CHRONIQUES DE CONCERTS

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MFEST 2013
Avec : Lutece, Lappalainen, Demented, Absurdity, Belenos, Pitbulls in the nursery, Kronos, Dagoba
Date du concert : 07-09-2013  
Lieu : Les 4 vents - Rouziers sur touraine [ 37 ]  
Affluence : 450  
Contact organisateur : http://www.festival-mfest.com/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 15 septembre 2013 - Chroniqueur : cycy - Photographe : cycy http://www.cycypics.com  


Le poids des ans se fait sentir en ce bon matin du 7 septembre dernier lorsqu’il est temps de se lever après une nuit bien trop courte pour permettre d’évaporer quelques effluves éparses de boissons d’homme. Mais la cause mérite clairement un bon coup de pied au derrière car il est temps de se rendre au MFEST à Rouziers sur Touraine à seulement ¼ d’heure de Tours. Une dernière vérification du matériel, du GPS, et de quelques victuailles et nous voilà partis pour une journée dédiée au Métal made in France.

Le MFEST est un jeune festival, seulement la troisième édition, mais force est de constater que l’association M FEST ASSO sait faire les choses en grands. Sitôt arrivés, nous sommes reçus par Ronan le boss, qui, une fois le badge presse fournit, nous fait un bref topo sur l’évolution du festival, la mise en place d’un camping, et toute la logistique ultra pro qui a été dépêchée sur les lieux pour que tout se passe pour le mieux, aussi bien du côté des groupes que du côté des festivaliers. Initialement planifié sur une seule journée, l’édition 2013 s’étend dorénavant sur deux jours. L’affiche regroupe ce qui se fait quasiment de mieux autours du DEATHCORE, BRUTAL DEATH, ou encore FOLKLORE METAL. Jugez-vous-même, la journée de vendredi regroupait sur la même affiche BRENNKELT, CRACKHOUSE, GLORIOR BELLI, SETH ainsi que THE OLD DEAD TREE. Malheureusement, n’ayant pu me libérer suffisamment tôt pour y assister je ne saurai rapporter que les quelques murmures entendus de-ci de-là sur un show magistral de SETH et une prestation on ne peut plus béton des GLORIOR BELLI & THE OLD DEAD TREE. Sachant que l’association M FEST a organisé plusieurs tremplins pour permettre à quelques groupes de partager la scène du festival avec de grosses valeurs du métal français, c’est tout à leur honneur et cela démontre un partage d’idées communes avec Pavillon666, qui rappelons-le, offre l’opportunité à quelques groupes d’apparaître sur les compilations que le site propose chaque année. Fin d’aparté.

Passons à l’affiche de ce samedi soir, du beau monde avec dans l’ordre, LUTECE, LAPPALAINEN, DEMENTED, ABSURDITY, BELONS, PITBULLS IN THE NURSERY, KRONOS & enfin, et non des moindres, DAGOBA. Si la preuve d’une prise de maturité du MFEST manquait à l’appel chez certains, ces deux jours peuvent mettre tout le monde d’accord. Sitôt nos marques prises sur ce site, une petite visite au Market, et un « goûtage » mousseux de rigueurs, il est temps de se rendre dans cette superbe salle des quatre vents, quasi neuve qui peut contenir entre 500 & 700 personnes. L’affluence de ce jour est estimée d’après les organisateurs à un peu plus de 400 fans tandis que près de 250 d’entre eux étaient présents la veille. Une bien belle preuve que les fans savent se bouger au nom du Métal, même quand celui-ci se veut des plus extrêmes comme c’est le cas ce soir.

Le premier groupe est issu d’un des tremplins organisés par le MFEST, à savoir les parisiens de LUTECE. Le groupe qui évolue dans un Black Metal où quelques touches de Pagan viennent se mêler déboule sur scène avec une puissance qui surprend et un chanteur des plus charismatiques. Fort d’un son efficace, le groupe nous offre durant sa demi-heure de set des titres de son nouvel album « …Our ashes blown away », sorti en début d’année, et sait mettre dans l’ambiance un public déjà bien présent en ce début d’après-midi. Nombre d’avis m’avaient indiqué que Lutèce était un groupe redoutablement efficace sur scène et que suite à leur présence sur un autre festival déroulé plus tôt cet été en Bretagne, ils avaient pris une toute autre dimension. Je dois bien avouer que même si le Black Metal n’est pas la musique première que j’écoute, Lutèce m’aura conquis.
Setlist : The Path of Glory, Moonless Night, I Am the Sword, Melted Flesh, Alesia, Living my Funeral, Sunk into Oblivion, The Venom Within.

