan, sans doute du fait du background de ses membres parce que s’il y a des influences black bien réelles dans leur musique, on peut dire qu’elles sont fortement diluées dans cette sauce rock-metal alternatif. D’autant que la chanteuse Agnete Kjolsrud hurle moins en live sur cd. Mais elle se rattrape par une voix assez pure et surtout une vraie puissance scénique faite de grimaces et de mouvements permanents voir de headbanging malgré ses cheveux courts. Elle est l’élément moteur du show et irradie un vrai charme et un charisme énorme. Les musiciens qui l’entourent ne sont pas mauvais non plus notamment le bassiste live très actif et qui n’hésitera pas à se rapprocher fréquemment de la foule. Le groupe semble prendre un vrai plaisir devant une foule qui lui répond avec vigueur. Au niveau du son, c’est du vrai béton armé, les titres joués sont réellement percutants. On notera une osée reprise de « Ashes to Ashes » de Faith No More dans une version plus posée que l’originale. Enfin, le groupe finit le concert par sa trilogie infernale avec ceux qui sont selon moi leurs trois meilleurs morceaux : « The Bowling Pin », « Madman » et enfin « Headstone » pour conclure. Ce choix m’est d’ailleurs apparu étonnant sur le moment puisque le groupe n’étant pas devant un public tout acquis à sa cause aurait peut-être rallié plus de monde à sa cause en en plaçant un d’entrée, enfin bon… Quand à l’irrésistible Agnete, elle terminera son concert dans le pit nageant sur les mains des spectateurs telle une sirène qui a régné sans concession sur cet excellent concert. Bref, ce show fut une petite bombe.



CHARCOAL.BLOOD – EXODUS – 17heures55


Clisson aura connu un après-midi vraiment chaud en ce samedi 16 Juin, que ce soit sur le plan des températures (la pluie ayant laissé sa place, nous sommes en Loire Atlantique ne l’oublions pas !) ou de par l’ambiance qui règne devant la scène principale 02 où se relaient les plus grands groupes de Thrash de la planète. La rumeur selon laquelle les membres d’EXODUS auraient pris du retard sur la route, les privant potentiellement de ce Hellfest cuvée 2012 n’a pas empêché les Metalleux de se regrouper en masse en attendant le verdict. Peu après 18 heures, le groupe monte sur scène dans les temps et est accueilli par les nombreux encouragements du public. Bien que l’humeur soit à la fête, on pourra cependant regretter l’absence de Gary Holt à la guitare, parti remplacer Jeff Hanneman chez SLAYER, et lui-même remplacé par l’un des premiers guitaristes de la formation, Rick Hunolt. On ne juge pas la qualité d’un combo sur la présence d’un seul homme, mais il est dommage de voir les Californiens jouer sans leur seul membre fondateur. Du moins, cela peut donner l’impression que le grand blond a abandonné le navire. Ceci étant, rien n’empêche la grande machine qu’est EXODUS de réaliser un set très musclé avec des morceaux d’anthologie tels « Piranha », « Bonded By Blood » ou encore « The Toxic Waltz ». Le chanteur Rob Dukes incite plusieurs fois la fosse à pogoter pour lui et rend ainsi le public surexcité, à l’image du set du combo qui ne faibli jamais en intensité. Comme quoi, il n’y avait pas besoin du soleil pour prendre une bonne transpirée.



BLACK.ROGER – SHINING – 18heures50


Visite au Temple maintenant pour voir où en est actuellement ce bon, mais complètement allumé Niklas Kvarforth qui détruit notre vie depuis 1996, enfin il essaie… En ce début de soirée, Niklas avec les fraichement recrutés Euge Valourta à la guitare et Rainer Tuomikanto à la batterie, s’apprète donc à célébrer sa messe noire dépressive dans une ambiance de fin de vie. Le propos de SHINING reste dans une veine dark-metal et non pas black-metal que le géniteur du groupe à mise au rebut. Ce soir l’ambiance est toujours froide, un peu dépressive mais sans plus. Niklas est devenu « clean », l’auto-destruction n’est plus sa priorité semble-t-il, mais la démarche impressionne toujours dans ce climat de glaciation intense et cette musique languissante. De « Lât oss te Allt fran Varandra à « Förtvivlan, min Arvedel » en passant par « Submit To Self -Destruction », le voyage intérieur fut de rigueur avec le sieur Kvarforth, et ce fut bien même si le sang n’a pas coulé et si les cigarettes n’ont pas brûlé la peau de Niklas.



