CHRONIQUES DE CONCERTS

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ENDSTILLE
Avec : Ondskapt, Koldbrann, Anus Mundi
Date du concert : 29-03-2014  
Lieu : Le Divan du Monde - Paris [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://dreamfactorymusicinc.com/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 03 avril 2014 - Chroniqueur : Vyzhas - Photographe : Vyzhas  


Après Sargeist au Glazart, c’est au tour du Divan du Monde et de Dream Factory de combler les fans de black metal ce soir. Ambiance sombre et guerrière puisque les fous furieux d’Endstille débarquent à Paris pour défendre fièrement leur dernier album « Kapitulation 2013 ». L’escadron teutonne est accompagnée des scandinaves d’Ondskapt et Koldbrann et de nos Anus Mundi nationaux. Il n’y a pas beaucoup de monde pour un samedi soir au Divan… Je me passerai de commentaires cette fois-ci devant le « « soutien sans faille » »de l’ensemble de la scène metal parisienne, mais passons…

Cette soirée commence sous une atmosphère sombre et oppressante avec le « black » des français emmené par le charismatique Vestal (vocaliste de Lugnasad et Merrimack). Le groupe est presque inclassable, mais on pourrait parler d’un black aux aspects suicidaires et dépressifs, parfaitement mis en valeur par l’attitude nonchalante (voire trop statique) des membres et la dégénérescence mentale, la transe habitant le frontman aux bras tailladés. La prestation d’Anus Mundi ne laisse pas indifférent. Dès les premières notes, le public pénètre dans cet univers glauque qui voyage entre l’aliénation totale, la perversité malsaine et la saleté manifeste dans leur thématique. Malgré des musiciens inexistants scéniquement, Vestal est celui vers qui tous les regards sont tournés. Le chanteur mutilé vomit littéralement ses tripes. Ses hurlements torturés, ainsi que sa gestuelle désarticulée, mettent assez mal à l’aise. C’était l’effet recherché et, manifestement c’est réussi, le public contemple religieusement cet esprit de déchéance présent dans la musique du quintet. Même si leur set fut écourté, Anus Mundi a réussi à convaincre au travers de cette performance profondément choquante et dérangeante… Dans le bon sens du terme bien évidemment !

Setlist :

Mille dents noires
Camisole Sur Seine
Sainte Vesse
BĂ©tail Humain
Le feu reviendra

Pas le temps de se remettre de nos émotions, que les norvégiens de Koldbrann investissent la scène. Le leader et vocaliste Mannevond (Djevel, ex- bassiste de Urgehal) et ses sbires officient dans un black metal aux influences rock n’roll et viennent défendre leur dernier album « Vertigo » (2013). Les ayant déjà vus au Hellfest 2013, je savais à quoi m’attendre : une prestation ultra-énergique portée par des musiciens très charismatiques. Ce fut le cas. Le groupe communique sa joie d’être ici ce soir, ce à quoi le public répond avec moult headbangs. Les scandinaves enchaînent les tueries aux riffing black n’roll des plus incisifs, mais sait aussi calmer le jeu avec des titres mid-tempi très bien sentis. Les musiciens sont au sommet de leur forme, les guitaristes, dean et gibson les paul au poing, nous servent leurs riffs d’une précision et d’une efficacité imparable, mais encore une fois, celui qui aura marqué les esprits ce soir, était à nouveau le hurleur de la formation norvégienne. Le grand blond à la chevelure « soyeuse » est très en voix ce soir, sa voix criarde est saisissante, il harangue la foule qui le lui rend comme il se doit. Le groupe clôture son set sur une reprise : « Russian Vodka » un titre punk survitaminé d’un groupe russe Corrosia Metalla. Avec leur black metal au caractère bien trempé, Koldbrann a démontré une fois de plus, que la scène norvégienne a encore de multiples ressources et qu’elle continue à nous surprendre là où personne ne l’attend plus.