L’avantage avec un festival « mono scène » c’est que l’interlude permet de prendre son temps et de ne pas avoir à courir de scène en scène, surtout quand il s’agit de photographier les groupes et d’en faire les chroniques. Pas plus d’1/2 heure d’attente avant de voir débouler LAPPALAINEN un groupe en provenance direct du nord de la France. Le groupe propose un Folk Métal qui n’est certes pas sans rappeler FINNTROLL ou encore ELUVEITIE tout en apportant quelques touches plus directes voir brutales dans un set rondement mené pour un jeune groupe qui n’a pas énormément de concerts à son actif. Arborant quelques peintures de guerre sur le visage, le groupe est venu en découdre avec un public qui répond du tac au tac et se fait aisément remarquer dès lors que la flûte tenue par l’un des guitaristes se fait entendre. Ainsi, quelques énergumènes qui de toute évidence n’ont pas oubliés de rendre visite au stand de boissons « mousseuses » s’offrent quelques pas de danses folklorique mettant une ambiance plutôt sympa au milieu des pogos et autres mosh en tout genre. Bien que n’ayant à ce jour enregistré qu’un EP 6 titres, Road to Greenland, le groupe possède une bonne maîtrise et laisse un public conquis par une prestation vraiment sympa.
Setlist : Road To Greenland, Cresting The Waves, Before the end of the day, Riding On The Load Of Hay, Fighting For Our Kingdom, Folk Lords, Kraken Awakening


Á peine le temps d’aller se désaltérer que les bordelais de DEMENTED débarquent sur scène pour enfoncer le clou d’une journée métal déjà sacrément bien commencée. Dans un Death Metal qu’ils maîtrisent si bien, les Bordelais prouvent une nouvelle fois qu’ils sont une des valeurs sûres du genre. Ayant à leur actif un sacré paquet de dates en co-touring avec des groupes tous aussi fameux les uns que les autres, ils offrent au MFEST une prestation des plus carrées où anciens morceaux se mêlent au poil avec des titres issues de leur dernier album en date, Across the Nature’s Stillness déjà sorti en 2012. Le public est conquis et on sent que l’on est monté d’un cran dans l’affiche tant la puissance dégagée par le groupe aura mis à mal nombre de fans avides d’en découdre durant cette ½ heure de show.
Setlist : Shaman, Sacrifice, Listen, On the edge, Spirit, Sign of creation

De fil en aiguille, voilà arrivé un des groupes qui, avec DAGOBA & PITTBULLS IN THE NURSERY, étaient sur ma liste de groupes plus qu’attendus. Je veux parler d’ABSURDITY, le groupe strasbourgeois. Fort d’un album qui fera date dans le monde du DEATHCORE, D:\EVOLUTION, le groupe ravage tout sur son passage dès les premières secondes du show. Grâce à une présence scénique exacerbée, les 5 membres du groupes sautant et gesticulant dans tous les sens, la scène du MFEST se trouve soudain bien trop petite pour contenir un Ricardo complètement déchaîné. De gauche à droite et de bas en haut, il est bien difficile de suivre le lascar qui assène à coupe de Scream et autre mimiques tous les ingrédients pour tenir le public d’une seule main. Le reste du groupe n’est pas à la traîne pour autant et s’acharne à proposer une bonne partie du dernier album en date. J’attendais de voir le groupe sur scène, je n’ai pas été déçu, et à écouter et voir les réactions du public, je ne suis pas le seul à avoir pris une méga baffe suite à la prestation du groupe. On en redemande. Le groupe nous gratifiera d’un morceau prévu sur le prochain album à venir et qui laisse augurer du génial. Incontestablement le groupe maîtrise les arguments nécessaires pour faire entendre sa voix dans le monde du DEATHCORE & METALCORE et n’a clairement pas à rougir face aux ténors internationaux du style.
Setlist : A Taste Of.., Scorn & Ignorance, Rewind, Logical War Process, Sneaking Data, Spawn (Unreleased), Novae, Concrete brain, Soul Spirit, Death.Kult.Paranoia, D:/Evolution

Après ces quatre groupes je dois bien reconnaître qu’une pause est nécessaire et c’est après deux morceaux de BELENOS que je décide de faire une pause, les ayant déjà vu. Inutile de présenter les bretons tant leur réputation n’est plus à faire. Á entendre la réaction du public, la prestation du groupe qui, pour les incultes, évolue dans un Black Metal à tendance celtique & pagan, a répondu aux attentes d’un public bien compacte en ce début de soirée.
Setlist : dernière rencontre, le déluge, le déchirement, morfondu, fureur celtique, l'enfer froid, gorsedd

