SHAKA PONK est de retour sur Lyon et au Transbordeur, alors honnêtement, comment se permettre de rater une telle date ? Ces dernières années et particulièrement depuis la sortie de l’album « The Geeks And The Jerkin’ Socks » en 2011, le groupe a connu un essor fulgurant lui permettant désormais d’assurer des salles telles que la Halle Tony GARNIER sans aucun problème. Il est vraiment bon de constater qu’une formation française connaisse un tel engouement et on ne peut qu’être réellement excité d’être accrédité sur une telle date ! En effet, le groupe sera de retour en 2014 au festival MUSILAC d’Aix-les-Bains cet été et aussi à la Halle Tony GARNIER en octobre alors pouvoir les voir dans une salle de 1800 personnes pleine à craquer relève quasiment du privilège ! Voici une chose pour laquelle je ne peux que remercier grandement les organisateurs.

En ouverture, nous avons le trio parisien WHAT ABOUT YOUR MOM. Le style du groupe est forcément très rock mais avec quelques influences électronique. Le groupe nous gratifiera d’ailleurs d’une reprise de DAFT PUNK, « Harder, Better, Faster, Stronger » très rock et très réussie. Le reste du show vaut tout autant le coup d’œil car cette formation est franchement énergique. L’intérêt réside évidemment dans des compositions rock pêchues mais tout autant dans un groupe très présent sur cette scène sans aucun artifice. Voici donc un très bon groupe de première partie qui ne manquait vraiment pas d’intérêt.

SHAKA PONK n’a pas encore sorti son nouvel album. En effet, « The White Pixel Ape » ne sera disponible que le 17 mars soit 10 jours après ce passage à Lyon. Pourtant, le show est clairement sous l’influence de l’univers de ce disque. C’est donc un certain privilège que nous avons là car il s’agit bien d’une avant première car la majeure partie de cet opus est joué ce soir sans que nous n’en connaissions le contenu. Alors vraiment en plus d’un tout nouveau show, nous avons donc le loisir d’écouter un grand nombre d’inédits qui viennent s’intégrer aux classiques. Si ce n’est pas un excellent moyen d’assurer une belle promotion et de nous donner clairement envie de vite s’acheter le disque une fois celui-ci disponible, je ne vois pas de meilleur moyen ! Il faut cependant assurer un show hors du commun afin que cette formule fonctionne totalement et c’est bien le cas ce soir. La vieille du concert, ne sachant toujours pas si je serais de la fête ou pas, je me suis procuré leur DVD retraçant leur passage à Bercy en 2013. En plus du concert, on y trouve un excellent documentaire sur le groupe et sa façon de travailler. Lorsque l’on sait comment SHAKA PONK procède pour mettre en place un show, on se dit que le groupe n’a pas du beaucoup souffler ces derniers temps entre son nouvel enregistrement et la mise en place de cette nouvelle tournée. Tout a été repensé ! Le décor a changé afin d’intégrer des pixels blancs géants. Exit l’écran circulaire et l’écran de fond. La vidéo est désormais projetée sur un écran noir et au besoin un écran virtuel apparaît au centre. Techniquement, les images son époustouflantes ! L’impression 3D fonctionne à merveille que l’on soit n’importe où dans la salle ce qui est une chose en soit plutôt rare. Les interactions de Frah et Sam avec les vidéos sont absolument parfaites ! L’illusion est impeccable. Pour ma part, et ayant assisté à un grand nombre de concerts diverses et variés, je n’ai jamais vu un show aussi réussi techniquement, et tout particulièrement dans l’utilisation de la vidéo. C’est un peu une blague mais si un jour le groupe s’arrête, les responsables de ces images ont un travail tout trouvé au Futuroscope pour de nouvelles attractions car en effet, il s’agit bien là d’une petite révolution visuelle. Le monde digital est indissociable de l’univers de SHAKA PONK mais c’est aussi et avant tout un univers musical intense qui fait tout autant la renommée de cette formation. On y trouve des influences très diverses telles que le rock évidemment, le punk, le ska, le reggae et bien entendu l’electro. Avec un tel cocktail pas étonnant que le groupe fédère autant autours de lui. La musique classique vient même s’inviter en introduction du concert sur fond de violoncelle avant d’entamer sur quelque chose d’un peu plus metal façon BLACK SABBATH. Puis c’est le premier titre, « Black Listed » qu’il me tarde de réécouter sur album tellement celui-ci me semble encore intense. En tout hypocrisie, dommage que je ne me sois pas retrouvé dans la fosse pour profiter du pogo ! Après cette féroce entrée en matière, le groupe enchaîne sur « Wanna Get Free », un autre inédit puis sur le désormais classique « Twisted Mind » suivi de « Come On Cama », le très bluesy « On The Road » puis le plus rock « Shiza Radio ». « The White Pixel Ape » promet lui aussi des mélanges comme en témoignent « Last Alone » aussi rock que raggae ou plus country ou dance, au choix avec « Story O my Life ». On connaissait aussi les penchants disco du groupe avec « Sex Ball » qui en live prend une dimension énergique impressionnante. Après deux nouveaux titres, « Scarify » et « Altered Native Soul », lui aussi très rock, SHAKA PONK s’accorde une petite pause qui prend la forme d’un rappel avant de revenir pour la très attendue « Battle of Drums » entre Ion et Goz, la mascotte. Là aussi la prouesse technique est impressionnante à l’image mais ce ne serait rien sans un batteur à la hauteur. Il y a une chose appréciable à voir SHAKA PONK en live et cela vient de la batterie qui sur album est assez souvent électronique. En live, le son de celle-ci devient plus naturel. Même si Ion reste un batteur en apparence assez simple, sa frappe est vraiment bonne et le son qu’il sort impeccable. La battle se transforme ensuite en jam entre les musiciens pour une instrumentale qui a déjà été l’occasion de reprendre « Roots Bloody Roots » de SEPULTURA. Je ne me souviens pas si c’était le cas à Lyon mais ce que je sais c’est que SHAKA PONK a cité au moins « Personnal Jesus » de DEPECHE MODE, « Whole Lotta Rosie » d’AC/DC et « Get Up Stand Up » de Bob MARLEY à travers l’intégralité de son set. On reconnait bien là des influences de taille pour ce groupe. En ce qui concerne la suite du concert, on appréciera « I’m Picky », « My Name Is Stain » ou « 6xLove » avant un dernier rappel avec « Morir Cantando » qui n’est rien d’autre qu’une reprise de DALIDA encore une fois détonante.

En conclusion, je dirais deux choses, premièrement, vivement la sortie de l’album le 17 mars et la deuxième, vivement le 30 octobre qu’on remette ça !


SET-LIST SHAKA PONK

Intro
Black Listed
Wanna Get Free
Twisted Mind
Come On Cama
On the road
Shiza Radio
Last Alone
Yell
Story O My Life
Sex Ball
Scarify
Altered Native Soul

RAPPEL :
Battle Ion vs Goz
I'm Picky
Te Gusta Me
My Name Is Stain
6xLove

RAPPEL 2:
Morir Cantando (Dalida cover)