CHRONIQUES DE CONCERTS

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ROTTING CHRIST
Avec : Rotting Christ, Negură Bunget, Twilight of the Gods, Implode, Spartan
Date du concert : 23-10-2013  
Lieu : Le Hublot - Nancy [ 54 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.metalride.fr/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 26 octobre 2013 - Chroniqueur : blacklakenidstang - Photographe :  


C’est après un début de semaine périlleux qui m’aura valu un index tailladé – d’où l’absence infortunée de photographies – que je me suis rendue dans la salle nancéienne du Hublot pour assister à un concert dont la fantasmagorique affiche me faisait rêver depuis des semaines : Negură Bunget et Rotting Christ, tous deux accompagnés de trois autres groupes que je ne connaissais guère (Twilight of the Gods, Implode et Spartan).

SPARTAN est un groupe hollandais de ce que l’on appelle mythological power death metal, c'est-à-dire inspiré par la Grèce antique, ses fascinants dieux et ses épiques batailles. N’ayant malheureusement pu assister à leur set, j’ai tout de même cru comprendre que leur prestation avait été positive.

Quant à IMPLODE, il s’agit d’un assez classique groupe suédois de thrash metal. Ici encore, je ne m’attarderais pas sur leur cas pour une simple mais pourtant différente raison : ce style musical ne m’a jamais véritablement attirée. Il me parait ainsi déplacé de critiquer négativement ce groupe pour des raisons purement subjectives alors qu’à nouveau les réactions du public se sont révélées tout à fait affables.

Il m’aura ainsi fallu attendre NEGURĂ BUNGET pour que ma soirée commence véritablement. Ce groupe issu de Roumanie a fermement su maintenir la fierté de ses origines à travers ses compositions via une utilisation toujours plus perfectionnée du folklore transylvanien, et ce contre maints vents et marées. De façon brève, plusieurs changements brutaux dans la formation du groupe sont survenus, tout en gardant un élément immuable : Negru, le batteur, qui est l’un des membres fondateurs. C’est ainsi que, mis à part ce dernier, chacun des autres membres actuels n’a fait son apparition dans le groupe qu’au cours de cette année 2013. Cela parait extrêmement radical mais il n’en est rien d’un point de vue auditif : les nouveaux musiciens sont tous talentueux et le timbre de voix reste étrangement identique.
Si ce groupe mérite une présentation aussi alambiquée dans une simple chronique de concert, c’est bien parce que sa musique est à la hauteur de cette complexité… parce que Negură Bunget n’a de pair que le groupe issu de ses propres anciens membres (Dordeduh). Vous allez en comprendre la raison.
Le concert a ainsi doucement commencé sur les notes de flûte de pan de "Pămînt", premier morceau de leur dernier album – et chef d’œuvre – en date, Vîrstele Pămîntului. Peu à peu, des coups sur la simandre (sorte d’épaisse planche en bois suspendue) se sont élevés, puis des cordes et une voix quelque part entre parlée et chantée, puis des hurlements… et ça y est, la pression montée petit à petit a subitement disparu, laissant découvrir encore mieux ce à quoi correspond Negură Bunget, classé dans le pagan/atmospheric black metal. Cependant, cette appellation n’est pas des plus explicites en l’occurrence : imaginez donc un voyage musical dans les terres ancestrales de l’Europe de l’Est, dans de verdoyantes forêts sauvages, dans d’isolées montagnes s’élevant majestueusement et pour lesquelles l’on peut sans honte vouer silencieusement un culte. Au fond, Negură Bunget ne correspond pas à du metal, pas à de la simple musique. C’est une ambiance, une sensation, un appel aux rêves d’aventures et de beaux paysages, un rappel que la nature est profondément puissante et belle. Voilà donc une description qui, à mon sens, leur rend davantage justice.
Le quasi-psychédélique "Ţara de Dincolo de Negură", le planant "Cunoașterea Tăcută", le doux "Curgerea Muntelui" (issu de leur nouvel EP Gînd A-Prins) sont ainsi des morceaux qui ont su, minute après minute, implanter une atmosphère mystique dans la salle grâce à cet univers si particulier, portée notamment par d’autres instruments traditionnels que ceux déjà mentionnés, comme le bucium (une sorte de didgeridoo), la flûte et même la trompette qui, si elle n’est pas traditionnelle, est au moins encore relativement originale dans l’univers metal.
A alors été joué, à ma plus grande surprise, "Norilor", le morceau tribal par excellence, que l’on peut aisément situer dans un mouvement proche de Sephiroth/Ulf Söderberg, avant de finir sur "Dacia Hiperboreană", l’un des morceaux les plus fascinants et saisissants de ces roumains.

