CHRONIQUES DE CONCERTS

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MOTOCULTOR 2013 - J03
Avec : Regarde les hommes tomber, Bukowski, Ataraxie, Jumping Jack, UFOMAMMUT, the Old dead tree, Lutèce, Mustach, Decrepit Birth, Moonspell, Dying Fetus, Exodus, Orange Goblin, Therion
Date du concert : 18-08-2013  
Lieu : Site de Kerboular - Saint Nolff [ 56 ]  
Affluence : 12000  
Contact organisateur : http://www.motocultor-festival.com/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 25 octobre 2013 - Chroniqueur : Doc.Douggy - Photographe : Doc.Douggy  


3eme et dernier jour du Motocultor édition 2013, après une journée qui fut grise et pluvieuse hier, mais somme toute avec de belles prestations (et de moins intéressantes)... Réveillé en fanfare par le claviériste d'EXCREMENTORY GRINDFUCKERS qui joue du mégaphone de l'autre côté du grillage en remerciant une dernière fois des festivaliers qui trinquent de loin avec lui dans le camping, un groupe vraiment proche de son public ! Le soleil finit par se lever en début d'après-midi, et ne nous aura pas quitté jusqu'à la fin du Festival. Au menu aujourd'hui, beaucoup de Southern/Stoner Metal, du Doom, un peu de Brutal et de l'Opera, mais aussi son lot de surprises et de déceptions...

Et la journée commence avec un groupe dont on entend beaucoup parler dernièrement : REGARDE LES HOMMES TOMBER. Certains diront que ce combo/projet du chanteur d'Otargos, Ulrich, fait dans la facilité et utilise la renommée de son chanteur pour un peu plus de 2 ans après sa formation, se retrouver à faire des apparitions notamment au Hellfest, d'autres comme moi vous diront qu'ils jouent la proximité tout simplement (le groupe est Nantais), que leurs musiciens possèdent un certain feeling dans leur composition avec un premier album éponyme de grande qualité, mais aussi qu'ils récoltent ce qu'ils sèment : un bon album, beaucoup de disponibilité pour être sur les routes de France (et d'ailleurs), et un certain sens du marketing qui fait que beaucoup dans la sphère Metal ont entendu parler d'eux. Mais reste à voir ce que donne le contenu "Live". Je ne peux que constater que les instruments sont tous globalement bien dosés lors d'une "introduction" mettant en place le quintette avant l'arrivée d'Ulrich qui sonne le glas de son chant écorché. Lâchant la guitare pour se concentrer sur le micro, le Nantais sait haranguer son public et assure plutôt bien tout en restant dans la sobriété comme le reste du groupe. 45 minutes de set sont suffisantes pour présenter leur album au public, un son massif, lancinant avec sa touche "dark". Bref, une journée qui commence bien !

On reste toujours en France avec les Parisiens de BUKOWSKI. Le quatuor Southern rock n'est pas dans la demi mesure et que ce soit au look très redneck, ça sent la grosse moto et le bourbon ! Alors qu'eux aussi ont un nouvel album "Hazardous Creatures" à présenter (sur lequel je n'ai pas encore posé l'oreille) il faut dire que la donne pourrait changer. 4 titres pour cet album sur 9, il n'y a que le second opus qui est peu représenté avec un seul titre (je vous laisse deviner pour les 4 derniers...). Un son très cru qui colle à l'ambiance "rock 'n roll" sur scène, le groupe rend très bien en condition "live" ne serait-ce que par une présence et une scène parfaitement occupée. Une bonne découverte qui se fête à coup de pintes avec le groupe et surtout un soleil qui pointe le bout de son nez !