BAKOUNINE – DOG EAT DOG – 18heures50


C’est bête parfois les idées infondées qu’on peut avoir. Moi, par exemple, j’étais persuadé que Dog Eat Dog n’existait plus depuis des lustres, que c’était un des groupes de mon adolescence (perdu entre les Sum 41 et autres Blink 182)et qu’ils avaient splittés comme tout le monde… Donc, quel ne fut pas ma surprise en découvrant leur nom sur la liste des invités de ce Hellfest. Rien que pour ça, je ne pouvais les manquer et ce sera d’ailleurs ma seule fois sous ce champ de boue qu’est la Warzone… Les gars de Washington vont débarquer sur scène souriants et détendus et envoyer la sauce par le premier brûlot : « Pull My Finger » tiré du mythique premier album « All Boro Kings » sorti en 1994. Le son est carré et le groupe a comble de bonheur, ramené un saxophoniste, élément marquant s’il en est de leur musique. La suite du programme avec « Canonball » et « ISMS » s’avèrera tout aussi réjouissante révélant un John Connor en jambes et disert. Le groupe peut se permettre de surfer sur ses morceaux cultissimes. Ainsi quand le chanteur en introduction d’un morceau dit « Chut, écoutez.. » et que le saxophoniste démarre l’introduction de « Who’s the King ? » et bien, ça fait forcément quelque chose… Et puis il y a toujours cette ambiance je-m’en-foutiste dilettante et propre au hardcore qu’on retrouve sous cette tente, avec trente types en backstage dont certains vont venir parfois sur scène crier dans un micro. Le groupe ne veut d’ailleurs pas faire de scission et se dira ravi d’être dans un festival heavy metal avec tellement de grands noms. Pour introduire la chanson « Rocky », le groupe ramènera une ceinture de champion du monde de boxe… Le batteur viendra pousser la chansonnette sur un titre laissant une boite à rythme prendre sa place tandis qu’un deuxième chanteur viendra pousser la chansonnette sur quelques titres. On se retrouvera ainsi régulièrement avec non pas un mais deux chanteurs au contact du public dans le pit photographes… Après un ultime morceau avec l’inévitable « No Fronts » durant lequel un ami du distribuera des goodies au public (petites plaquettes pour se les faire dédicacer), le groupe quasi au complet viendra signer toute sorte d’objets aux gens qui sont restés, attitude sympathique et pas si courante que ça, que l’on peut donc saluer... Pour résumer, un show qui n’était pas techniquement parfait mais qui n’en avait pas besoin, la réputation et les morceaux du groupe parlant pour le reste et faisant prendre un pied terrible à un public d’anciens fans.



AURELIE – SEBASTIAN BACH – 18heures50


Pour les fans de Hard Rock encore, Sebastian Bach, ex chanteur de Skid Row, nous offrira, accompagné de musiciens talentueux un grand moment! Vous vouliez voir un frontman? Et bien nous, nous n'avons pas été déçu! Sebastian a non seulement conservé sa voix unique et sauvage, mais également une forme olympique! Il courait partout, faisait virevolter dans tous les sens son micro, et a réveillé à lui tout seul les festivaliers! La setlist sera en majeure partie composée de reprises de Skid Row, ce qui aura ravi les fans (et les nouveaux qui à mon avis seront nombreux!).


Setlist: Slave to the Grind(Skid Row)/ Kicking & Screaming/ Here I Am (Skid Row)/ Big Guns (Skid Row)/ Piece Of Me (Skid Row)/ 18 and life (Skid Row)/ American Metalhead (Painmuseum cover)/ Monkey Business (Skid Row)/ I Remember You (Skid Row)/ Youth Gone Wild(Skid Row)



