CHRONIQUES DE CONCERTS

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TAAKE
Avec : Aeternus, Slegest, Noctem
Date du concert : 09-05-2014  
Lieu : Divan du Monde - Paris [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : https://fr.yesgolive.com/dreamfactorymusicinc  
Interview :  
   
Date de la chronique : 15 mai 2014 - Chroniqueur : Vyzhas - Photographe : Vyzhas  


Après Gorgoroth puis Kampfar, la Capitale accueille d’autres légendes du Norwegian Black Metal, j’ai nommé Taake. Les scandinaves sont venus envahir le Divan du Monde avec leurs compatriotes de Slegest et Aeternus. Avant d’avoir affaire à une soirée 100% norvégienne, c’est aux hispaniques de Noctem d’ouvrir les hostilités.

Actif depuis 2001, trois albums au compteur, autant dire que la formation Death/Black n’est pas venue pour batifoler, et débarque sur scène avec un aplomb délectable. Leur dernier méfait « Exilium » est la preuve supplémentaire que les espagnols ne se sont pas assagis et ont gagné en violence et en intensité. Les espagnols disposent d’un son pachydermique ce soir, mettant parfaitement en valeur leurs compositions lourdes et brutes de décoffrage. Musicalement et esthétiquement, le groupe rappelle les mastodontes du genre que sont les Behemoth, Belphegor et consorts, mais également le grind d’un Aborted dans la voix du très charismatique vocaliste Beleth. Le géant hurleur incarne vraiment quelque chose de très diabolique : les muscles saillants et maculé de sang, il vomit sa haine au visage du public parisien, dévisageant ce dernier de son regard empli d’une rage possédée et n’hésitant pas à aller déclencher des pogos avec les quelques « fous » osant l’approcher. Une prestation intense et rodée, on n’en attendait pas autant d’une première partie ! Il manque maintenant à Noctem un album réellement marquant pour tirer son épingle du jeu, car scéniquement les bougres n’ont rien à envier aux grands !

C’est au tour des norvégiens de Slegest d’investir le Divan du Monde. Changement d’ambiances, puisque le combo officie dans un black/doom aux relents rock’n’roll. Si le groupe n’existe que depuis quatre ans et n’a sorti qu’un EP et leur premier album «Løyndom » en 2013, le chanteur/guitariste Ese a déjà roulé sa bosse dans la formation Black’n’roll, Vreid (composé d’anciens membres de Windir). Musicalement Slegest nous gratifie de compositions aux senteurs poussiéreuses des vieux Black Sabbath et Pentagram. La touche black est assurée par le timbre de voix très criard du leader Ese. Si scéniquement, le groupe s’en sort plus qu’honorablement avec un son limpide et incisif, les morceaux du combo ont divisé le public en deux parties, l’une headbanguant au fuzz groovy et old-school de la formation, l’autre, bras croisés attendant sagement les groupes suivants. Pour ma part, ça sera la deuxième partie, les compositions de Slegest, bien que parfaitement exécutées, ne m’ont pas convaincues. Un groupe à suivre tout de même de très près, car leur musique, loin d’être inintéressante, manque encore de maturité et de riffs vraiment marquants.

Place au troisième groupe de la soirée. Avec une carrière de 21 ans et une discographie marquée par 7 albums, Aeternus a d’abord démarré en tant que combo de black metal, et œuvre maintenant dans le death metal. Les norvégiens sont venus défendre leur dernier effort « ...and the Seventh His Soul Detesteth » sorti l’année dernière. La formation bénéficie d’un son dantesque et d’une lourdeur intense pour infliger un uppercut sonore au Divan. Et Aeternus ne se fera pas prier bien longtemps, assénant à toute l’assemblée son death dissonant rouleau compresseur, aux blasts lourds, rappelant des formations comme Immolation. Le combo sait également calmer le jeu en proposant des mid-tempi massifs à la manière d’un Morbid Angel période Covenant. Le public parisien répond favorablement à l’appel guerrier d’Aeternus, pogotant furieusement. Au bout d’une heure de set et malgré la brutalité inouïe et époustouflante des scandinaves, leur death s’essouffle quelque peu et leurs compositions écrasantes deviennent très prévisibles. Un set qui aurait gagné en intensité et en force d’impact si Aeternus avait amputé sa setlist d’un ou deux morceaux.

Setlist :

There's No Wine Like the Bloods Crimson
Descent to the Underworld
The Lair of Anubis
There Will Be None
Sworn Revenge
...And The Seventh His Soul Detesteth
When the Crows Shadow Falls
Raven and Blood

Il est maintenant temps pour Taake de fouler les planches du Divan ! C’est la quatrième fois que j’ai affaire à Hoest et sa horde enragée, et à chaque fois, c’est que du bonheur : leur black est interprété avec une maestria, une précision et une énergie sans égales grâce à des musiciens virtuoses et à la frénésie d’un frontman littéralement possédé et ultra communicatif. Après un retard assez conséquent, le set des norvégiens ne durera que 40 trop courtes minutes. Comme à leur habitude, les scandinaves sont impeccables et disposent d’un son parfait et tranchant. Le public les attendait de pied ferme et se déchaîne sur tous les classiques du sieur Hoest. Et quelle setlist de rêve ! Tous les albums y sont représentés dans l’ordre de sorties (« Nattestid Ser Porten Vid », « Over Bjoergvin Graater Himmerik », « Hordaland Doedskvad » et trois titres de « Noregs Vaapen », dernier album en date (2012)). Seul l’album éponyme « Taake » et le très rock’n’roll « Umenneske » n’aura pas le droit de cité ce soir, sûrement dû au retard pris par le groupe avant d’entrer sur scène. Hoest est toujours autant en voix et charismatique, l’assistance présente ce soir lui mange dans la main. Sa présence sur scène est un peu gâchée par cette toge et le capuchon dans lesquelles il est quasiment dissimulé et dont il ne se séparera pas durant tout le concert. C’est après un « Du Ville Ville Vestland » en grande pompe que le groupe clôture ce set tronqué. Après cinq minutes de silence augurant un possible rappel (il est vrai qu’un « Hordaland Doedskvad Part III » n’aurait VRAIMENT pas été de refus !), Taake ne reviendra finalement pas, laissant son public scander le nom du groupe dans l’espoir d’un retour sur scène.

Remercions à nouveau Dream Factory pour cette magnifique affiche. Tous les groupes n’auront pas démérité ce soir et auront bénéficié d’un excellent son. Seul subsiste un léger arrière-goût de déception pour le show écourté de Taake. Dommage car sur les quatre shows que j’ai vu, celui-ci était bien parti pour être le meilleur, mais votre serviteur est clairement resté sur sa faim, comme tout le public présent ce soir au Divan du Monde.

Setlist :

Nattestid Ser Porten Vid, Part I
Over Bjoergvin Graater Himmerik, Part IV
Hordalands Doedskvad, Part I
Fra vadested til vaandesmed
Nordbundet
Du ville ville Vestland






 


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