CHRONIQUES DE CONCERTS

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MARDUK
Avec : marduk, immolation, forsaken world , de profundis, soul sacrifice
Date du concert : 26-09-2012  
Lieu : CCO Villeurbanne - LYON [ 69 ]  
Affluence : 260  
Contact organisateur : http://www.facebook.com/pages/dream-factory-music-inc/382400125108814  
Interview :  
   
Date de la chronique : 28 septembre 2012 - Chroniqueur : Black.Roger - Photographe : Black.Roger http://black-roger.tumblr.com/  


Ce Mercredi soir 26 Septembre au CCO de Villeurbanne, la messe noire va être dite par MARDUK qui fait étape à Lyon pour la tournée « The serpent Sermon Tour 2012 ». Il est accompagné par les vétérans New-Yorkais du death-metal IMMOLATION, sans oublier trois groupes en devenir, SOUL SACRIFICE, DE PROFUNDIS et FORSAKEN WORLD qui seront donc de la partie. En cette fin d’après-midi, le ciel est chargé de nuages noirs, et la pluie fraiche inonde les rues, temps propice donc pour une soirée métallique à tendance sombre, black et death tout simplement. Mais ce temps, et le fait de se trouver un soir de semaine a peut-être rebuté les métalleux extrêmes de la région qui ne seront pas « légion » dans le CCO, mais bon ! Nous allons dire que les inconditionnels sont bien présents à l’appel des organisateurs de Dream Factory qui se démènent pour nous proposer de bonnes affiches métal, et nous les en remercions donc.


Il fallait s’en douter, cinq groupes au CCO avec un couvre-feu fixé à 23heures trente, le timing se devait d’être un peu bouleversé. En effet, si l’ouverture des portes indiquée sur le flyer indiquait 19heures, c’est à 18heures trente que la première formation en lice ce soir ouvre le feu. Devant un public peu nombreux. Feu nourri donc avec SOUL SACRIFICE, death-métal de Turquie, du moins c’est la première impression qu’ils nous donnent. Le groupe n'est pas tout jeune, ses premières apparitions datant de 1997, mais leur musique est parvenue jusqu'à nous avec l'aide du producteur Dan Swanô, preuve que ces musiciens ont quelque chose de particulier. C'est peu-être la diversité des mélodies Turques mais qui se révèlent assez discrètes sur leur second album "Carpe Mortem" sorti en Juin dernier, qui fait la différence. Leur death-métal est honnête et le quatuor tient bien la scène, leur prestation sera courte mais assez intense. Cependant, rien de spécial à l’horizon du cimetière voisin, un bon groupe d’ouverture qui respecte bien les codes d’un métal-de-la-mort classique et bien bourrin au final.



Changement de style avec le combo suivant, à savoir les Britishes de DE PROFUNDIS qui ne vont pas faire remuer l’assistance, cette assistance qui va être dur à faire bouger donc ce soir il fallait le signaler. Les gens ressemblent plutôt à des tombes plantées au milieu de la salle. Mais revenons-en à DE PROFUNDIS. La musique des Anglais se veut assez originale et un peu déroutante il est vrai avec un mélange de black, heavy, death et une forte connotation gothique par-dessus le tout. Le frontman fait le spectacle physiquement avec une attitude et un look en border-line du batcave goth chante dans différents registres plutôt incompatibles. Les compositions sont assez tordues mais ne semblent pas accrocher le public vraiment, trop d’aventure tue l’aventure tout simplement pour eux. Chaque musicien semble jouer sa partition dans son coin et il n’y a en somme que le bassiste qui se fait remarquer par la complexité de ses envois avec à son actif une certaine dextérité remarquée. Bref, la soirée semble donc se ramollir avec ce second groupe qui n’arrive pas à nous interpeller.



Tiens, voici maintenant un groupe frenchie dans cette tournée composée de groupes internationaux, une opportunité sans doute pour eux. Mais pas de « cocorico » prématuré avant d’assister à la prestation de FORSAKEN WORLD. Ce combo de Nancy est né en 2010, il est tout jeune donc, mais semble prometteur avec notamment à son actif un premier opus intitulé « As Time Recflects Our End » bien remarqué. Ce groupe au fort potentiel musical ne se cantonne pas dans une niche death-metal étriquée, il emprunte au black des envolées malsaines ainsi que les corpse-paints, mais il ajoute à son métal le groove du death-mélodique Suèdois dit de « Gôteborg », et épice le tout avec un peu de « core » sans tomber dans la marmite surchargée du métalcore qui bouillonne actuellement un peu partout. Le résultat tiens la route et ce soir leurs titres passent bien l’épreuve du live avec un vrai batteur cette fois-ci ! Leur chorégraphie scénique est au point, les musiciens sont carrés et précis, que demander de plus ? Groupe en devenir donc ? Oui, pourquoi pas et à suivre de plus prés certainement. L’assistance semble avoir adhéré pleinement même si aucun ébat physique ne s’est manifesté pendant leur show.



