CHRONIQUES CONCERTS

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PAIN OF SALVATION
Avec : Arstidir,Anneke Van Giersbergen,Pain Of Salvation
  Date du concert : 14-04-2013
  Lieu : Chez Paulette - Pagney-derrière-Barrine [ 54 ]
  Affluence : 200
  Contact organisateur : https://www.facebook.com/pages/Sono-Light/368085608175
 
 
 
  Chronique : 02 mai 2013 , réalisée par Barclau - Photographe :
   
<p>ARSTIDIR</p>
<p>J'aime la perspective qu'offre ce genre de soir&eacute;es pleine de promesses. Pas de suspens: les promesses ont &eacute;t&eacute; tenues et m&ecirc;me surpass&eacute;es! On arrive (je ne suis pas schizophr&egrave;ne, j'&eacute;tais avec ma femme) &agrave; Pagney-sur-Barrine. Tout lorrain conna&icirc;t Chez Paulette, cette salle mythique en plein dans un tout petit village authentique. La nostalgie de mon enfance me touche. On entre, c'est d'abord comme un bon caf&eacute; de village, le genre o&ugrave; je suivais mon p&egrave;re &eacute;tant gosse. Mais &agrave; droite se profile une belle salle &agrave; l'&eacute;tonnante capacit&eacute; o&ugrave; Arstidir, dont je fais la d&eacute;couverte, commence &agrave; l'instant. Je reconnais l'ing&eacute; son que j'ai vu sur une autre tourn&eacute;e d'Anneke et d'embl&eacute;e on hallucine. Le son est juste parfait, tout est limpide, intelligible, et m'am&egrave;ne &agrave; prendre ma premi&egrave;re claque de la soir&eacute;e, accentu&eacute;e par l'effet de surprise: Arstidir. En moins de trois quart d'heure le groupe a conquis la salle et fait de nombreux adeptes. Leur musique tient de la magie, leurs harmonies vocales, en live, tiennent presque du miracle! L'&eacute;chapp&eacute;e est totale, le groupe concentre son set sur son dernier album. De l'Islande nous ne connaissons que peu de choses: Bj&ouml;rk, Sigur Ros, et Mugison pour certains. Vous d&eacute;crire Arstifir n'est pas ais&eacute;. Essayons! Puret&eacute; des harmonies vocales de Crosby Stills Nash &amp; Young, m&eacute;lodies &eacute;piques et folk merveilleux des contr&eacute;es du nord, richesse harmonique des coups de g&eacute;nie de Radiohead (Til Hennar par exemple). Parfois uniquement vocale, leur sinc&eacute;rit&eacute; artistique totale donne une dimension de cath&eacute;drale &agrave; leur chorale. Le morceau "Shades", beaucoup plus cadenc&eacute;, fait merveille et donne une puissance incroyable &agrave; leur mont&eacute;e &eacute;pique. Et si vous pensiez qu'il n'est pas possible d'aller plus loin, la fin de leur concert avec "Tarin" (qui finit aussi leur dernier album) vous convaincra du contraire. Silence total dans la salle, bouches entrouvertes, yeux r&ecirc;veurs, ce soir le voyage commence bien. Anneke est invit&eacute;e sur un morceau, la rencontre se fait au sommet de l'&eacute;motion. Je n'ai plus qu'&agrave; esp&eacute;rer un featuring sur un nouvel album...Un groupe &agrave; d&eacute;couvrir absolument.</p>
<p>ANNEKE VAN GIERSBERGEN</p>
<p>Sans temps mort Anneke arrive sur sc&egrave;ne et avant tout f&eacute;licite Arstidir. Ce qui est marrant avec elle, c'est qu'elle est un vrai cam&eacute;l&eacute;on musical. On la retrouve avec Moonspell, Devin Townsend, et soudain elle nous sort un tube pop catchy et irr&eacute;sistible. Cette facult&eacute; &agrave; garder une coh&eacute;rence en &eacute;tant partout, elle la doit &agrave; son amour de la musique tous styles confondus. R&eacute;sultat? Le public est aussi h&eacute;t&eacute;roclite que sa carri&egrave;re. Une bande de chevelus glan&eacute;s &agrave; l'&eacute;poque des premiers The Gathering (ou par Pain Of Salvation), un groupe de quinquas, des tous jeunes...C'est dingue, le public est aussi divers que celui de la f&ecirc;te de la musique. Et oui, rassembler, c'est un talent, c'est aussi le pouvoir de la musique! Et il faut aussi le faire, seule apr&egrave;s Arstidir! Mais c'est Anneke. En une bonne demi-heure elle relance