Seulement deux jours (après) After Forever, ici même au CCO de Villeurbanne, l'équipe de My Référence Events dans un registre nettement plus brutal, nous propose un nouveau concert. Donc aucun répit pour nos sympathiques promoteurs Lyonnais.

Ouverture des portes à 18 heures trente. Ce soir cinq groupes sont à l'affiche et l'organisation doit jouer serré et bien respecter le timing. Même si le public n'est pas encore là, le premier combo ouvre les hostilités à 19 heures précises devant tout au plus une vingtaine de personnes. Le gros de la "troupe", doit être perdu dans les embouteillages du vendredi soir. Du coup bon nombre d'entre eux vont rater les deux premiers groupes. Mais revenons à nos moutons. DEMIA , des Pays-Bas lance ses "pois sauteurs" sur la scène. Nous avons à l'écoute, un métalcore qui ressemble à celui pratiqué par nombre de combos actuellement. Aucune originalité, et même voici un petit côté "émo" qui a du mal à passer au niveau de l'estomac. Arf ! Boaf ! Enfin vous m'avez compris, la suite SVP.

Eh bien la suite c'est ANONYMUS, nos cousins de Montréal qui investissent les lieux. Ils n'ont pas de mal à relever un peu le niveau. Métalcore toujours, mais un peu moins, comment dire, "gnan-gnan". La salle se remplit un peu plus maintenant mais tout le monde écoute respectueusement sans un geste. Car même si ils ont tendance à jouer par terre, les musiciens et le chanteur ne passionnent pas grand monde. Par contre le bar commence à fonctionner à plein régime pendant le changement de matos.

ZUUL-FX débarque vers 20 heures trente sur les planches. Avec deux albums sous le bras et d'incessantes tournées, ils ont l'air d'avoir pris de l'assurance dans leurs gigs. Cette fois le public (qui est enfin arrivé), répond bien aux assauts de leur Metal-Thrash-Core. Tout le monde bouge et l'on sent que les choses sérieuses ont commencé dans ce bon vieux CCO. Les titres s'enchainent: Here Is Pure Hatred, Fight For The Cause, I Never Forget. Même les parties en chant clair ne font pas retomber la pression. Pression qui augmente avec l'excellente reprise "Demanufacture" de Fear Factory. Le morceau Fuck Them All , clôture ce bon set après 30 minutes, ce fut donc court !

Pas beaucoup de temps pour se remettre les tympans en place, que déjà les Parisiens de L'ESPRIT DU CLAN sont devinés sur l'estrade dans une fumée épaisse et des lights rougissant le tout, sur une intro martiale. C'est parti, dessus et devant la scène tout bouge dans un grand élan. Le clan se compose de six personnes, dont deux chanteurs-grogneurs ne cessant d'interpeler les coreux et metalleux qui leur réservent un bel accueil. Ce combo a vraiment une "belle patate". Il tient le public dans sa main et beaucoup de gens reprennent les paroles des titres de ce hardcore fortement métallisé (je n'ai pas dit alcoolisé) et politisé. Un des chanteurs nous lance régulièrement, entre les morceaux: "Merci bande d'enfoirés", et dans la foulée, nous déclare "Nous avons pris notre petit camion pour venir vous voir, voici, "Ailleurs", titre de notre dernier album 'Corpus Delicti' ". Ce fut pour ma part une compos qui est sortie du lot. Après 45 minutes de dévastation dans une ambiance bien dans l'esprit (du Clan) ils s'en vont. Bonne surprise pour ce gig bien agréable à tous points de vue.

Une certaine impatience est ressentie dans l'assistance, car beaucoup sont venus pour PRO-PAIN. Sans fioritures, Gary Meskil débarque sur scène avec son clan (sa bande enfin). Attaque frontale dès les premiers morceaux, Pigs In Clover et Shreds Of Dignity. Et puis le fameux "Stand Tall", tiré de leur excellent album Act Of God, va coller tout le monde au plafond. Le son est énorme et très puissant. Pas de concession ni de répit, c'est du non-stop ! In For The Kill, No Way Out, Casualties Of War, tous ces morceaux défilent inlassablement devant un public en sueur qui a encore la force d'effectuer de nombreux stages diving. Nous avons droit aussi à des compos de leur dernière galette (la 10ème quand même), « Age Of Tyranny », mais aussi à des flash-backs dans les 15 années au service du thrash-core survitaminé. Les mid-tempos sont mortels et au premier rang, certains semblent tétanisés et d'autres commencent à fatiguer après une heure de boucherie sonore. Extinction des feux et un roadie nous demande si Pro-Pain doit revenir. Bien sur après une petite attente les musiciens reviennent sur le champ de bataille pour achever tout le monde, avec quatre titres en rappel dont les fameux "I Remain" et "State Of Mind. Le New-York-Hardcore a encore frappé fort ce soir.

Merci beaucoup à l'organisation pour ce concert d’anthologie, la suite vite !