BLACK.ROGER – ABORTED – 9heures40


Retour à l’Altar pour enchainer trois concerts ne faisant pas dans la dentelle, on aime ou on aime pas cela ne se discute pas. Il est donc 19heures40 et c’est l’heure des chocolats Belges. Non, qu’est-ce que je raconte, c’est l’heure du death/grind belge avec ABORTED et son frontman charismatique Sven de Caluwe (Svencho pour les intimes). Le line-up du groupe a bien changé depuis 1998 mais la sortie de « Global Flatline » cette année nous a plaqué contre les murs du salon. Alors en live, est-ce toujours aussi bon, aussi glauque, aussi terrorisant ? Oui, cent fois oui et pendant une heure nous avons été tués par la mort (Killed By Death comme dirait mon ami Lemmy de MÖTÖRHEAD). Mes amis, nous avons dégusté avec des titres nouveaux comme « Global Flatline », « Coronary Reconstruction » et ses soli vicieux, « Expurgation Euphoria » à l’ambiance de cimetière et « From a Tepid Whiff » death old-school écrasant. Mais aussi avec des titres plus anciens sortis des abattoirs comme « Nailed Through Her Cunt », « Sanguine Verse » et « Dead Wreckoning » par exemple. Aborted nous a donc dépecé la cervelle et vous savez quoi ? Ce fut carrément délicieux, technique, puissant et gore en diable, que demander de plus ?



Slam sous tente…



LUDOVIC – EDGUY – 19heures45


Après cinq ans d’absence au Hellfest, le groupe de power metal Edguy revient enflammer les scènes de Clisson. Tobias Sammet, chanteur emblématique du groupe, est très en forme et déborde d’énergie. C’est donc dans une ambiance survoltée que les teutons se présentent, avec un show clairement travaillé. Travaillé certes, mais naturel ; le frontman n’hésite pas, à son habitude, d’interagir avec son public, que ce soit par auto-dérision (le nouvel album n’ayant pas fait l’unanimité), par attaque directe (il paraît qu’Axl Rose est souvent en retard et que ça ne sert à rien de rater Edguy pour déjà attendre sur la scène voisine ?) L’ambiance est donc détendue, avec un groupe qui s’amuse. La setlist, très appropriée pour un festival, est simple et extrêmement énergétique. Les morceaux sont enivrants, donnent envie de sauter, et installent la bonne humeur dans le public. On aurait peut-être apprécié une part moins importante consacrée au nouvel album.



BAKOUNINE – IN EXTREMO – 20heures50


La trempe !!! Voila comment qualifier mon ressenti quand au concert d’In Extremo auquel j’ai eu à faire. Je ne m’y attendais pas vraiment. In Extremo fait clairement partie des légendes Outre-rhin trop méconnue en France comme de nombreux groupes chantant dans leur langue maternelle (on pourrait citer Subway to Sally ou encore Die Apokalyptischen Reiter). Evoluant dans un registre folk metal varié pouvant passer par des morceaux typés médiéval, des moments pas forcément éloigné de l’indus voir de la pop, le groupe a mis les petits plats dans les grands pour ce concert. Ce sont de vrais troubadours qui débarquent sur scène avec pas moins de trois multi-instrumentistes et une belle diversité (flutiaux, cornemuses, harpe, mandoline, trompes, autres instruments mystérieux tel une étoile sur lesquels sont tendus des cordes sur lesquels on tape avec des sortes de petits maillets). Expérimentés (on commence à voir quelques cheveux blancs de ci de là), les musiciens nous servent sur un plateau un show millimétré avec l’utilisation d’effets pyrotechniques magistraux. Je suis d’accord que ça ne fait pas tout mais quand la musique suit, voir des flammes projeté vers le plafond avec la montée thermique brutale qui s’ensuit, ça fait quand même quelque chose… Les chorégraphies sautillantes et souriantes des musiciens font beaucoup pour l’ambiance joyeuse que le groupe dégage. C’est festif, pas violent pour un sou, bien particulier et très bien fait. Des morceaux comme « Küss Mich », « Spiellmannsfluch » ou « Viva La Vida » sont des petites merveilles comme il y en eut beaucoup dans un concert qui ne connut pas de moment faible. Les morceaux ont tendance à se ressembler un peu au fil du temps mais ils sont si entraînants qu’ils marchent quand même. Bref, un show exquis : des musiciens et showmans aguerris, les moyens qui vont bien, une ambiance excellente et voila la vraie surprise de ce samedi. In Extremo était le seul vrai groupe de folk metal de la programmation de cette année et ils ont mis la barre extrêmement haut, bien au dessus à vrai dire de tous les groupes de pagan festif qu’il m’ait été donné de voir en concert. On sortira avec un sourire béat sur les lèvres et on se jurera de creuser un peu plus la discographie des teutons.



