CHRONIQUES DE CONCERTS |
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GOJIRA Avec : gojira, trepalium, klone |
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Date du concert : 22-11-2012 | |||
Lieu : La Laiterie - STRASBOURG [ 67 ] | |||
Affluence : 950 | |||
Contact organisateur : | |||
Interview : | |||
Date de la chronique : 04 décembre 2012 - Chroniqueur : Blackened - Photographe : BLACKENED | |||
Ca y est, ils y sont nos frenchies… Ils y sont au sommet, ou en tout cas pas bien loin. Une signature sur l’un des plus gros labels metal de la planète, un dernier album qui confirme leur talent, qui assoie leur démarche, qui ancre leur univers dans l’esprit de quiconque l’écoute, une distribution mondiale, des tournées aux Etats-Unis passées et à venir, trente minutes au Stade de France pour une énième première partie de Metallica devant pas loin de 80 000 personnes…Tout cela, ils ne l’auraient jamais imaginé il y a peu. Et aujourd’hui, loin de tous ces coups d’éclat retentissants, retour dans une Laiterie strasbourgeoise qui affiche fièrement « sold out », où pas loin de 1000 fans ne s’attendent pas encore à la baffe monumentale qu’ils vont prendre au cours de la soirée. GOJIRA arrive bientôt au terme de sa première partie de tournée promotionnelle pour « L’Enfant Sauvage », qui s’achève en France après être passée par la Scandinavie ou le Royaume-Uni. Une affiche 100% française, sincère et cohérente, qui montre que les Bayonnais ont encore de solides attaches avec leur patrie et leurs potes du milieu. 19h30, KLONE débarque sur scène dans une pénombre presque occulte, et envoie les premiers effluves de son inclassifiable musique. Le public reste attentif mais pas attentiste à cette prestation majoritairement atmosphérique, comme l’atteste son implication sur les parties plus agressives ou groovies qui assaisonnent les morceaux des Poitevins. Yann Lignier au chant déborde d’envie et gesticule à la moindre occasion par une danse connue de lui seule, singeant le pantin désarticulé ou le papou en transe selon les interprétations de chacun. Les lignes mélodiques toujours justes et prenantes du frontman font mouche. La prestation des quatre autres musiciens est toute aussi énergique et carrée, Jean-Etienne refilant le tournis à sa Jazz Bass quand les deux guitaristes usent de leurs cheveux longs pour ventiler les premiers rangs. Une attitude agressive qui peut surprendre lorsqu’on écoute les disques de KLONE, mais les morceaux prennent une dimension toute autre en live, nettement plus pêchue. Le combo n’a d’autre choix que de proposer une courte set-list, une petite demi-heure leur étant allouée. 6 morceaux sont interprétés, dont l’excellent "Rocket Smoke" et le groovy "The Dreamer’s Hideaway" où s’illustre Florent Marcadet tout en finesse et émotion derrière les fûts, extraits de leur convainquant dernier album. A noter que l’indispensable "Give Up The Rest" de l’excellent album « Black Days » est positionné très tôt dan le set, et la reprise de Björk "Army Of Me" vient clore ce show d’excellente qualité sonore et visuelle (mention spéciale à l’ingé-lumière !). KLONE est définitivement un groupe à part, à la croisée du rock et du metal à la sauce atmosphéro-progressive, et peut désormais compter sur une fan-base fidèle qui ne cesse de grossir. Chapeau les gars.
