CHRONIQUES DE CONCERTS

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RAZORS ACROSS EUROPE 2013
Avec : Shining, Sterbhaus, Crest of Darkness
Date du concert : 30-11-2013  
Lieu : Le Nouveau Casino - Paris [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 05 décembre 2013 - Chroniqueur : Vyzhas - Photographe : Vyzhas  


En ce week-end de concerts black metal (puisque le Black Metal is Rising a lieu au même moment et se poursuit dimanche), direction le Nouveau Casino pour la date parisienne d’un des groupes les plus controversés de la scène black metal, je veux bien sûr parler des suicidaires de Shining. Nous sommes samedi, il est 19h, il fait nuit, le froid est mordant et la brume commence à infiltrer les rues de la capitale, toutes les conditions sont réunies pour passer une soirée des plus sombres en compagnie de sieur Niklas Kvarforth et de sa bande dans le cadre de la tournée "Razors Across Europe 2013".

Arrivant à 19h pour interviewer « Monsieur Shining », je dois renoncer à m’entretenir avec le frontman torturé parti manger, selon l’organisation et le tour manager. C’est quelque peu « déçu » que je me dirige tout de même vers les premières parties. Je remarque que peu de personnes ont répondu présent à l’appel des suédois, préférant sûrement se rendre au Black Metal is Rising. C’est donc devant un public épars que Crest of Darkness ouvre les hostilités. Si je devais résumer la prestation des norvégiens, je dirais plat et si je devais résumer leur musique je dirais sans intérêt. Alors on passera sur l’accoutrement du chanteur/bassiste, Ingar Amlien, sorte de Dee Snider (Twisted Sister) version « black metal » à la Fadadès ! Ayant tout de même quasiment 20 ans d’existence, je suis surpris de voir un groupe manquer autant d’assurance et de charisme sur scène. Non content d’officier dans un black très convenu et pas original pour deux sous, le chanteur n’arrive pas à captiver les foules et sa technique vocale laisse clairement à désirer. Les autres musiciens sont tous très en retrait. Même si le son plutôt correct du quatuor était au rendez-vous et que quelques bons riffs thrash émergeaient un peu de l’ensemble, le groupe n’aura récolté que de très timides applaudissements.

On enchaîne avec le deuxième groupe de la soirée, Sterbhaus. Ça n’a clairement rien à voir avec le groupe précédent. La formation nous délivre un black/death/thrash moderne énergique, puissant mais surtout très efficace et avec une bonne dose d’humour. Les suédois sont venus défendre leur dernier album intitulé « Angels for Breakfast …and God for Lunch » sorti en 2012. Les musiciens sont carrés, donnent tout ce qu’ils ont sur scène et possèdent une fougue des plus communicatives ! Et ça marche, le public en redemande. Leurs peintures « guerrières » est en parfaite adéquation avec le déferlement de décibels sur scène. Objectivement ce fut une excellente prestation de la part du quatuor, mais leur musique ne m’a pas spécialement transcendé. Simple question de goût, mais les structures un peu trop techniques et progressives m’ont un peu ennuyé par moment. J’avais également l’impression d’écouter un peu le même morceau tout le temps, excepté le break d’un titre aux sonorités blues/country assez amusantes. Au final, Sterbhaus a livré une performance de haut niveau avec une musique variée (voire un peu trop en ce qui me concerne) et méchamment efficace ainsi qu’une présence scénique dynamique. Avec une mention spéciale pour le chanteur/bassiste Marcus Hammarström à l’énergie communicative et visiblement heureux de jouer pour la toute première fois à Paris. Le public a été réceptif aux brûlots de Sterbhaus et tant mieux, car c’était mérité !