BLACK.ROGER – NAPALM DEATH – 21heures45


Je ne pouvais décemment me passer d’une prestation de mon groupe préféré, les pionniers British du grindcore, la bande à Barney, autrement dit NAPALM DEATH. Inutile de vous dire que devant les « crash-barrières » la tension est à son comble juste avant le début des hostilités. Le set démarre « à fond la caisse » avec un Barney épileptique, un Shane besogneux qui bûcheronne sa basse, un Mitch nous décapant les conduits auditifs avec sa six cordes et un Danny détruisant ses futs. Bien entendu, le nouvel et 17ème opus « Utilitarian » a la part belle dès le départ avec « Circumspect », « Errors In The Signals », « Every Day Pox » et « Protection Racket ». mais une panne technique survient et casse un peu l’ambiance brûlante comme la braise. Cette panne qui coupe l’élan, qui nous coupe les jambes, mais bon, après quelques longues minutes qui paraissent des siècles, la machine grind repart et les fans avec. Et l’on savoure cette puissance, cette présence, cette détermination revendicative qui n’a pas prit une ride depuis…je ne sait plus, 1982 je crois. Alors les morceaux défilent sur un rythme d’enfer, « Quarantined », « Analysis Paralysis », « Suffer the Children » entre autres, et puis les fameux « Scum » et « Nazi Punks Fuck Off » sans qui un show de napalm death ne serait pas crédible. Allez, on termine avec « Instinct Of Survival » et l’on s’en va en repensant au prochain live des british, ce qui ne saurait tarder d’ailleurs cet été de part l’Europe.



AURELIE – WITHIN TEMPTATION – 20heures50


Changement d'horizon, faisons place aux néerlandais Within Temptation, groupe de metal symphonique. Etant amatrice du genre, je n'ai pas pu m'empêcher d'être déçue. Non pas par la qualité de la prestation, qui fut comme à son habitude très réussie, mais par le choix d'une setlist peu adaptée au festival et loin de contenir les meilleurs titres du groupe (à l'exception du célèbre Mother Earth, qui du coup, à moins été mis en avant). Le public n'aura donc pas été conquis sur cette prestation, c'est bien dommage tant ce groupe avait bien mieux à offrir.


Setlist: Shot in the Dark/ In the Middle of the night/ Faster/ Ice Queen/ Fire and Ice/ Our Solemn Hour/ Stand My Ground/ Sinead/ What Have You Done/ Iron/ Angels/ See Who I Am/ Where is the Edge/ Mother Earth



AURELIE – SAINT-VITUS – 21heures45


Le prix de la meilleure découverte du week end est sans aucun doute attribué à Saint Vitus, Groupe de Doom des années 80 qui n'a apparement pas terni avec le temps. Ils nous ont transportés très loin, dans un univers planant, sombre, dans lequel vous n'avez pas envie de repartir. Il suffit simplement de fermer les yeux et de vous laisser emporter. La musique s'arrête, et sans comprendre comment, l'heure est déjà passée alors que vous pensiez que çà ne faisait que commencer. Etrange sensation et expérience que l'on aurait envie de revivre rapidement!


Setlist: Vertigo/ Blessed Night/ I Bleed Black/ Clear Windowpane/ Let Them Fall/ The Bleeding Ground/ Mystic Lady/ The Waste of Time/ Look Behind You/ Dying Inside/ Born Too Late Hellfest by night,



