CHRONIQUES DE CONCERTS

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AND SO I WATCH YOU FROM AFAR
Avec : ASIWYFA
Date du concert : 06-02-2014  
Lieu : Le Ferrailleur - Nantes [ 44 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.leferrailleur.fr/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 22 février 2014 - Chroniqueur : Simius - Photographe : Simius  


C'est par un vent d'ouest phénoménal que les Irlandais et les Corbeaux, portés par les aléas des alizés Nantais, se sont retrouvés ce 06 février au Ferrailleur de Nantes.

Malgré la tempête et un prix d'entrée un rien élevé (16€ sur place, ça à beau être le Ferrailleur, pour deux groupes), plus d'une centaine de fans se sont réunis sous l’alcôve phonique et accueillante de la fameuse salle de concert du quai. L'ambiance est tamisée, ça ne crie pas, ça ne court pas dans tout les sens... Hormis la scène illuminée de spots bleutés, et l'impatience à peine palpable on aurait du mal à se croire à un concert de Rock progressif.

Le noir se fait, une pénombre lourde sur laquelle vient se poser un son, murmure vibrant entre les murs, dominant le silence de la foule. Des notes cette fois, lourdes, elles nous font pénétrer dans des eaux troubles, entre bien-être et malaise. Le tableau est dressé, les artistes font leurs entrées. CORBEAUX, le groupe Français du Finistère ouvre le bal avec le titre « Opinel », sorte de réveil incisif de la torpeur dans laquelle le public macérait. Encore faut-il se réveiller au bon endroit. Emporter par les ailes des Corbeaux nous voilà partis. Le concert prend alors rapidement des allures de voyages ponctués de riffs lourds assénés sur un tempo des plus lent et des envolés mélodiques saisissantes, comme le prouve la deuxième chanson interprété par ses messieurs : « Airpaint ». On a du mal à garder ses pieds sur terre : le groupe prend un réel plaisir à jouer, et le public à les écouter. Pas de paroles surfaites, pas de « A poil ! » tapageurs, simplement les applaudissement entre quelques morceaux, des « Bravo ! » lancés par la foule en totale communion avec le groupe. Après une annonce très sympathique de la part des bretons entre deux titres, le groupe reprend de plus belle et amorce l'atterrissage de la salle sur « Ezim », un morceau à la fois lourd, mélodique et étonnamment troublant. Rideau. La foule les acclame, il faut bien avouer que le show était sensationnel. On en redemanderait encore, mais voilà que les Irlandais doivent monter sur scène.

Le temps de quelques réglages, chacun s'en retourne tranquillement, le sourire au lèvre vers une bière, ou une cigarette. Tous semblent conquis par cette première partie qui ne payait absolument pas de mine. On en resterait même dubitatif pour la suite.

And So I Watch You From Afar. Avec un tel nom, on a beau les connaître on a du mal à en parler à quelques néophytes, au vue de la complexité de leur appellation. Je n'étais pas impatient de voir ASIWYFA sur scène, la complexité de leurs composition m'avais laissé un avant-goût de « bordel sonore » dans les oreilles. J'attends donc. On délaisse les bières, on écrase les cigarettes, on rallume les appareils photos, et l'on s'en retourne vers la salle de concert. L'ambiance est plus électrique, on sent que certains fans se sont déplacés exclusivement pour les voir. Le groupe ne se fait pas prier trop longtemps. Pas de salutations surfaites, tous s'installent. « Eunoia » s'enflamme doucement dans les instruments des Irlandais. Le rythme se soulève peu à peu, emportant avec lui les riffs absolument monstrueux de Rory Friers et de Niall Kennedy, le tout soutenu par une basse terriblement efficace... Avez vous déjà bu du coca en mangeant un mentos ? Ben là, c'est pareil. La musique s'emballe d'un coup, la foule également , chacun chante les quelques paroles du refrain, les musiques s’enchaînent avec furie , Rory Friers dance, fait chanter sa guitare tel un possédé, se balance entre son micro et le devant de scène ! On s’essouffle, on sourit, on est captivé devant les talents de composition et la sympathie de ce groupe pour le moins surprenant. On en vient à fermer les yeux, se laisser bercer, laisser aller son corps à la musique tout en prenant un bain de foule. ASIWYFA a réalisé en ce soir du 6 février une prouesse : transformé un concert en une expérience unique. On comprend alors pourquoi le groupe fut réclamé de nombreuses fois avant de partir, nous laissant ainsi, de nouveau à la dérive dans un monde bien réel.

Il y a certains groupes qui ont la particularité de faire vivre la musique. Corbeaux et ASIWYFA on cette faculté incroyable, à leurs façon. On a du mal à rentrer dans leurs univers quand on est en face de leurs CD, particulièrement celui de ASIWYFA (« All Hail Bright Futures ») dû notamment à une certaine complexité de composition. Je ne vous recommanderai jamais assez d'aller les voir en concert, de les laisser vous entraîner avec eux, si justement vous avez du mal avec leur musique. C'était mon cas, me voilà conquis. Il va falloir que je fasse attention que je ne m'envole. Dans la salle aussi se déroulait une tempête.






 


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