Place maintenant à la tête d’affiche, les maîtres incontestés du black dépressif à la suédoise, Shining. La hâte manifestée par un mouvement de masse est bien palpable. La salle est remplie à l’extinction des lumières. Place à la messe noire qui débute sur une intro des plus malsaines reprenant des extraits de la musique du film de Christopher Nolan « Inception ». Les musiciens font leur entrée sur scène, Niklas Kvarforth est le dernier à arriver préparant soigneusement une entrée théâtrale ! Ayant vu Shining à deux reprises en festival, il me tardait de les voir enfin dans une salle, et je dois dire qu’avec Shining je n’ai jamais été déçu. Le groupe confirme donc ce soir qu’il est une valeur sûre. Niklas est au sommet de sa forme, faisant la démonstration de son charisme habituel. Il occupe la scène à la perfection, son chant très particulier se conjugue à merveille avec ses lamentations. Le musicien fait preuve d’une attitude toujours aussi tourmentée, il rampe par terre, boit du whisky et fume des clopes avant de se les écraser sur le torse. Malgré quelques problèmes techniques au début obligeant Niklas à chanter dans deux micros, le son est dantesque et très limpide ! Tous les musiciens livrent une prestation d’une grande précision et se permettent un interlude où les deux guitaristes Peter Huss et Euge Valovirta et le batteur Rainer Tuomikanto auront à cœur de démontrer l’étendue de leur virtuosité. Le public est aux anges en témoignent les nombreux pogos et l’hystérie générale dans la salle. Niveau setlist, c’est un petit peu le point noir de la soirée : les ayant vu deux fois, leur setlist ne change pas vraiment, les morceaux s’axent en priorité sur les deux derniers albums « Redefining Darkness » (« Han Som Hatar Människan » et « For The God Below »), VII - Född Förlorare (« Förtvivlan Min Arvedel », « Människa O'Avskyvärda Människa) ainsi que leur album culte V – Halmstad (« Yttligare Ett Steg Närmare Total Jävla Utfrysning » et « Låt Oss Ta Allt Från Varandra »). Nous aurons tout de même droit à des titres de VI – Klagopsalmer et du III – Angst avec un « Submit to self destruction » toujours aussi tranchant. Le « si si la famine » hurlé par Niklas annonce l’arrivée sur scène du leader des corrosifs de Peste Noire, j’ai nommé Famine. Présent au départ dans le public, le vocaliste monte sur les planches pour interpréter « Fields of Faceless » rebaptisé « Terre des Anonymes » sur le nouvel album "8 1/2 - Feberdrömmar I Vaket Tillstand" paru le 20 Septembre dernier et qui est en fait une compilation de démos réenregistrées. Famine délivre une performance de réinterprétation remarquable et à titre personnel, je trouve que sa voix a beaucoup plus de puissance et d’impact en live que sur CD. Le concert se clôture sur le titre « For the god below » et ses envolées guitaristiques dignes de Led Zeppelin. Niklas démontre sa « devotion to Paris » (au lieu « devotion to evil », paroles originales du morceau).

C’est sur les rotules et émerveillé que je finis ce concert. Shining est venu, a vu et a clairement vaincu !
C’est donc avec un grand plaisir que je fais la connaissance de Mr Niklas Kvarforth à la sortie du concert. N’ayant entendu que des adjectifs peu reluisants à son sujet, je suis agréablement surpris de découvrir un homme certes alcoolisé et intimidant, mais tout de même drôle et se prêtant au jeu des photos avec les fans.
Un grand merci à Garmonbozia pour une organisation à nouveau sans faille ! Ce fut un grand moment de noirceur en compagnie des dépressifs de Shining, des fougueux suédois de Sterbhaus et des norvégiens de Crest of Darkness. En espérant que Shining variera sa setlist la prochaine fois, il me tarde vraiment de réentendre certains morceaux plus rares en live comme « I Och Med Insikt Skall Du Förgå », « Claws of Perdition » (IV – The Eerie Cold) ou encore « Neka Morgondagen » sur le mythique V –Halmstad !


Setlist :

1 - Människa o'avskyvärda människa
2 - Yttligare ett steg närmare total jävla utfrysning
3 - Vilseledda barnasjälars hemvist
4 - Ohm (Sommar med Siv)
5 - Submit to Self-Destruction
6 - Fields of Faceless
7 - Förtvivlan, min arvedel
8 - Han som hatar människan
9 - Låt oss ta allt från varandra
10 For the God Below






 


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