Setlist :

Intro (Vertigo)
Totalt Sjelelig Bankerott
Drammen
Inertia Corridors
Fortapelse I Svovel Og Helvetesild
Djevelens treskeverk
Russian Vodka (Corrosia Metalla cover)

Après plusieurs problèmes techniques, c’est au tour d’Ondskapt d’enflammer les planches du Divan du Monde. Ondskapt c’est du black suédois dans toute sa splendeur, brute de décoffrage mais c’est aussi une violence subtilement dosée par des ambiances morbides et des mélodies tranchantes. Ondskapt n’a pas une actualité très chargée ces derniers temps, leur dernier album en date « Arisen from the Ashes » est sorti en 2010, mais cela n’empêchera pas les scandinaves de livrer leur rituel macabre. Le visuel du groupe va d’ailleurs dans ce sens, puisque les membres apparaissent le visage ensanglanté, le vocaliste Acerbus monte sur scène encapuchonné avec des vêtements délabrés et une panoplie d’ossements. Place maintenant à la prestation du groupe. Malgré un son brouillon en début de set, rendant la guitare rythmique quasi inaudible, le groupe se relève assez vite et délivre toute la puissance de leur black metal orthodoxe, rappelant tour à tour Watain ou encore le Shining des anciens albums. Tous les musiciens assurent le show comme il faut (en particulier le batteur à la frappe monstrueusement chirurgicale), et ce malgré un certain statisme, en particulier chez le chanteur qui se détachera de sa posture cérémonielle vers la fin du set pour se mettre à headbanguer comme un démon en furie ! Le black metal sataniste d’Ondskapt a très largement convaincu l’assemblée et aura eu le mérite de déclencher les premiers pogos endiablés de la soirée !

Setlist

Feeding the Flames
Ominous Worship of the Divine
Lord of All Unclean Spirits
I
II
IV
Astute Sceptre
Djävulens Ande

C’est au son de musiques « musette » des années 30-40 chantées en allemand, que les teutons d’Endstille se préparent à tout ravager sur leur passage tel un panzer. Cousin allemand des suédois de Marduk (période « Panzer Division ») en terme de thématiques ayant attrait au IIIe Reich et à la Seconde Guerre mondiale, mais aussi et surtout du point de vue de la brutalité sonore, les Endstille vont encore démontrer ce soir qu’ils méritent leur réputation de « Punks du black metal ». En effet, la scène est pour l’occasion transformée en champ de bataille pour leur black brutal sans concession. Le son du combo est mastoc, les membres sont de véritables enragés sur scène et montrent qu’ils ont envie d’en découdre. Mais avec Endstille, on fait la guerre dans la bonne humeur, puisque le guitariste, le bassiste et bien sûr le hurleur survolté Zingultus se prêteront au jeu de la pose-photo effectuant des grimaces et des mimiques loufoques. Pendant 50 minutes, les allemands vont mettre à l’honneur leurs deux derniers albums dans lesquels Zingultus est présent. La musique haineuse et terriblement efficace met le public dans une humeur guerrière, ce dernier ne se faisant pas prier pour headbanguer et pogoter à cœur joie. C’est après une performance tout en vitesse que le groupe reviendra pour deux rappels : le premier avec le diablement accrocheur « Reich An Jugend » issu du dernier album « Kapitulation 2013 » et avec l’épileptique « Navigator », qui raisonnera comme le coup de grâce de la soirée. A titre personnel, j’aurai aimé qu’Endstille joue encore plus de morceaux de leur dernière tuerie (comme le très malsain et grandiloquent « Stallin Note »).

Mais ne boudons pas notre plaisir et remercions chaleureusement Dream Factory et le Divan du Monde pour cette date dévastatrice. Il y en avait pour tous les goûts : du black à tendances suicidaires des parisiens d’Anus Mundi, au black n’roll et au black torturé des scandinaves de Koldbrann et Ondskapt, et bien sûr Endstille qui a collé une bonne grosse baffe de black brutal intense. Des prestations comme celles-là, ça donne envie de partir en guerre plus souvent… Mais toujours la fleur au fusil !

Setlist

The Refined Nation
Anomie
Ripping Angelflesh
Conquest Is Atheism
Sick Heil
World Aflame
Bastard
Depressive/Abstract/Banished/Despised
Encore:
Reich An Jugend
Encore 2:
Navigator






 


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