BAKOUNINE – MACHINE HEAD – 22heures 10


Machine Head sera le dernier groupe à officier sur la mainstage 2 et pourra donc être considéré comme la deuxième tête d’affiche de la journée après les Guns. Le groupe est venu défendre son dernier opus « Unto the Locust » que je n’ai pas eu le courage d’écouter en entier pour le moment. Le groupe démarrera d’ailleurs son show par le premier morceau de celui-ci « I am Hell (Sonata in C #) » qui très vite affiche un visage que je ne connaissais pas chez Machine Head avec un ton assez progressif. Le titre assez long sera suivi par le plus simple et fédérateur « Old » tiré du premier opus. Le son est très bon et le riff de ce morceau sortira de manière claire. De manière générale pendant les moments où le groupe joue de la musique, le résultat est excellent avec les titres du dernier album plus opaques que les précédents mais intéressants à l’image de « Locust » et pas mal de morceaux tirés également des albums récents (comprendre sorti après « Supercharger » dans mes références personnelles) : « Imperium », « Beautiful Morning », « Aesthetics of Hate »… Les musiciens ne sont pas forcément hyper mobiles mais dégagent quand même une belle énergie. Le rythme retombe quand même énormément lorsque Rob Flynn discute, parce qu’il a parlé énormément, quitte à faire parfois tomber le rythme du concert avec un rendu décousu… Bon, évidemment on a le droit à son classique « Santé, motherfuckers, santé !!! » mais celui-là est plus marrant qu’autre chose. Cependant il faut avouer qu’il remonte immédiatement dés qu’un riff démarre, « Halo » en étant un bon exemple avec un public déchainé. Le groupe finira en fanfare avec l’inamovible « Davidian » sur lequel l’excellent batteur Dave McClain se donnera à cœur joie. Bref, un show tout à fait correct d’un groupe dont on aurait simplement bien aimé qu’il joue un peu plus, peut-être qui sait en parlant moins…


CHARCOAL.BLOOD – MACHINE HEAD


Avec le succès d’ « Unto the Locust » et l’ascension connue ces dernières années depuis la sortie de « The Blackening », la venue de MACHINE HEAD est un des moments forts et attendus du festival qui connait une affluence énorme sur cette seule journée. Le groupe sort tout juste d’une tournée mondiale, il n’a donc pas eu le temps de se reposer et le nombre de dates effectuées laissent penser que les morceaux du dernier album sont maitrisés. Autant dire que lors de leur dernier passage en France en Novembre dernier, la bande à Rob Flynn n’avait pas bénéficié d’un très bon son au Zénith de Paris. C’est donc avec une certaine impatience que j’attends que MACHINE HEAD prenne possession de la scène, et je pense ne pas être le seul à avoir un tel engouement vu le temps qu’il m’a fallu pour rejoindre les abords de celle-ci. Après une intro très écourtée de « I Am Hell », le quatuor déboule et envoie ses riffs avec ferveur. Côté balance, le son du groupe est bien maitrisé, puissant, précis et on peut discerner sans difficulté chaque instrument. En ce qui concerne la set list, on retrouve énormément de titres du dernier album en date, mais aussi des extraits de « The Blackening » et bien sûr les standards issus de « Burn My Eyes ». Bref, pas de grosse surprise à ce niveau mais tout de même, ça fait du bien d’entendre ces chansons en live d’autant plus que la formation est techniquement bien rôdée et qu’on ne peut rien lui reprocher sur ce plan. Le seul petit bémol serait à mettre sur le plan de la communication entre le frontman, Rob Flynn, et le public. Certains commencent à être agacés par le récurent jeu du jet de gobelet dans la foule et trouvent que le chanteur/guitariste s’exprime trop souvent de la même façon envers ses fans. Pour ma part, je trouve simplement que l’explication des métaphores autour desquelles s’appuient les titres « Locust » et « Darkness Within » est plutôt déconvenue du fait que l’endroit n’est pas assez intimiste et qu’une partie de l’audience n’est pas assez réceptive pour aborder ce type de sujet. Néanmoins, le show ne sera pas jugé sur ces simples faits et les gars d’Oakland mettent tellement de cœur à l’ouvrage que les quatre-vingt minutes de concert filent à une allure incroyable. On retient surtout de ce set une cohérence technique exemplaire parée de belles mélodies et de soli sublimes. MACHINE HEAD, une valeur sûre !



AURELIE – GUNS N’ROSES – 23heures30


A notre grande surprise Guns N' Roses commencera à l'heure, et non pas par une chanson de la grande époque mais par Chinese Democracy. Oui disons bien "la grande époque" car Axl n'est plus autant en voix, les aigus ne passant pas toujours justes, et les guitaristes essayant chacun à leur tour de remplacer Slash dans le rôle de lead guitar. Mais copier n'étant jamais égaler il manque le feeling de l'homme au chapeau pour nous laisser emporter. 3h de concert, qui auraient pu largement être amputées d'une bonne heure tant le public s'est ennuyé entre les différents solos et les chansons interprétées par les musiciens pendant qu'Axl reprenait son souffle. Au final, une bonne partie du public part, entre fatigue, ennuie et pluie, et cela se comprend. Toutefois, cela fait du bien de pouvoir vivre ou revivre les vieux morceaux en live même imparfaits, et rien que pour Estranged, splendide morceau, cela valait le coup d'être la ce soir.


