Vous avez sûrement déjà entendu parler du festival qui se déroule à Denain? Premier festival Metal d'intêret Régional, celui-ci a été mis en place par feu Patrick Roy, grand défenseur des valeurs Metalliques à l'Assemblée Nationale... Mais malgré sa disparition il y a deux ans, les METALLURGICALES font encore parler d'eux, et présentant sa 4e affiche pour 4 années consécutives. Après avoir vu passer STRATOVARIUS, DEVIN TOWNSEND ou encore PARADISE LOST et SOULFLY, cette année ce sont pas moins de 9 groupes qui se produiront dans la ville Nordiste avec en tête d'affiche ni plus ni moins qu'ANTHRAX et MESHUGGAH ! Une chose est sûre, en plus d'un soleil présent, je risque de passer une bonne journée !

Première constation en arrivant sur le site, l'accès à la scène extérieure (qui verra entre autres les groupes locaux) est totalement gratuit pour permettre aussi aux Denaisiens de pouvoir découvrir lorsqu'ils ne connaissent l'univers si cher à Mr. Roy. Après être passé par la billeterie à l'entrée du complexe, direction la grande salle de sport modifiée pour l'occasion en grande scène pour voir les 3/4 du set de COLLAPSE, groupe invité par ANTHRAX. Le jeune combo londonien nous sert un Death/thrash aux influences modernes. Un chanteur et des musiciens remontés pour chauffer une salle peu peuplée pour le moment, beaucoup de monde préférant le soleil ou la buvette avant qu'elle ne soit surpeuplée. Pour autant même si le groupe sert de test pour le son, ceux-ci restent efficace, mais il reste difficile de rester jusqu'au bout car même si je parle de "test sonore", celui-ci est peu convaincant, laissant trop de place à la batterie dont on a l'impression d'entendre un solo titre après titre. Mais au moins, COLLAPSE font parler d'eux à ceux qui ont réussi à tendre l'oreille et apprécier un Metal qui possède un bon groove avec ces quelques touches "hardcore". Je quitte tout de même la salle pour choper quelques billets de couleurs (genre monopoly), monnaie d'échange du festival avant de découvrir le groupe Denaisien de la journée, SEEDS OF HATE.

SEEDS OF HATE (S.O.H pour les intimes) est un groupe de Thrash qui avait fait ses armes dans les années 2000 sortant une démo avant de se mettre en stand-by en 2008. Ses membres originels étant originaires de Denain, il leur a été proposé d'ouvrir la scène extérieure et permettre par la même leur reformation qui nous présente ainsi leur nouveau chanteur. D'un Thrash Old-school influencé par les groupes qui en font les lettres de noblesse, S.O.H nouvelle mouture nous présente un Thrash qui cette fois ressemble plus à METALLICA pour son côté un peu plus “rock”. Le groupe n'étant pas monté sur scène depuis 4 ans, on les sent un peu rouillés et statiques, mais la présence de leur chanteur Sam affublé de son T-shirt “vintage” SLAYER lance la machine. Sautant partout et omniprésent il efface et fait oublier l'absence scénique de Fred et Julien, les musiciens à cordes qui restent en retrait, mais qui se font entendre parfaitement, le son n'allant pas de gauche à droite malgré la petite brise. Les titres remaniés défilent, jusqu'à “Blind Faith” qui voit Sam sortir aussi sa guitare pour accompagné rythmiquement la mélodique de Julien qui fait mouche chez le public qui commence à s'amasser, voire même à lancer les premiers pogos de la journée. Le groupe nous quitte sur un dernier titre aux accents d'actualité puisqu'intitulé “...” (référence au cannibale de Montréal?!) après une demi-heure de mise en bouche qui échauffe les esprits des chevelus présents, le quatuor Denaisien quitte sous les applaudissements la scène. Me concernant, un bon moment même si j'aurai préféré voir plus de hargne. Mais j'espère pour eux, un retour qui ne s'arrêtera pas là.

Fin de SO.H, je profite donc pour commencer à faire la queue (qui n'est pas encore trop longue) à la buvette, avant de repartir vers l'intérieur pour découvrir REVOKER, second groupe invité par ANTHRAX. Hélas entre les rencontres, l'attente et les boissons refusées à l'intérieur de la salle, je reste à l'extérieur et ne retourne les voir que pour découvrir le final. Bon ben tant pis, REVOKER, ça sera pour une prochaine fois.

Je reste donc sur la scène extérieure pour suivre les tribulations des vainqueurs du podium en l'entité que sont les NOISE EMISSION CONTROL. Le quatuor défouraille de bonne humeur avec un set basé sur leur seul et unique album éponyme. Très pro, chant en français, je comprend mieux leur sélection sur le podium, et une place sur cette affiche. Le groupe distille un “metal/punk/rock” aux influences variées dans lesquelles ils n'ont gardé que la bonne humeur et le punch de ces étiquettes. Même si sur le dernier titre, c'est le bassiste puis le guitariste qui cassent tour à tour une cordes de leurs instruments respectifs, qu'à cela ne tienne mieux vaut en fin qu'en début de set ! Fred leur vocaliste très en forme lui aussi se permet même un bain de foule, qui elle est conquise à leur cause. Ils méritaient leur place sur cette affiche et ce n'est pas moi qui dirait le contraire. Un très bon set qui met en bouche avant de voir “les anciens” de LOUDBLAST.