la magie, contrebalan&ccedil;ant par la charge &eacute;motionnelle de sa voix. Elle commence par un des meilleurs titres de The Gathering: "My electricity". Scotch&eacute;s. Encore une fois, le silence parle de lui-m&ecirc;me. Elle invite ensuite deux membres d'Arstidir pour l'accompagner une fois vocalement, l'autre aux violons. Sa sympathie l&eacute;gendaire fait aussi partie du spectacle. Elle est heureuse de jouer et on l'est aussi. Pleine d'entrain et d'humour elle nous balance une magnifique reprise de "Time after time" de Cindy Lauper. Un type fait la gueule, elle rigole et lui dit: "ok tu vas voir celle-l&agrave; est bien je te jure". Faut dire que m&ecirc;me Miles Davis l'a reprise, et l&agrave; c'est magnifique, avec les ch&oelig;urs par Arstidir. Puis elle nous joue un somptueux "Beautiful one", tir&eacute; du premier album sous le nom Agua De Annique, &agrave; nous relever les poils. C'est &eacute;tonnant la symbiose qui est en train de se faire, entre les groupes eux-m&ecirc;mes, chacun appelant l'autre. Elle encha&icirc;ne sur "Locked away" de The Gathering (How to measure a planet), je vole tr&egrave;s haut de la salle. Avec "Circles" elle nous laisse tous tremblants, c'est beau et touchant de voir tout ce monde &eacute;mu. Elle nous quitte sur une reprise de U2, en l&eacute;g&egrave;ret&eacute;, et nous redescendons doucement... Petite pause et entracte, on va &agrave; la rencontre des artistes, tr&egrave;s accessibles. On discute, certains leur offrent des cadeaux, &ccedil;a t&eacute;moigne de la relation d'&eacute;change et de g&eacute;n&eacute;rosit&eacute; qui s'est install&eacute;e. On y apprend avec &eacute;tonnement que les &eacute;changes entre groupes n'&eacute;taient pas initialement pr&eacute;vus, mais qu'ils se construisent au fur et &agrave; mesure de la tourn&eacute;e. Chaque soir leur relation se resserre, et par cons&eacute;quent chaque concert est diff&eacute;rent car ils essaient (souvent dans le bus) des nouveaut&eacute;s qu'ils inaugurent devant nos yeux &eacute;bahis. On apprend aussi que son prochain album est termin&eacute; et sortira en septembre! C'est pas beau &ccedil;a???</p>
<p>PAIN OF SALVATION</p>
<p>Et Pain Of Salvation commence. C'est parti pour plus d'une heure et demie de "spectacle" hallucinant sur la d&eacute;mence, avec mise en sc&egrave;ne (une de leurs sp&eacute;cialit&eacute;s). Le groupe est connu pour soigner ses paroles et concepts ainsi que sa sc&eacute;nographie, alors quand on est arriv&eacute; dans la salle il y avait un d&eacute;cor, style "chez ma grand-m&egrave;re d&eacute;but 80's". J'ai pens&eacute; que c'&eacute;tait toujours l&agrave;, jusqu'&agrave; ce que le groupe le d&eacute;monte. Un salon entier, buffet, canap&eacute;, luminaires, murs tapiss&eacute;s! Le concert &eacute;tait une suite de transitions de la gr&acirc;ce &agrave; la perfection, de beaut&eacute; en &eacute;nergie. J'en ai vu des concerts, mais l&agrave; c'&eacute;tait inou&iuml;. Une setlist bien fournie, plus d'une quinzaine de morceaux, diversifiant l'approche acoustique. Parfois &ccedil;a nous tirait des larmes, et &agrave; d'autres moments &ccedil;a avait une p&ecirc;che que certains 'branch&eacute;s' auraient du mal &agrave; &eacute;galer. Ma nostalgie des 'Unplugged' des 90's est combl&eacute;e! P.O.S d&eacute;marre sur un "Falling home" au top. D&egrave;s le d&eacute;part le groupe est &agrave; son meilleur. Le morceau, excellent, est magnifi&eacute;. Tout le monde est parfaitement en place, voix et instruments. Ils encha&icirc;nent sur "Diffidentia" rendue tr&egrave;s bluesy et americana, et nous baladent au del&agrave; des fronti&egrave;res. Le public tape du pied et des mains, l'ambiance s'enflamme. Ils passent &agrave; "Linoleum" qui donne une belle sensation de coh&eacute;rence et de progression au set. Daniel est un chanteur hallucinant, en live c'est encore plus impressionnant. Ils