CHRONIQUES DE CONCERTS

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FESTIVAL DE CHAIR ET D'ACIER-1
Avec : Vildhjarta, hypno5e, psygnosis, scarred, defeat the earth
Date du concert : 02-05-2014  
Lieu : La Cave à Musique - Mâcon [ 71 ]  
Affluence : 300  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/assowakeupdead  
Interview :  
   
Date de la chronique : 05 mai 2014 - Chroniqueur : Black.Roger - Photographe : Black.Roger http://black-roger.tumblr.com  


Ce Vendredi soir 2 Mai, je prends la direction de Mâcon en Saône & Loire où va se dérouler la première édition du Festival De Chair & D’Acier organisé par Wake Up Dead et Luciol Asso dans la fameuse belle salle de la Cave à Musique. A l’affiche de cette première nuit, du métal évidemment, mais du métal aventureux, extrême et prog, bien dans notre époque pourrait-on dire avec DEFEAT THE EARTH, SCARRED, PSYGNOSIS, HYPNO5SE et VILDHJARTA.

C’est DEFEAT THE EARTH, groupe de Nevers qui a la lourde tâche de monter en premier sur scène afin d’ouvrir la première soirée du fest. Cette première soirée étant placée sous le signe du métal moderne, alambiqué, djent si vous voulez, nous allons devoir apprécier (ou pas) un groupe de brutal death (core ?). Alors, c’est parti devant un public déjà en nombre qui va s’éclater toute la soirée c’est certain, nous le verrons plus tard tout au long de cette nuit qui va se révéler bien agitée.
Avec un premier album « Beyond Creatures » sous le bras ceux du nivernais envoient du lourd, du bon death qui tue la mort. Chanteur bien dans ses « growls », riffs qui tuent, rythmique plombée, ils ont le death au « core ». En effet même si leur brutal death n’est pas nouveau, ils savent varier les plaisirs et le font avec une énergie, un dynamisme et un engagement qui font plaisir à voir (et à entendre), avec, il faut le signaler Elise à la guitare et Louise à la basse, honneur aux dames !
Alors oui, ce soir DEFEAT THE EARTH nous a prouvé qu’un certain métal underground bien de chez nous a le mérite d’exister et de démontrer sa vivacité comme par exemple ce soir à Mâcon, bravo les gars (et les filles oups !).

SCARRED, voilà un groupe Luxembourgeois que j’attendais au virage après avoir pris une baffe lors de leur concert donné l’an dernier au brin de Zinc à Chambéry (Savoie).
Si vous ne connaissez pas, disons que cette formation de métal aventureux, prog et extrême a trouvé sa voie entre un GOJIRA et un MESHUGGAH grosso modo. Mais ce serait trop simple de s’en tenir à cette proposition un peu brute de décoffrage je vous le concède. Alors, que dire, que faire ? Et bien il faut se laisser emporter par les vagues extrêmes des compositions de ce groupe sortant des sentiers battus dont le dernier opus en date « Gaia-Medea » a fait l’unanimité dans les critiques. SCARRED joue sur les contrastes, les ambiances et les déferlements brusque où le frontman reste dans un registre death bien sûr, mais étant lui-même porté tel un fétu de paille par des tricotages guitaristiques travaillés, des riffs trashisants en fond d’écran et par un duo basse-batterie inventif mais implacable dans un certain groove sous-jacent. A la fin du set nous sentons bien qu’ils ont gagné la partie ce soir à Mâcon et conquit un public ébahi et déjà en sueur.
Quant à moi, j’ai tendu l’autre joue pour recevoir une seconde claque, excellente prestation d’un groupe prometteur au succès mérité.
(set-list en photo)

Voici maintenant PSYGNOSIS qui joue à domicile pourrait-on dire. Avec de nombreuses prestations au compteur vous n’êtes sûrement pas passé à côté de cette formation passionnée par un certain métal extrême ambiancé, mais furieux et dévastateur dans un registre alambiqué et « jusqu’au boutiste ». Ces « maniaques » du son aux jeux de lumières particuliers faits de laser entre autres, qui vous propulsent dans un monde irréel. Un monde fait de puissance métallique exacerbée et samples ambiancés et décalés, au calme redoutable car nous savons que l’orage est proche à la fin de paroles déclamatoires l’annonçant inévitablement. La batterie est programmée pour laisser un certain espace créatif aux guitaristes. Le bassiste malmène les grosses cordes, de son instrument pour un fond sonore grondant inévitablement dans les déluges de métal apocalyptiques. Leur dernière œuvre studio « Human Be(ing) » représente bien le résultat d’un travail acharné et passionné propulsé par un vocaliste au timbre tantôt clair, tantôt rocailleux et tantôt asservi aux « grunts ». Malgré un petit incident de micro assez court au final, le set des Bourguignons fut bien bon, bien goûteux aux saveurs épicées particulières dans le style, si style il y a bien entendu. Excellent show donc ce soir (qui a dit comme d’habitude ?).
(set-list en photo).