Retour donc dans la scène intérieure pour re-découvrir LOUDBLAST version 2012, car voilà maintenant 7 ans (la tournée “Planet Pandemonium”) que je n'ai eu l'occasion de voir le groupe de Death Français mené par Stéphane Buriez. Enfin les occasions de les voir ne sont pas celles qui manquent, le groupe étant présents sur de nombreuses scènes et événements cette année. Il me tarde de voir donc une évolution chez eux avec la sortie de “Frozen Moments between Life and Death”.

Eh bien, celui-ci est très peu présent sur la setlist du combo avec seulement un titre “Neverending Blast”, le combo (qui voit l'absence d'Alex, mais remplacé au pied levé) est surtout axé sur les vieux titres que sont “Shaped Images of Disincarnated Spirits” ou “Presumption”. Par contre je vais m'arrêter à ces 5 premiers titres, car même si LOUDBLAST possède un public acquis, chez moi ça fait longtemps que ça ne prend plus, et je vois un groupe qui donne l'impression d'être blasé et d'où il ne sort pas d'émotions contrairement aux premières parties de cette journée. Retour dehors se rafraîchir avant que l'ennui ne pointe de trop.

Retour donc à l'extérieur pour faire connaissance avec PRIME SINISTER dont je n'avoue avoir jamais entendu parler. Pourtant certains collègues me disent que ce groupe qui faisait à la base un “metal indus'” est pourtant dans le circuit depuis plusieurs années.

Et là, bah je n'ai rien trouvé d'indus chez un power trio qui envoie même plutôt vers un Metal groovy où ci et là je peux entendre des passages “stoner”, le tout mené par un chanteur des plus charismatique. Une bonne surprise pour un groupe qu'il me tarde de revoir !

Il est temps maintenant de retrouver ceux qui devaient à la base être la tête d'affiche, mais pour des soucis de timing (le groupe jouant au Download du lendemain) avancé sur l'horaire, j'ai présenté un des groupes les plus éminents de la scène Thrash New Yorkaise : ANTHRAX !

Ayant suivi comme nombre d'entre vous les tumultueuses aventures concernant leur dernier album “Worship Music” et ces incessants changements de chanteurs qui nous feraient penser à un épisode de soap opéra, c'est bien avec le chanteur d'origine Joey Belladona que le groupe se produit pour les bonheur des fans de la première heure ! Autant dire de suite, leurs prestations sont souvent en dents de scie et pour ne pas le cacher, cette fois, on aura eu le droit à du grand ANTHRAX.

Le quintette nous délivre tout ce qu'il possède sur scène en commençant par nous présenter son nouvel album avant d'enchaîner sur un best of des familles où tout y passe, y compris la reprise de TRUST “Antisocial”. Scott Ian et ses mimiques, Frank Bello n'arrêtant jamais les grimaces et Joey haranguant le public avec une telle sincérité... le groupe mérite sa place dans le “Big 4”, y'a pas à dire. Même si Rob Caggiano est plus en retrait que ses compères, celui-ci affiche une sérénité certaine qui en dit long... Un des moments forts de cette journée, sachant que le public venu en masse (je mets au défi d'avoir trouvé quelqu'un dehors durant leur set) qui les attendait au tournant pour encore tous ensemble être “attrapé dans un mosh” (Des souvenirs à n'en plus finir avec ce titre qui possède chez moi son histoire). Une chose est sûre, on a pas fini d'entendre parler d'ANTHRAX !

Après cette claque, il sera difficile à l'ex-choriste de CRADLE OF FILTH, j'ai nommé SARAH JEZEBEL DEVA de conquérir un public. Celui-ci d'ailleurs est absent à part peut-être quelques personnes perdues, ou qui viennent observer du coin de l'oeil et jeter une oreille sur le “Sympho metal” de la gothique aux cheveux roses. Entendu de loin, j'en rigole même (désolé les fans) d'entendre des samples sur lesquels on entend la voit d'un certain Dani Filth... Bon, après la claque ANTHRAX et l'appel des N.E.C (pour lesquels vous pouvez retrouver l'interview), je zappe totalement ce concert, préférant me préparer à voir ceux pour qui je suis venu, MESHUGGAH.

J'en aurai entendu parler des prestations du groupe suédois novateur dans sa musique et dans la justesse de leurs passages scéniques, mais je n'avais pas encore eu cette occasion de la découvrir par mes propres yeux. Yeux qui vont avoir mal (l'appareil photo aussi d'ailleurs), tant le set du groupe ne se joue pas totalement sur leur présence mais sur un lightshow tout simplement H-Y-P-N-O-T-I-Q-U-E. Un show qui n'aura laissé personne de marbre, car les Suédois sont tout ce qu'il y a de plus pro, à l'image de leur musique et ce ne sont pas les extraits de l'excellents “Koloss” qui nous diront le contraire ou encore les titres plus vieux mais tout aussi intenses que sont “Bleed” ou “New Millenium Cyanide Christ” pour le bonheur des yeux et des oreilles, la setlist magnifiquement interpretée. K.O au dernier rappel avec l'enchaînement “Future Breed Machine” et “Dancers to a Discordant System”. Bravo les gars. Reste plus qu'à confirmer l'enchaînement de combos au coin de la figure au Sonisphère dans un mois. Un grand groupe, y'a rien à rajouter, pour une prestation à couper le souffle.

Une 4e édition haute en couleurs dans la joie et la bonne humeur. Des groupes qui chacun à leur sauce ont transmis leur contentement pour tout autant de décibels dans les oreilles. Merci à l'orga pour l'invit, Godjam pour la place dans la voiture, les copains, les groupes, la ville de Denain, et une pensée pour Patrick “T'as vu ça a marché, les METALLURGICALES ça continue, et on espère tous que ça s'arrêtera jamais !”