Premier “poids lourd” de la soirée, les Américains d’IMMOLATION investissent maintenant les planches dans la lumière blafarde du CCO. Les ayant vu dernièrement à la mi-août au Motocultor festival en Bretagne, j’en étais resté sur une bonne image du quatuor en live et m’attendais à revoir avec plaisir les vétérans du death New-Yorkais. Mais las, ce soir leur show ne m’a pas convaincu, pourquoi ? Est-ce le son qui semblait « bridé », est-ce la présence de musiciens semblant jouer en « roue libre », est-ce le peu d’ambiance avec un public en état de « mort » clinique et sans enthousiasme ? Bref le death lourd et pesant, old-school, pratiqué par la bande à Ross Dolan ne m’a pas beaucoup intéressé ce soir. Manque de « pèche », manque de « patate », on ferait mieux d’écouter leur dernier CD « Majesty and Decay » chez soi, ce sont les phrases que j’ai retenu en parcourant de long en large la salle. Même pas de bousculades pour les photographes devant la scène, tranquille quoi ! Régalé par la prestation du groupe à Genève en 2010, régalé par la prestation au Motocultor 2012, mais déçu pour la seconde fois au CCO de Villeurbanne, je me demande si il n’y a pas une malédiction pour eux dans ces lieux ? Et vous, qu’en pensez-vous ?



Le public s’est massé maintenant contre la scène pour la tête d’affiche, pour MARKUK tout simplement. L’attente semble longue, le « check » dure, les samples propices à l’entrée des musiciens en scène ne font que maintenir une certaine tension dans l’assistance qui réclame bruyamment la horde malsaine et satanique Suédoise. Et puis la fumée envahit l’espace, les lights sont éteints, sauf pour « le back-drop », c’est pesant. Et puis tout d’un coup, tout se déchaine, la panzer division Marduk est là devant nos yeux et nous sentons bien que la salle va éclater. En effet, dès les premiers titre « Serpent Sermon » et « Nowhere, No-one, Nothing » tout part en « live », même des « coreux » lancent le pogo violent c’est vous dire. Contraste donc avec les groupes précédents, il n’y a pas photo. Le grand Marduk est en forme, aucune faiblesse, le son arrache, Mortuus est comme possédé (sic). Morgan, leader de la formation depuis plus de vingt ans semble orchestrer le tout dans une certaine grande danse macabre pour les funérailles du monde, mais surtout pour un public aux anges (aux démons pardon !). Quelle claque, quelle baffe, quel direct « in your face » Même ceux qui disent ne pas aimer le black-metal sont forcés de reconnaitre l’intensité du show. Certains titres semblent plus « speed » que leur version studio, mais qu’importe, buvant le sang noir du blasphème on ne se pose pas de question. Outre les titres du dernier méfait en date « The Serpent Sermon », les classiques comme « Baptism By Fire » et « Panzer Division Marduk » font un malheur. Ce soir, Marduk est en terrain conquis et ne semble pas vouloir mettre un terme à son show même après plusieurs rappels. Cette entité malsaine et démonique donc nous a prouvé qu’en 2012 elle figurait toujours en bonne place sur l’estrade du black-metal, et le groupe le mérite largement, tout simplement.



Set-List : Serpent Sermon, Nowhere, No-One, Nothing, The Levelling Dust, The Black Tormentor Of Satan, On Darkened Wings, Slay the Nazarene, Temple of Decay, Throne of Rats, Deme Quaden Thyrane, Within The Abyss, Baptism By Fire, Panzer Division Marduk, Souls For Belial, With Satan and Victorious Weapons, Wolves.



Ce concert fut donc dominé par la prestation du groupe placé en tête d’affiche, c’est incontestable, les autres combo n’ayant pas pu ou pas su intéresser outre-mesure les participants de la soirée. Merci encore aux organisateurs et à tous les musiciens qui se sont produit sur la scène du CCO en ce début d’automne morose.



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