Ayant repris quelques forces nécessaires pour la suite des hostilités, je fonce me caler bien devant pour profiter au mieux du show des PITBULLS IN THE NURSERY. Groupe mythique de la scène underground, quel ne fut pas mon plaisir de voir leur présence annoncée et confirmée sur cette affiche du MFEST 2013. Le groupe s’étant fait plus que rare sur scène depuis les années sombres qui virent ce dernier frôler le naufrage en même temps que leur maison de disque à la suite de la sortie de son premier album LUNATIC en 2006 et les quelques changements de line-up. C’est fort de nouvelles ambitions et d’un nouvel album à venir que le groupe de la région parisienne envahit la scène. Tout de suite on est dans l’ambiance. Faites de touche très techniques, de riffs ravageurs et de chants « Screamé »,sombres à la limite du Death, les compos du groupe emballent le public qui lui rend par quelques pogos robustes qui n’hésiteront pas à envoyer votre serviteur bien collé à la barrière tentant de sauver son appareil photo du naufrage d’un verre de bière volant dans l’assemblée. Tersim le nouveau chanteur du groupe, aficionados des poses lancinantes, propulse le groupe dans une toute autre dimension où l’on se prend à se remémorer les grands noms qui ont fait la légende du Death. Le temps passe trop vite et le show se retrouve hélas amputé d’un voir deux morceaux, pour permettre à la suite de la programmation de rentrer dans le rang horaire. Ce sera la seule anicroche à noter sur l’ensemble du festival. Beau joueur, le groupe n’en tiendra pas rigueur et donne d'ores et déjà un rendez-vous sonore avec la sortie de son prochain album qui, à ce que j’ai pu entendre ce soir, saura faire passer le groupe de statut d’icone undergroun, à valeur sûre d’un style où les Français deviennent petits à petits maîtres incontestés. Vivement.


La soirée avance et c’est un des gros poids lourds du Brutal Death Metal qui vient prêcher la bonne parole devant un public devenu soudain des plus compacts devant la scène. De toute évidence, pogos et gesticulation, il va y avoir. J’avais vu juste et dès l’arrivée des KRONOS sur scène, l’ambiance grimpe d’un cran et le service d’ordre appelé à la rescousse tant les barrières supposées protéger la scène du public commencent méchamment à vaciller. Fort de trois albums ayant marqués pour longtemps les consciences des dieux, le titan renaît de ses cendres et rappelle au bon souvenir qu’il eut été dommage de l’enterrer trop tôt. Car c’est grâce à la présence en son sein d’un jeune batteur Tourangeaux que tout a été rendu possible et que le public peut se délecter de la présence du groupe sur scène en ce soir de 7 septembre 2013. Emmené par un Triv des plus intenable, le groupe passera en revue ses quinze années de carrière et aura assuré le rôle de surchauffage de salle pour la tête d’affiche du festival, DAGOBA.

Avant toute chose, j’aimerai remercier Ronan et toute l’organisation du MFEST pour les moments forts sympathiques passés en leur compagnie et pour une journée Métal comme il serait bon d’en vivre plus souvent tant le festival est aux antipodes des mastodontes du genre où l’organisation est telle que l’on perd trop souvent le côté humain des choses.

DAGOBA, en ce qui me concerne, cela aura été jusqu’à ce soir le jeu du chat et de la souris tant j’ai manqué de peu leurs prestations pour tout un tas de raisons de dernières minutes trop souvent indépendamment de ma propre volonté. Bref. Aussi me faisais-je une joie de faire d’une pierre deux coups, à savoir profiter du concert mais également assumer mon rôle de chroniqueur photographe. Or, et c’est certainement la seule note amère de la soirée, l’interdiction d’entrer dans la salle avec un Reflex m’a été confirmée par l’organisation malgré leur totale compréhension face à mon désarroi. Après maintes tentatives, et juste avant le show de KRONOS, la confirmation était sans équivoque, si bien même que ordre était donné à tout le monde de sortir pour que personne ne puisse assister au show muni d’un appareil photo ou d’une caméra vidéo. On nage en plein délire, en 2013, d'autant plus pour un groupe Français Métalleux au maximum et quand même aux antipodes d'un autre groupe "illustre" passé sur M6 qui applique lui aussi à la lettre les recommandations managériales. Sans lancer un débat stérile puisque le groupe n’a visiblement rien à voir dans cette décision, et encore moins l’organisation je tiens à le rappeler, il est quand même assez incompréhensible de la part d’une maison de production d’interdire à des chroniqueurs de faire leur boulot. D’autant plus que le dit boulot est purement bénévole et qu’il véhicule, au nom de la flamme Métal qui nous anime tous, l’image d’un groupe et lui permet évidemment de prospérer sur la toile. Bref, écœuré, j’avoue avoir eu du mal à entrer dans le concert des Marseillais. Et quand bien même l’ambiance était au beau fixe, quand bien même la nouvelle recrue en la personne de Z à la guitare, quand bien même un Franky, un Shawter ou encore un Werther des plus déchaînes, et malgré le rappel à l’ordre des plus stricts de la part de l’organisation dès lors qu’un portable voulait photographier ou shooter, j’ai eu beaucoup de mal à m’accaparer la prestation du groupe et, à l’écriture de ces lignes, préfére en rester là car, tout compte fait à quoi bon d'avoir le son sans l'image !

Encore un grand grand merci à Ronan & à l’organisation pour cette merveilleuse journée et je croise d'ores et déjà les doigts pour que l’édition 2014 soit encore plus exceptionnelle que celle-ci. Mais compte tenu l’évolution fracassante du festival, je n’ai aucun doute à ce sujet.






 


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