Alors que l’un des meilleurs concerts auxquels j’ai pu assister s’est achevé de façon bien trop anticipée à mon goût, ce sont les messieurs de TWILIGHT OF THE GODS qui ont foulé le plancher de la petite scène nancéienne. Créé dans l’objectif de rendre hommage au mythique groupe Bathory, Twilight of the Gods est en fait un supergroupe constitué de grands noms de la scène metal, dont notamment le chanteur Alan Averill (Primordial), le batteur Nick Barker (ex-Dimmu Borgir et Cradle of Filth) ou encore le guitariste Rune Eriksen (Aura Noir, précédemment dans Mayhem). Autant dire que cette formation est gage de qualité, d’expérience et de savoir-faire.
Toutefois, Twilight of the Gods se révèle clairement être un groupe de heavy metal. Si j’ai réussi à regarder leur prestation jusqu’à la fin, je l’ai fait non sans peine : cela m’a valu un début de migraine. En effet, il m’est tout simplement impossible d’entendre une telle voix suraiguë sans me crisper et avoir envie de m’enfuir.
A leur sujet, je dirais simplement qu’ils ont été excellemment accueillis par le public, qu’ils ont très bien joué et que c’était objectivement un concert irréprochable.
A noter que je ne garde aucune rancune envers Alan Averill pour m’avoir ainsi fait souffrir : ce dernier peut revenir le plus tôt possible avec ses acolytes de Primordial… quelle frustration d’entendre certaines intonations si typiques au groupe irlandais !

La soirée ne s’est toutefois pas finie sur une note négative, ni pour moi, ni pour la majorité sinon totalité des personnes présentes. En effet, les premières notes de "666" de ROTTING CHRIST ont suffi pour annoncer l’ambiance qui allait dominer la salle pendant près d’une heure. Cette fois, imaginez-vous dans une secte occulte grecque à la gloire de Hadès. Oui, c’est un peu ça Rotting Christ, du black metal rempli de mélodies méditerranéennes et de répétitives paroles proches de litanies… de quoi rentrer dans une quasi-transe dont mon imaginaire m’amène toujours à visualiser les membres du groupe dans d’obscurs rituels de temps anciens. Voilà donc à nouveau de quoi voyager, mais ce n’est cette fois pas une promenade : Rotting Christ joue ce type de morceaux qui oblige nos corps à remuer et headbanguer encore et encore, peu importe la fatigue, peu importe la douleur. C’est d’ailleurs surement l’une des recettes du succès de Rotting Christ, cette ambiance qu’ils savent créer à la manière d’un groupe de pagan metal.
Rotting Christ a fait la part la belle à leur dernier album en jouant ainsi, en plus de "666", "Kata Ton Daimona Eaytoy", "In Yumen – Xibalba" et "Grandis Spiritus Diaviolos", à mon plus grand plaisir, ces morceaux étant tous aussi extraordinaires et énergiques les uns que les autres. N’ont pas non plus été négligés les anciens albums puisque que j’ai pu reconnaître "Athani Este" (Sanctus Diavolos), "King of a Stellar War" (Triarchy of the Lost Lovers), "Transforming All Suffering Into Plagues" (Thy Mighty Contract) et "Noctis Era" (Aealo), quel dommage toutefois que Theogonia soit passé à la trappe, tant cet album est culte. Il ne faut également pas omettre de mentionner "Societas Satanas", la reprise du groupe grec Thou Art Lord, engageant le public dans des pogos, qui ont d’ailleurs surgi à plusieurs reprises.

Cette soirée était donc excellente, malgré l'affiche peu logique qui a réuni death, thrash, black et heavy en une seule soirée. Peu importe : le public présent était heureux de l’être et très motivé, chaque groupe a donné le meilleur de lui-même et l’ingénieur son a fait du bon travail, ce qui n’était pas forcément évident avec les instruments originaux de Negură Bunget. Enfin, il me semble que je me dois de faire la porte-parole de bien des participants à cette soirée : merci infiniment à MetalRide pour nous avoir rapporté ces ambiances grecques et roumaines !


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