On enchaîne avec les autres absents de l'an dernier qui cette fois sont de la partie : ATARAXIE. Les Rouennais qui déferlent dans un Funeral Doom/Death ont bien fait de se faire attendre, ayant eux aussi un nouvel opus à nous présenter : " L'être et la Nausée" dont on aura d'ailleurs un extrait, " Face the Loss Of Your Sanity". C'est pas toujours facile d'apprécier un groupe de Doom en début d'après-midi, car à l'instar de RLHT un peu plus tôt, ATARAXIE se ressent beaucoup plus pessimiste et sombre encore ! Un lightshow du tonnerre aurait pu rendre tout fan de Doom conquis si le groupe était programmé en soirée, hélas ce n'est pas le cas... Je tente d'apprécier tant bien que mal les 4 titres des Rouennais malgré tout, et en fermant les yeux, on entre dans cet état proche de la léthargie tout comme les effets produits par les cachets portant le même nom, sauf lorsque qu'ils reviennent à des rythmiques très Death, froides comme le Nord ! 40 minutes trop rapides dans leur écoulement, mais dans le rythme imposé par le quatuor on en compterait le double ! A revoir et à écouter sans cesse...

Le concert terminé, on s'attend à voir JUMPING JACK arriver, mais les minutes passent et la mauvaise nouvelle tombe 10 minutes plus tard : EYEHATEGOD (qui nous ont fait un concert monstrueux en première de Brutal Truth deux semaines plus tôt en Belgique et que je me faisais donc un énorme plaisir de revoir), est donc annoncé que JUMPING JACK et UFOMAMMUT qui sont programmés par la suite, joueront un peu plus longtemps... Déception pour un grand nombre, mais bon on fera avec (surtout avec la disparition prématurée de Joey à l'issue de la tournée, R.I.P...)
Revenons en donc à nos moutons, et c'est donc JUMPING JACK qui enchaîne derrière cette annonce. Après avoir découvert le groupe au printemps dernier accompagnant High on Fire, je m'attend à un set bien pêchu de la part des "locaux" (si on peut dire ça des Nantais). Et c'est exactement le cas, un groupe très énergique sur scène, qui colle d'ailleurs bien plus à une scène extérieure ! Et contrairement à ce que je citais au printemps, ici ils jouent à la maison et peuvent se targuer de prendre le public pour parti pris ! Un stoner/rock bien burné, une batterie toujours aussi remontée et un set comme sur des roulettes ! Si ça continue comme ça, on a pas fini d'entendre parler d'eux ! Par contre suite à l'annonce faite, le groupe devait jouer plus longtemps, mais ne dépassera pas le temps qu'il lui était imparti, pas toujours facile d'allonger sa setlist lorsque l'on n'est pas préparé pour ça ...

20 minutes passeront encore avant d'entrer dans les terres psychédéliques des Italiens d'UFOMAMMUT. Connus pour avoir un son massif à la manière d'un Electric Wizard, le combo a su se démarquer au fur et à mesure de sa carrière et nous sortent des albums de plus en plus aboutis à l'image des deux "EvE", par exemple.
Grosse guitares et basse en sourdine branchées sur du Green (un équivalent du matériel Orange), les 4 Italiens m'emmènent dans des contrées chamaniques desquelles on pourrait y croiser des dinosaures de couleurs vives avalant des substances naturelles et se laisser porter par le flot des mélodies lancinantes du combo... Tout un programme. Préférant tout de même les enregistrements studio du groupe, et mêlé au soleil, c'est allongé dans l'herbe que je m'assoupis en fin de set pour me laisser porter et... me réveiller alors que THE OLD DEAD TREE ont déjà commencé leur set, près de 45 minutes plus tard... J'en apprécierais qu'un titre de loin préférant pour maintenant me rattraper lors de leur passage à Lille à la rentrée pour leur tournée d'adieux/anniversaire.

Une bonne bière (ou deux), histoire de se désaltérer, la prog' a repris son cours, et je m'en vais jeter un oeil à LUTECE. Auteurs d'un deuxième album sorti il y a peu, le groupe serait entouré pour l'occasion de quelques dates d'un line-up sessionniste. Le combo parisien sort des "clichés" grimés en n'étant pas maquillés, des crânes humains sur la scène (ça a toujours son effet chez moi !) et un bon black/pagan qui a son effet en condition live ! Une prestation qui sonne pro malgré le peu d'albums et représentations à leur actif, il faut dire que LUTECE est plutôt bien organisé et laisse un bon effet. A revoir à l'occasion !