Setlist: Chinese Democracy/ Welcome to the Jungle/ It's So Easy/ Mr Brownstone/ Sorry/ Rocket Queen/ Estranged/ Better/ Live and Let Die (Paul Mc Cartney cover)/ This I Love/ Shackler's revenge/ Motivation/ Baba O' Riley - Dizzy Reed Solo (The Who Cover)/ Street of Dreams/ You Could Be Mine/ Mi Amor 2.0 (DJ Ashba)/ Sweet Child Of Mine/ Another Brick in the Wall Part 2 (Pink Floyd Cover)/ Goodbye Yellow Brick Road & Someone Saved My Life Tonight - Axl Rose Piano Solo (Elton John Cover)/ November Rain/ Glad To Be Here (Bumblefoot Cover)/ Don't Cry/ Civil War/ Knockin On heaven's Door (Bob Dylan Cover)/ Nightrain/ Paradise City


LUDOVIC – GUNS N’ROSES


C’est avec énormément de surprise que, à 23h30, j’entends les premières notes de l’intro de Splitting the Atom, qui sert d’intro aux Guns. Petite déception, vu que j’étais encore en train de manger, et surtout que je comptais écouter Entombed et Behemoth avant d’aller voir les hard rockers américains. Bon, soit, je ne vais pas me plaindre parce que GnR a commencé à l’heure… Je suis quand même plein d’appréhension, ayant entendu des échos peu glorieux quant à leur performance en live. Et c’est donc avec énormément de tristesse que j’admets qu’ils avaient raison. Le chant d’Axl Rose est incroyablement faux, et les guitaristes sont loin d’égaler Slash (DJ Ashba, si jamais tu lis ces lignes, ce chapeau ne te va pas, ça ne sert à rien d’imiter). La setlist a tout de même bien évidemment tous les classiques nécessaires, mais peut-être trop parsemée de soli inutiles et peu impressionnants. Et surtout, une exécution trop approximative, que ce soit sur le plan technique, que sur le jeu de scène (oui, Axl Rose s’est vraiment viandé lamentablement sur Sweet Child o’ Mine). Il faut savoir donc que si je suis autant critique, c’est parce que les Guns sont un de ces groupes de mon enfance que j’ai toujours rêvé de voir en live, et que c’était avec énormément d’impatience que je voulais les voir. Et en sortant de ce Hellfest, la seule chose mémorable que j’en ai tiré, c’est que le lendemain, c’était mieux avec Slash


BLACK.ROGER – ENTOMBED – 23heures55


Ma trilogie Altar se termine ce soir avec à minuit une figure emblématique du death-métal Suédois, je veux parler de ENTOMBED. Entombed qui possède un son unique, le son Entombed tout simplement reconnaissable entre mille, toujours copié mais jamais égalé pourrait-on dire. Lars Göran-Petrov possède lui aussi une voix rude, sale, collant parfaitement au style. Mais quel style au fait ? Si Entombed s’est fait connaitre avec le fameux « Left Hand Path, album de 1990 qui donnait dans un death speed brut de décoffrage, le groupe a commencé à s’orienter par la suite vers un death aux influences « grungy » avec « Wolverine Blues » en 1996 pour en arriver à du death n’roll carrément avec notamment « Same Différence » en 1998. Mais le virage fut bien négocié et aujourd’hui ENTOMBED fait figure de groupe culte incontournable dans la scène métal Suédoise. Tout ça pour vous dire que les inconditionnels du groupe, dont je fais partie, et un grand nombre de métalleux de tous poils ont vraiment apprécié le set donné au hellfest. En effet, qui n’a pas kiffé grave cette nuit en écoutant « Stranger Aeons », « Wolvérine Blues », « Left Hand path » et « To Ride Shoot Straight and Speak The Truth ?