SET LIST KLONE : 1. The Eye Of Needle (part2) 2. Give Up The Rest 3. All Seeing Eye 4. Rocket Smoke 5. The Dreamer’s Hideaway 6. Army Of Me (Björk cover) Déjà présent en première partie de Gojira dans cette même salle en 2009, l’autre membre de la « Klonosphere » semble assez attendu par de nombreux fans. Pourtant, la sauce a un peu de mal à prendre au cours du premier tiers du set. Les musiciens semblent concernés mais moins enjoués que d’accoutumée. Il faut dire que le premier titre interprété ce soir, morceau éponyme qui ouvre le dernier album « HNP » récemment paru, n’est pas forcément des plus accrocheurs pour lancer l’hystérie dans la fosse. Cette dernière n’accueille que poliment les assauts agressifs et techniques du combo. Ce n’est qu’au bout du trois ou quatrième morceau que le groove pourtant contagieux du combo se propage enfin à la salle. L’énorme "Insane Architect" et son riff alambiqué panteresque issu du dernier album est un moment fort du set, faisant balancer les bassins frénétiquement. KK, cramponné à son pied de micro et visiblement éméché ne communique que maladroitement au public. Si sa performance vocale est bluffante, le frêle gaillard aux dreads généreux n’offre pas une prestation de réel frontman/leader. Très statique sur scène, ses quelques agitations de nuques ne suffisent pas à transmettre une énergie communicative au public. Un peu décevant sur ce point. Par contre, la mise en place rythmique est d’une précision redoutable, se reposant en grande partie sur le phénoménal Sylvain Bouvier, batteur mésestimé et implacable. "Sick Murder Boogie" est l’occasion de voir Yann Lignier de Klone, lunettes noires vissées au nez, pousser la chansonnette avec KK avant un tubesque "Daddy’s Happy" qui réveille définitivement la salle. Prestation correcte de TREPALIUM, qu’on a pourtant déjà vu en meilleure forme.
SET LIST TREPALIUM : 1. Heix Noenum Pax 2. Prescription Of Crisis 3. Insane Architect 4. The Worst Friend 5. Decayed Emotion 6. Sick Murder Boogie (feat. Yann Lignier) 7. Daddy’s Happy 8. Necropolis 9. Usual Crap La salle se plonge enfin dans le noir et la fosse déjà bouillante au vu des nombreux « Gojira » scandés découvre le théâtre des opérations. Le rideau rouge cachant la scène s’ouvre et la scène de cette tournée émerveille le public présent. Un fond d’étoiles scintillantes en guise de backdrop se dévoile, devancé par une structure représentant le visage de « l’enfant sauvage » posté fièrement derrière la nouvelle batterie de Mario Duplantier, dont les deux grosses caisses arborent le même visuel. Les baffles guitare EVH blancs surmontés de blinders sont postés de part et d’autre de la plateforme surélevant la batterie. Déjà là, la grande classe ! Et c’est dans le noir que débarquent les quatre stars de la soirée. Très attendu, le groupe envoie comme on aurait pu s’y attendre un premier extrait de « L’enfant Sauvage » avec "Explosia", premier morceau dudit dernier album. La fosse est déjà en délire, mais ce n’est rien comparé à la folie qui s’empare des « die hard fans » lorsque Christian Andreu (guitare) et Joe Duplantier (guitare/chant) lancent dès la fin de ce premier titre et sans transition le gimmick annonçant (déjà !) un "Flying Whales", indispensable et inattendu à ce moment du set. Enorme ! Le passage planant au deux tiers du morceau voit comme d’accoutumée les trois cordistes courir un peu partout sur scène, moment épique et vraiment poignant. Jean Michel Labadie à la basse est comme toujours déchaîné et ronge ses cordes comme jamais. C’est finalement une succession de trois titres issus de « From Mars To Sirius » qui s’annonce, puisque le très Death "Backbone" et le rouleau compresseur "The Heaviest Matter Of The Universe" mettent déjà K.O. une fosse qui en redemande pourtant. Le moment est venu pour Joe de prendre la parole pour annoncer le titre éponyme du dernier effort de la bande, "L’Enfant Sauvage" plus volupté et toujours prenant. Le visage de l’Enfant Sauvage derrière la batterie sert alors d’écran où sont diffusées des images illustrant le titre pour un très bel effet visuel ! Une intro rythmée est lancée en bande son, et Mario Duplantier, impérial tout au long de la soirée, demande la participation du public en frappant dans les mains. Les amateurs aguerris comprendront vite que le batteur vient tout simplement de confier au public l’introduction de "The Art Of Dying", premier des quatre extraits de « The Way Of All Flesh » joués ce soir. Mise en place rythmique impeccable pour ce morceau monstrueusement technique. Arrive un moment fun du concert. Le batteur, que l’on connaît