MUSTACH portent bien leur nom derrière, un Stoner/Southern ou chacun des membres possède... une moustache, mais à mon grand dam, ne m'auront, mais alors pas marqué du tout... Désolé les gars, pas au bon moment, allez savoir...
Fini les concerts Stoner pour le moment (si on excepte LUTECE juste avant) et passons au Brutal Death avec DECREPIT BIRTH. Même rendu qu'au Neurotic Deathfest, même si je trouve que les guitaristes sont un poil en dessous... Une setlist plutôt axée sur leurs premières réalisations dans sa vague purement Brutale, avec juste "Symbiosis" tiré de leur dernier album en date et la reprise de "Crystal Mountain" (cover de Death). Mention spéciale au chanteur qui à mon souvenir est le seul artiste à porter un tee-shirt du festival ce week-end ! (Ou alors l'autre devait être devenu une loque...) DECREPIT BIRTH c'est bien, mais m'est avis tout de même que ça poutre plus en studio...

MOONSPELL marque la plupart des gens qui vont les voir, et il y a de quoi ! Entre le très charismatique chanteur Fernando Ribeiro coiffé d'un casque en début de concert qui n'aura de cesse de faire chanter et applaudir son public (notamment sur "Alma Mater"), les Portugais joue la note du Death puissant avec ses accalmies un peu plus Gothic rock, j'oublie un peu leur période "creuse" teintée de rock pour me laisser porter par leur nouvel opus "Alpha Noir" beaucoup représenté ce soir. Tout comme ORPHANED LAND d'ailleurs nous avons le droit à une danseuse orientale sur quelques morceaux, et le public ne tarde pas de suivre ses pas, à leur manière ! Le combo nous quitte sur "Full Moon Madness", et pour ma part sur un très bon souvenir pour une première fois ! Le soleil n'est pas encore couché mais a bordé la scène sur toute la représentation pour finir par s'éteindre sur le groupe qui suit et pas des moindres : DYING FETUS !

Alors qu'ils étaient en tournée européenne durant tout l'été c'est ici à Saint Nolff que celle-ci se termine. Et même si c'est la fin, le groupe se donne à fond, créant avec Aborted l'une des meilleures ambiances du festival, c'est simple, ça pit, ça circle, et ça slamme à tout va ! Des solis monstrueux, une base rythmique sans failles et les chants assurés par Sean et John (qui a un petit air de Devin Townsend soit-dit en passant) sont alarmants ! Une setlist qui reprend toute leur disco sans oublier le dernier en date, DYING FETUS a pris d'assaut la 2nd stage pour le bien (ou la douleur des coups reçus dans le pit) de tout un chacun. Le foetus est peut-être mourant, mais eux sont bien vivants !

Et voilà, enfin la dernière ligne droite de ce dernier jour de festival, plus que 3 groupes, pas des moindres, et soleil couché qui laisse enfin la place à des superbes lights. Et ça commence par EXODUS. Friand de leurs apparitions scéniques, c'est le moment qu'à choisi la batterie de mon appareil pour s'épuiser, et je passe les 3/4 du concert dans un bar VIP vide... Mais il ne m'empêche pas d'entendre la setlist axée comme le plus souvent sur "Bonded by Blood" pas moins de 4 titres, mais aussi les deux derniers "Exhibit".Le combo mené par un Rob Dukes toujours aussi charismatique ne serait-ce que par sa carrure sait en donner à son public, et c'est une fois rechargé pour assurer les deux derniers sets que j'entre directement dans le pit histoire d'en profiter un peu sur et heureusement "Bonded by Blood", "The Toxic Waste" et "Strike of the Beast" qui clôt leur set.