BAKOUNINE – THE DEVIL’S BLOOD – 23heures55


Alors que c’était la country festive de Hank Williams III qui avait conclu la journée sous la tente « The Valley » la veille, ce samedi, place au hard rock rétro et satanique des biens nommés The Devil’s Blood. Les bataves débarquent en force avec leur corpse paints sanguinolents et en nombre avec pas moins de trois guitaristes. De quoi tisser leurs harmonies envoutantes donc et occuper l’intégralité de la scène. Musicalement on démarrera pied au plancher avec le doublon « The Time of No Time » et « Evermore », démarrage de leur premier album. L’harmonie fonctionnera très vite avec un super son mettant bien en valeur les trois guitares et la basse, peut-être la voix est elle plus en retrait que sur cd, donnant un ton plaintif très à propos. Après avoir joué « She », le groupe jouera consécutivement deux longs morceaux, un de chacun de leurs albums : « The Thousandfold Epicentre » puis l’excellent « The Anti Kosmik Magick ». D’ailleurs dans la catégorie « Que faire de la chanteuse lors des longs passages instrumentaux où elle ne chante pas ? » on connaissait la technique dite « Simone Simons » de la sortie de scène. Il y a désormais celle de "The Mouth of Satan" : la prière. En effet, durant toutes les longues pauses, la chanteuse va venir s’agenouiller face à la batterie en tournant le dos au public. A la fois, ça permet de donner une ambiance bien occulte au concert et en plus, ça lui permet d’avoir une position pas trop inconfortable et de pouvoir faire diverse choses par exemple boire un coup. « Rake Your Nails across the Firmament » continuera de ravir le public venu en nombre dans cette tente bondée malgré Guns’n’Roses sur la même plage horaire. Scéniquement, le groupe est fidèle à sa ligne de fabrique, bougeant leurs instruments mais restant tout à fait imperméable de visage avec interdiction de sourire. Même si on verra parfois des expressions sur les visages de Selim Lemouchi, du bassiste et du batteur qui ne trompe pas sur le fait que le groupe a l’air de s’éclater. Et puis c’est toujours amusant de voir du rock joué avec des costumes aussi clichés. « Fire Burning » prendra le relais suivi de l’inquiétant « The Madness of Serpents ». Mais c’est sans aucun doute l’impérial final sur « Christ or Cocaine » qui tiendra la corde de l’excellence. Bref, un grand concert tout simplement. 



 


BAKOUNINE – BEHEMOTH – 01heure00


Alors que les jambes sont déjà bien fatigués on se dirige sous la Temple pour assister au dernier concert du jour, en l’occurrence celui des polonais de Behemoth. Le groupe a mis les moyens pour ce show avec du matériel, ainsi on aura droit à des pieds de micros occultes, croix qu’ils enflammeront à un moment du concert, jets de flammes et autres lights excellemment réglées. Bref, le groupe fait son super show rodé depuis des années, sans énorme surprise mais toujours efficace. La setlist en elle-même ne recélera pas beaucoup de surprises avec les deux tubes « Ov Fire And The Void » et « Demigod » enchainé avec l’ancien « Moonspell Rites ». Peut-être un peu plus étonnant est la présence de l’ultra-efficace « Christians to The Lions » qui mettra en lumière les blastbeats monumentaux d’Inferno fidèle à lui-même. Seth et Orion font leur travail habituel posé multipliant les headbangs en rythme et imposant leur carrure lorsqu’ils se rapprochent du public. Les albums récents seront mis en avant avec l’enchaînement « Alas, Lord is Upon Me », « Conquer All », « At The Left hand of God » et « Slaves shall serve » soit quatre  titres pour les trois derniers albums.  Quel plaisir de voir Nergal de retour sur la scène, sa vraie maison qu’il maitrise à merveille. Sa voix est excellente et son charisme maintient le public en extase. Qu’importe qu’il soit devenu chauve et cachectique, il est de retour, meilleur que jamais. Le groupe quitta la scène avec « Chant for Eschaton 2000 », avant de revenir pour bisser sur 23 (The Youth Manifesto) et enfin Lucifer pour lequel Nergal revêtira son fameux masque et des milliers de petits confettis noires brillants dans la lumière seront projetés dans le public pour conclure un show pas étonnant mais diablement efficace. 


 


Le Samedi se termine dans l’enceinte du Hellfest, et l’on va pouvoir essayer de récupérer pour la troisième et dernière journée du festival qui s’annonce aussi, sinon plus énorme de part les groupes prévus sur les 6 scènes. Le bouquet final en quelque sorte…



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