l&acirc;chent encore plus la pression sur ce titre, et on comprend que P.O.S est un groupe de rock, qu'il joue en acoustique ou non. J'aurais envie de tout vous d&eacute;crire mais la meilleure chose que j'aie &agrave; faire est de vous conseiller le d&eacute;placement! Arrive "Ms modern mother mary". Avec sa mesure compos&eacute;e je serre les dents, je me demande comment ils font. Pour eux pas de probl&egrave;me, ils sont &agrave; la maison sur sc&egrave;ne (premier et second degr&eacute;), &agrave; fond dans l'interpr&eacute;tation. On sent tout de m&ecirc;me un crescendo dans le live, parti d'excellent &agrave;...ben &agrave; ce point l&agrave; j'&eacute;tais juste &eacute;merveill&eacute;. Anneke est invit&eacute;e pour "Help me make it through the night" de Kris Kristofferson, beau et classe comme "Something Stupid" de Sinatra (p&egrave;re et fille), &agrave; nous renvoyer dans un film am&eacute;ricain des ann&eacute;es 30. Voyage &agrave; travers le temps! "Holy Diver" la cover de Dio est tr&egrave;s &eacute;tonnante. C'est une r&eacute;appropriation d&eacute;contextualis&eacute;e, pleine d'imagination avec son groove jazzy et sa ligne de voix soul! Jusqu'au pont presque reggae et tr&egrave;s proche de "Master Blaster" de Stevie Wonder. J'hallucine sur la diversit&eacute; de ce que je cite, mais encore plus loin dans le morceau on croirait entendre (et l&agrave; je fr&eacute;mis) Return To Forever! Versatilit&eacute;, adaptabilit&eacute;, digne de ses r&eacute;f&eacute;rences, P.O.S nous envoie un "Stress" d&eacute;ment, rend dingue tout le monde avec "Disco queen". "Spitfall" est hallucinant avec son chant quasi rapp&eacute; &agrave; rappeler Eminem ("Stan" ou son monstrueux "Kim"), et les ch&oelig;urs sont magique, tout comme ce magnifique refrain! Ils finissent leur set sur "Iter impius" et "The perfect element", une sacr&eacute;e apoth&eacute;ose! A un moment je me suis fais la r&eacute;flexion qu'ils devaient avoir Kansas dans leurs influences. Leur rappel, g&eacute;n&eacute;reux, nous offre une superbe interpr&eacute;tation de "Dust in the wind" avec deux membres d'Arstidir. Allez je peux le dire, avec son final magistral sur 1979 (apr&egrave;s un Chain Sling qui me cloue sur place) o&ugrave; tous les artistes de la soir&eacute;e &eacute;taient pr&eacute;sents, &ccedil;a m'a fait penser, dans une mesure diff&eacute;rente, &agrave; The Wall (le spectacle avec Scorpions, Cindy Lauper). Ce morceau est un hymne qui me collera &agrave; la t&ecirc;te, un classique imm&eacute;diat. Le clou du spectacle? Des artistes accessibles, souriants, heureux d'&eacute;changer et surtout disponibles pour des interviews! Le batteur de Pain Of Salvation nous y confie que leur nouvel album, termin&eacute;, sera int&eacute;gralement acoustique et sortira au second semestre. Ne nous reste plus qu'&agrave; tr&eacute;pigner jusqu'&agrave; sa sortie. Un concert, c'est plus qu'une suite de morceaux, et ce soir l'interaction &eacute;tait totale, le vrai sentiment d'avoir v&eacute;cu un moment unique. Plus que trois concerts nous avons assist&eacute; &agrave; un show qui nous a offert une vraie osmose, une coh&eacute;rence absolue. L'acoustique, qui servait de d&eacute;nominateur commun, a permis de rapprocher ces groupes aux horizons divers, mais &agrave; l'esprit largement ouvert. Leurs &eacute;changes ont cr&eacute;&eacute; des passerelles entre chacun, leur gentillesse commune ont ouvert une autoroute entre eux et leur public. Je peux parler de cadeau unique car chaque soir sera diff&eacute;rent.</p>
<p>Alors merci &agrave; Sonolight et Aching qui ont organis&eacute; cette soir&eacute;e, Olivier Billey dont la sympathie (et celle de son acolyte) ont particip&eacute; &agrave; cette soir&eacute;e, et les gens de Chez Paulette pour leur gentillesse et leurs bons casse-cro&ucirc;tes.</p>

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