C’est en ce lundi 29 Octobre, à 21 heure qu’ouvrent les portes de la Locomotive prêtes à accueillir ce soir PAIN, où plutôt sa tête pensante, Peter Tägtgren épaulé de musiciens de session. Bien que les portes aient ouvert à cette heure-ci , on est surpris de voir que rien n’est prêt, et que les roadies se baladent encore avec des câbles sous le bras.

Bref, c’est donc trois quarts d’heure plus tard que le premier groupe peut monter sur scène, fait une fausse entrée, et repart s’accorder en coulisse… re-musique pour patienter, puis nouvelle entrée, plus conventionnelle, d’abord le batteur, etc. Le groupe, encore peu connu en France s’appelle ZONARIA, et est, semblerait-il, une des puissances montantes de la Suède. A cheval entre Behemoth et Vader, son Death/black métal est prenant quoiqu’un peu linéaire. Une partie des riffs est efficace tandis que l’autre est à peine distinguable. Notons de même que le son de la batterie très moyen, ce qui donne à l’ensemble quelque chose d’un peu brouillon. C’est avec une oreille attentive que l’on semble déceler un hommage à Hypocrisy dans l’un des morceaux du groupe rappelant énormément « Earaser ». Malgré son manque de singularité au niveau des compositions et le son médiocre, la prestation reste énergique et les morceaux plus lents comme « Rendered in Vain » ont un rendu monstrueux. Après une demi-heure, le groupe quitte la scène et ne laisse le public moyennement convaincu. Le meilleur est à espérer pour ce groupe puisque les musiciens ont visiblement moins de 20 ans, le temps de s’améliorer.

Après un court changement de matériel c’est au tour de SYBREED de grimper sur scène. Leur dernier album ayant fait presque partout l’unanimité il fallait se demander si le groupe assurerait autant sur scène. D’emblée un élément vient perturber l’ensemble : la guitare au son crade est quasiment inaudible. Malgré cela le show est garanti par une très bonne énergie, le guitariste et le bassiste se déchaînent comme des malades, le chanteur assurant le reste du spectacle en enchaînant les poses lascives, les mimiques suggestives, les attitudes limite « bondage » avec le fil du micro (dont il avait d’emblée viré le pied), avec des voix écorchées puissantes souvent bricolées et des chants clairs, justes et bien balancés. Le point fort de SYBREED repose indéniablement sur ses samples entre la techno et l’électronique qui font à chaque fois mouche. D’ailleurs le public est réceptif et saute dans tout les sens. Une belle performance des suisses prêts enfin à rivaliser avec Mnemic qui pour plus d’un a perdu sa grandeur passée.

Il est presque minuit quand PAIN monte sur scène accueilli comme un roi. Accueilli comme un roi, certes, mais pas par l’ensemble de la cour puisque certains, en raison du retard et de l’heure tardive qu’il est, doivent déjà partir ! Après un jeu de lumières accompagné de samples sombres et jouissifs « The Same Old Song » ouvre le bal et est reprise en cœur par la foule visiblement en grande partie venue pour le groupe. Le son, pour la première fois de la soirée est bon, et le bande à Peter est on ne peut plus convainquante. Peter Tägtgren, sur scène abandonne son air lymphatique et se déchaîne. Communicatif et agréable, on peut dire que celui-ci tient le public dans sa main. Bien qu’il ne soit pas réputé pour être un excellent chanteur, sa voix sur scène n’est pas trafiquée et est vraiment très juste et très chaude. Les musiciens qui l’accompagnent ne sont pas en retrait et l’on a vraiment l’impression d’avoir en face de soit un groupe soudé plutôt qu’un artiste accompagné de musiciens de sessions. Nous avons droit aux nouveaux titres très bons, dont le fameux single « Zombie Slam » (sur lequel Peter aura quelques difficultés au niveau des voix hautes lors du break). A noter l’efficacité de la reprise des Beatles « Eleonor Rigby » qui offre à l’ensemble une touche Pop, légèrement décalée et bienvenue.

Vous l’aurez compris PAIN est un groupe excellent, et les groupes qui les précédèrent en ce lundi 29 Octobre se défendirent bien à leur façon aussi. Cependant ce concert qui aurait pu être mémorable a été gâché par d’autres aspects d’organisations… bref, un mal pour un bien puisque les groupes offrirent dans l’ensemble de belles performances.