CHRONIQUES DE CONCERTS

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MORBID ANGEL -
Avec : Gorod, Ad Patres
Date du concert : 28-11-2014  
Lieu : Trabendo - Paris [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.facebook.com/garmonbozia.inc?fref=ts  
Interview :  
   
Date de la chronique : 04 décembre 2014 - Chroniqueur : Vyzhas - Photographe : Vyzhas  


En cette soirée du vendredi 28 novembre, direction le Parc de la Villette dans le 19ème arrondissement de Paris pour un évènement très spécial. En effet, les légendes du Florida Death Metal, Morbid Angel sont de retour dans la Capitale pour célébrer les 21 ans de leur troisième album culte « Covenant ». Le death pachydermique et les soli « bruitistes » de l’Ange Morbide ont élu domicile au Trabendo, à deux pas de la Cité de la Musique ! A cette occasion, les américains se sont entourés de deux valeurs montantes de la scène death bordelaise avec Ad Patres et Gorod.

Aléas des transports parisiens obligent, j’arrive en retard à la salle et rate la quasi-totalité du set d’Ad Patres. Je n’ai malheureusement pu assister qu’au dernier morceau de la prestation, mais le moins que l’on puisse dire c’est que le combo de death brutal a su faire parler la poudre, auprès d’un public plutôt dispersé mais réceptif aux riffs gras et acérés de leur premier album « Scorn Aesthetics » sorti en 2012. Le club des cinq deathsters quitte la scène visiblement heureux d’être venu montrer de quel bois il se chauffe devant l’assistance parisienne qui le lui a bien rendu par une salve d’applaudissements.

Setlist Ad Patres :

1. The Lock
2. In Vivo
3. Emphasize Nihility
4. To the Fathers
5. Circles of Red
6. Scorn Aesthetics
7. Scars of Compromise
8. All That Remains

C’est devant une salle quasiment remplie que Gorod fait son apparition. Le combo de Bordeaux est visiblement très attendu par le public qui se masse devant la scène. Pour une première partie et à l’instar de ces prédécesseurs, le quintet bénéficie d’un son limpide et précis, mettant parfaitement en valeur toute la richesse instrumentale de la musique de Gorod. Si les amateurs du groupe savent à quoi s’attendre, les cinq bordelais impressionnent tout de même par une aisance technique ahurissante. La formation fait preuve d’un groove implacable, rendant leurs compositions très accrocheuses pour du death technique. La section rythmique développe un petit côté jazzy entraînant, grâce à l’alliance parfaite entre les lignes de basse de Benoit et les patterns « acrobatiques » de Karol. Même si le public ne pogote pas vraiment, il faut avouer que les nombreux headbangs et l’effervescence des spectateurs, ne trompent pas : Gorod met le feu au Trabendo ce soir, et avec le sourire, s’il vous plaît !
Ce climat de liesse est décuplé grâce au charismatique vocaliste Julien. Ce dernier harangue la foule, et lui assène ses growls ultra-gutturaux et d’une profondeur abyssal. Au niveau de la setlist, Gorod pioche dans toute sa discographie avec une préférence marquée pour « Process of A New Decline » (2009) et « Leading Vision » (2006). Le combo n’oublie pas de nous offrir deux petites raretés avec deux titres de leur premier album « Neurotripsicks » joués pour la première fois en live à l’occasion de la réédition de celui-ci. Le nouveau morceau « Celestial Nature » à paraitre sur le prochain disque « A Maze of Recycled Creeds », prévu pour 2015, démontre à nouveau toute l’étendue de la virtuosité des musiciens. Après 45 minutes de set, il est temps pour Gorod de tirer sa révérence sur « Disavow your God ». Sur ce dernier titre, Mathieu et Nicolas éclipsent le reste du groupe par un enchaînement de plans mélodiques et alambiqués alternant tapping et sweeping avec une habileté déconcertante. La technicité de Gorod a encore fait des ravages ce soir, et prouve encore une fois que le quintet bordelais mérite sa place parmi les représentants de qualité de la scène Death française.