plutôt discret et assez timide, descend sur le devant de la scène, torse bombé, et d’un coup pousse un cri guttural au micro. Stupeur et hilarité dans la salle. Joe arme alors son batteur de frère d’une magnifique Les Paul blanche. Les rôles s’inversent, Mario assure guitare et chant hurlé alors que Joe se pose derrière le kit pour deux minutes complètement barrées. Excellent ! Joe demande au public s’ils ont déjà vu GOJIRA plusieurs fois, si c’est ce soir la première fois, et plus rare, s’il s’agit du premier concert de Metal auquel ils assistent. Surprise, la main d’une jeune femme se lève. Seul extrait antérieur à 2006, le brutal "Wisdom" lui est dédicacé (pas de meilleure entrée en matière pour découvrir le Metal !). Quel titre encore une fois joué à la perfection ! "Oroborus" et ses tappings précède le traditionnel solo de batterie, où Mario Duplantier s’illustre une fois de plus. On ne le dira jamais assez, le gaillard est vraiment un batteur exceptionnel, pétri de groove et de technique, une véritable machine de puissance et de subtilité. Le mécanique "Vacuity" annonce doucement la fin des hostilités après déjà une heure et quart de show qui est passée très et trop vite. Les sourires des mecs sur scène en disent long sur le bonheur qu’ils ont à être ici, ce qui ne les empêche pas de headbanguer de tout leur corps sur les nombreux plans furieux de ce soir. Un jeu de scène encore une fois travaillé et de plus en plus abouti au fil des années. Les musiciens quittent la scène et la nuit étoilée en backdrop reprend ses droits. Un dernier baroud d’honneur tout en émotion au moment du rappel, puisque le planant et efficace "Gift Of Guilt" vient clore cette énorme soirée. Les tappings à la guitare mettent d’emblée dans l’ambiance. Le refrain est repris à plein poumons par le public qui a vraiment été exceptionnel ce soir, entre cris, chants, pogos et slams en tous genres ! Le final épique et langoureux du morceau (répétition d’une mélodie au tapping durant 2 ou 3 minutes) est le théâtre d’un évènement que je n’ai jamais eu l’occasion de voir en live… Des slammeurs arrivent telle une invasion vers la scène, une dizaine de personnes en permanence viennent alimenter le pit de sécurité devant la scène. Les deux gorilles chargés de leur réception ont bien du mal à suivre la cadence ! Durant 3 minutes non-stop, des dizaines de fans affluent vers la scène, portés par le public. Vraiment surprenant ! Les gars de GOJIRA n’en reviennent pas ! La fin du morceau est également celle du concert, qui aura vraiment été exceptionnel. J’ai déjà vu GOJIRA à de très nombreuses reprises, mais ce soir c’était vraiment particulier. Les applaudissements continus de toute la salle debout en disent long sur la communion entre eux et le groupe. Une chose est sûre, ces quatre mecs sur scène prennent au moins autant de plaisir que les fans dans le public, et ils ne se rendent absolument pas compte de l’impact de leur musique, de la proportion qu’a pris GOJIRA ces dernières années. Une sincérité touchant lorsque je vois Joe se retourner vers ses camarades et leur dire « C’est énorme ! ». GOJIRA reste une bonne dizaine de minutes auprès de son public, à le remercier et le gâter de médiators ou baguettes. Un T-Shirt est balancé sur scène à l’attention du batteur puisqu’on peut voir un dessin de « Super Mario », célèbre plombier de jeu vidéo, mais aussi surnom de Sieur Duplantier, en train de jouer de la batterie ! L’intéressé a vite fait de l’enfiler avant de s’illustrer à nouveau. Une planche de surf lui est amenée des coulisses, et le Bayonnais à la surprise générale se jette dans la fosse braver les vagues du public ! Le bougre se laisse flotter durant cinq bonnes minutes dans une Laiterie complètement dingue ! Enorme encore une fois ! Le groupe a du mal à quitter son public et le remercie au micro cette fois-ci avant un salut final bardé de sourires sincères.
Quel concert les amis ! Un groupe qui envoie une énergie considérable depuis la scène, une set-list axée sur les productions les plus récentes du combo, un visuel scénique abouti et magique, des mecs sincères qui donnent le meilleur d’eux-mêmes… Difficile de s’en remettre croyez moi. GOJIRA, c’est quand même quelque chose, et moi qui suis le groupe depuis de nombreuses années, je peux enfin dire que ça y est, nos Frenchies y sont. Au sommet. SET LIST GOJIRA : 1. Explosia 2. Flying Whales 3. Backbone 4. The Heaviest Matter Of The Universe 5. L’Enfant Sauvage 6. The Art Of Dying 7. Toxic Garbage Island 8. Wisdom 9. Oroborus 10. Drum Solo 11. The Axe 12. Vacuity 13. Gift Of Guilt no images were found | |||