Il est l’heure ensuite de rentrer sous hypnose avec la musique tordue de HYPNO5E (facile celle-là !). Mais trêve de plaisanterie, je croyais que la prestation de ces fous furieux allait surprendre et laisser un peu de marbre l’assistance en nage de ce soir. Et bien que nenni ! HYPNO5E a fait un tabac en réactivant le public de façon magistrale. Est-ce que tout le fan-club du groupe était là ce soir ? Nous pouvons nous poser la question. Mais n’est-ce pas plutôt la « patte » particulière de leur musique extrême et ultime dans des dérapages incontrôlés qui a fait rentrer ce public dans cette tornade métallisée en diable ?
Le quatuor de Montpellier expérimente depuis déjà plus de dix ans avec un certain succès auprès d’un public en recherche d’extrêmisme hors-norme complètement barré. Alors, si vous avez écouté (et apprécié) par exemple « Acid Mist Tomorrow », vous êtes au bon endroit ce soir pour savourer ce métal hybride aux changements incessants de rythme, aux ambiances souterraines, aux riffs tranchants, aux déconstructions volontairement explosives. Bref, il vous faudra un certain temps, à vous simples mortels pour entrer dans le jeu d’HYPNO5E et à ce moment là leur set prendra fin. Pour les autres, les habitués de musiques complexes et envoûtantes, le bonheur sera au rendez-vous. Non pas dans le pré (comme les conneries de la TV) mais dans une salle de concert, comme à la cave à musique ce soir, où nous avons voyagé sous hypnose (cqfd).

Les Suèdois de Stockholm VILDHJARTA qui doivent assurer la fin de soirée en tant que tête d’affiche, ne sont arrivés à Mâcon que pendant le set de Psygnosis. Résultat nous allons attendre un bon moment devant la scène pour laisser le temps à ces messieurs les vikings d’effectuer leur balance. Mais bon, ce groupe qui a le vent en poupe actuellement dans le milieu djent, comprenez adeptes de la voie ouverte par MESHUGGAH dans le métal alambiqué, polyrythmique aux contretemps osés, vaut parait-il le détour en live. Alors comme dirait mon ami le métalleux déglingué « wait and see ».
Et c’est parti avec tout d’abord une intro instrumentale où les « branleurs de manche » Suédois nous donnent un avant-goût de ce qui nous attend ensuite. Puis arrivent sur scène les deux grogneurs/frontmen qui tour à tour vont nous prendre à la gorge avec des interventions le plus souvent hurlées mais qui ne prennent pas en otage le travail prog/expérimental des guitaristes le plus souvent pliés sur leurs instruments, tignasse en l’air.
Alors, on ne sait plus où donner de la tête où mettre ses oreilles et où placer ses yeux. Devant la scène c’est la guerre, la cave à musique va-t-elle s’effondrer ce soir sous les coups de boutoir des musiciens de VILDHJARTA ? Peut-être pas, mais l’ambiance est assez « dingue », du rarement vu dans cette salle de concert aux dires des organisateurs.
Pourtant avec ce groupe nous n’entrons pas dans le domaine de l’agressivité pure, ni dans une démarche de métal « bourrin ». Non, ici au travers d’un math-métal inspiré et bien tissé on retrouve des ambiances lugubres et même malsaines et empoisonnées qui viennent varier les plaisirs de la polyrythmie à bout de souffle.
Alors, VILDHJARTA nouvel avenir pour le djent ? Oui, assurément, leur set de ce soir m’a convaincu, moi l’auditeur invétéré des œuvres de MESHUGGAH, c’est vous dire !

Une heure du mat’, alors « switch off » pour les lights et sortie dans la fraîcheur du joli mois de Mai pourri et retour à Lyon. Avant de revenir demain pour la seconde soirée du fest avec une autre ambiance plus « pagan » au menu, un autre public peut-être, mais de toutes façons des passionnés de métal, ça c’est sûr.






 


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