Setlist Gorod

• Intro
• Here Die Your Gods
• Diverted Logic
• Harmony in Torture
• Smoked Skulls
• The Path
• State of Secret
• Birds of Sulphur
• Celestial Nature (new song)
• Disavow Your God

Back in 1993 ! Place à la légende Morbid Angel, revenant en France deux ans après sa tournée avec Kreator et Nile, pour un show en hommage au mythique « Covenant », joué sur scène dans son intégralité. C’est dans une salle comble que résonnent les premières notes de « Rapture ». Le son est légèrement plus brouillon que les premières parties et la voix de David Vincent un peu sous-mixée. Tout rentre finalement dans l’ordre assez vite sur le deuxième titre « Pain Divine ». Quel bonheur de réécouter tous ces riffs lourds et sombres qui font frissonner les fans les plus jeunes comme les « vieux loubards » du death. Petite nostalgie oblige, tout le monde se retrouve ainsi projeté 21 ans en arrière. Les américains font montre de leur savoir-faire inégalable, et qui n’a manifestement pas pris une seule ride en plus de 30 ans de carrière. Le groupe de Tampa semble dans une forme olympique. Même si sa voix n’est plus aussi caverneuse que par le passé, David Vincent s’en sort très bien avec un timbre plus rocailleux, et assure toujours à la basse, bénéficiant d’un son massif. Le « Van Halen » du Death Metal , Trey Azagthoth est égal à lui-même. Discret, effacé et caché derrière sa longue crinière noir corbeau, le guitariste et membre fondateur délivre toujours ses riffs tonitruants, des harmoniques stridentes et les soli « chaotiques » à grand coup de vibrato avec la dextérité qu’on lui connaît. Plutôt froid d’habitude, l’énergie communicative de David Vincent déclenche ce soir l’hystérie de la foule qui pogote et slamme dès le troisième titre : le martial « World of Shit ».

De son côté, le reste du line-up ne démérite pas non plus. D’une frappe toujours aussi précise et brutale, Tim Yeung ferait presque oublier son légendaire prédécesseur Pete Sandoval. Si ce dernier a, semble-t-il, « trouvé Dieu », la montagne de muscles à la longue chevelure noire d’ébène, lui, a su trouver ce feeling propre à « Covenant » et reproduit à la perfection les parties de l’ancien batteur sans aucune baisse de régime durant la totalité du set. Le deuxième guitariste Destructhor assure comme il se doit la deuxième guitare vacante depuis le départ d’Erik Rutan (Hate Eternal) en 2002. Le jeu de l’ancien-Zyklon se complète avec celui de son acolyte Trey, et fonctionne à merveille, notamment sur le death thrashisant d’un « Angel of Disease » avec son duel de soli. La première partie du concert se termine sur une interprétation grandiose du très lourd et rampant « God of Emptiness », avec ses parties en chant clair lancinant tout droit sorti d’outre-tombe.
Après le set hommage à « Covenant », Morbid Angel n’en a pas fini avec nous. David Vincent annonce ainsi la couleur : un titre de chaque album sera joué ce soir. Après le classique écrasant « Where The Slime Live », les floridiens déterrent des raretés de la période Steve Tucker telles que « Bil Ur Sag » ou « Ageless Still I Am ». Malgré le passage « obligé » sur le dernier disque controversé « Illud Divinum Insanus » (2011) avec « Existo Vulgoré », Trey Azagthoth et sa horde morbide achève l’assistance survoltée avec maestria sur les titres phares « Immortal Rites » et « Fall from Grace » issus respectivement du premier album « Altars of Madness » (1989) et du disque suivant « Blessed Are The Sick » (1991). Si bémol il devait y avoir à cette soirée, cela concernerait les choix des derniers morceaux. En effet, des titres anecdotiques comme « Bil Ur Sag », « Curse The Flesh » mais surtout l’insipide « Existo Vulgoré » auraient pu être remplacés par des morceaux bien plus marquants tels que « Dominate », « Maze of Torment » ou le tube incontournable « Chapel of Ghouls », grand absent de la setlist de ce soir.

Néanmoins tout cela n’enlève rien à la solide et classieuse prestation de Morbid Angel, qui malgré des hauts et des bas dans sa carrière, n’a pas perdu de son mordant et demeure LA référence ultime du Death américain. Un grand merci aux bordelais d’Ad Patres et Gorod pour leurs performances honorables, ainsi qu’à Garmonbozia pour cette superbe soirée de « Pure Fucking Death Metal » au Trabendo !

1. Rapture
2. Pain Divine
3. World of Shit (The Promised Land)
4. Vengeance Is Mine
5. The Lion's Den
6. Blood on My Hands
7. Angel of Disease
8. Sworn to the Black
9. Nar Mattaru
10. God of Emptiness
11. Where the Slime Live
12. Bil Ur-Sag
13. Ageless, Still I Am
14. Curse the Flesh
15. Existo Vulgoré
16. Immortal Rites
17. Fall from Grace








 


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