A peine le temps de souffler que c'est le retour des Londoniens sponsorisés par Jägermeister, ORANGE GOBLIN. Après avoir mis le feu à Lille en juin dernier et connu une tournée Européenne avec ses hauts et ses bas (le forfait du guitariste Joe Hare qui s'est déchiré le talon d'Achille et remplacé pied levé par l'un de leur roadie Neil Kingsbury qui assure tout autant), les gobelins continuent d'animer le feu lancé par DYING FETUS et EXODUS. Un son toujours aussi poisseux qui fait leur style, Ben aborde un super tee-shirt "Dawn of the Dead" et joue du zombie tout en en étant très loin, relance son public en demandant si ils ont apprécié Exodus et si ils en veulent encore... Quelle question ! Il pleut des gens et l'ambiance est à son comble dans le pit ! J'avais peur d'avoir la même setlist qu'en Juin dernier mais que nenni, le combo nous sort même quelques "vieilleries" telles que "Coup de grâce" par exemple, mais on retrouve aussi les tubes que sont "Red Tide Rising" ( en fin de set ), "Cities of Frost" ou "Some you Win Some you lose". Mais malgré un pur concert, je reste quand même sur celui de Lille... Somme toute, une belle fin de festival, car déjà quand la tête d'affiche de ce dernier soir commence, une part du public retourne vers le camping...

Et oui, THERION ça ne plaît pas à tout le monde, surtout avec la sortie d'un très débattu "Les Fleurs du Mal". J'avoue avoir pas mal décroché depuis "Lemuria/Sirius B" d'ailleurs... Pas de Snowy Shaw à l'horizon non plus, c'est Thomas Vikström (Candlemass par exemple), pas de choeur non plus mais la présence de deux chanteuses qui l'accompagnent; déception à veni r?
Eh bien pas totalement ! Une setlist plutôt orientée "anciens" morceaux avec un "Rise of Sodom and Gomorrah", suivi d'un "Son of the Sun", pourquoi pas ! Je me prend à la nostalgie durant les 3/4 du set car en fait seuls deux titres ne sont que post- "Lemuria/Sirius B", dont la reprise de "Poupée de Cire, poupée de son" qui va faire partir un grand nombre de personnes (perso, quitte à en jouer, j'aurais préféré "Les sucettes") , mais aussi déclencher une sorte d'hilarité générale, le public restant danse, fait des farandoles... Pas vraiment propice au headbanging il faut dire, surtout après avoir enchaîné, laissés la part belle aux albums précités, mais aussi "Secret of the Runes"... Mais bien heureusement, le groupe se reprend et pour ma part délivre un beau final sur "To Mega Therion".
Bon, constat, THERION ne fait pas l'unanimité, mais si ils jouent leur bonne carte, ils peuvent tout de même faire passer un bon moment. Par contre de là à les mettre en tête d'affiche, c'est une autre question...


Et voilà que se termine cette huitième édition du Motocultor, avec ses hauts et ses bas, notamment je trouve une programmation très éparse et pas toujours évidente, tout comme l'an dernier les festivaliers n'ont pas désempli, environ 12000 personnes sont venues sur le site ce week-end. Ce qui en fait un festival à taille humaine tout aussi appréciable (à côté des 6 scènes et des centaines de milliers de personnes au Hellfest), qui laisse la part belle aux découvertes, mais aussi à l’éclectisme. Un site bien pensé, une équipe bénévole au taquet en oubliant pas la sécurité qui a assuré face aux débordements devant la scène, mais pas tout autant à l'entrée (faire prouver à des nanas que c'est leur pilule contraceptive dans leur sac et pas de la drogue, pas évident), mais après tout ces messieurs sont là pour faire le travail !
Que peut-on espérer pour la prochaine édition ? Des scènes un poil plus grandes ? Et toujours une affiche alléchante ? Je pense que c'est tout ce qu'il y a à demander, car à côté, le festival est rôdé !
Merci à tout le staff pour l'accueil, et l'invit', mais aussi aux collègues présents, les potes, les rencontres, les riverains très sympathiques, et la descente en forêt ! A l'année prochaine !






 


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