En ce glacial Vendredi soir de Novembre, un public, plutôt jeune, au look coreux, piétine devant la porte d'entrée du Double 6 en attendant l'ouverture de la salle qui n'aura lieu qu'à 19 heures précises. Pour cette soirée, l'Association EMODAYS de Lyon, nous a concocté un petit mélange métal-core-thrash-death que tout le monde se prépare à déguster.

Bien contents d'être maintenant au chaud, le public déjà conséquent, regarde maintenant le fond de la salle où LEFT HAND LEGACY de Lyon vient de monter sur la scène. Dès les premiers titres, il faut constater que le groupe a bien travaillé depuis ses dernières prestations scéniques. Leur métalcore teinté de punk a évolué dans le bon sens. Nouveau batteur, meilleure cohésion, l'assistance ne se fait pas prier pour se défouler devant l'estrade. Après les bons points, voici quelques remarques concernant les améliorations à apporter. La voix qui va bien dans les parties growlées est toujours un peu limite sur les parties en voix claires et concernant le jeu de scène, il me semble que le bassiste en fait un peu trop. Allez les gars vous êtes je pense sur la bonne voie, continuez de tourner !

Après le passage obligé au bar, voici un combo débutant sur les planches, il me semble, à découvrir, ONE FALLEN, de Lyon. Intro au clavier, clavier qui sera bien présent durant tout leur gig. Au démarrage nous pensons de suite à du black sympho, mais les deux guitaristes se montrent bien agressifs, relevés en ça par un chanteur-grogneur bien dans la veine hardcore. C'est curieux et peut-être dérangeant pour certains. Mais ne refusons pas cette nouveauté, assez réussie au final. En plus de cette confrontation entre climats mélodiques et cette agressivité nous percevons vers la fin du gig un côté plutôt progressif surprenant. Donc prestation non dénuée d'intérêts, à suivre.

Ensuite, petit changement de style, c'est du Thrash-Death en provenance de Lyon également, avec OBNOXIOUS qui nous arrive avec sous le bras sa nouvelle galette "Dismal Swarming Shape". Le groupe a déjà bien roulé sa bosse depuis 7 ans et joué notamment en ouverture de Bolt Thrower à Lyon en Avril 2006. Avec un nouveau frontman, Ludo, nos death-métalleux envoie du son bien carré avec d'entrée 2 titres de leur nouvel album (qui sera joué entièrement ce soir) "From The Depths" et "Postmortem Reprisal". Ca joue bien, et tous les ingrédients du style sont présents, de la rythmique en béton, aux deux guitares en avant, en passant par la voix d'outre-tombe du frontman. Mais, car il y a un mais, en effet il semblerait qu'il y ait une certaine impassibilité du côté de l'assistance, peut-être un public trop hard-core ? Alors c'est bien calme devant l'estrade. Malgré les coups de boutoir de titres tels que "December Transition", "Carcass pit" et "Cadaveric Testimony", c'est encore bien timide dans la salle. Il faudra attendre pratiquement la fin du set avec "Instable" et surtout "D.T.U" pour qu'enfin tout se déchaîne. Très bonne prestation en tous cas.

Encore de nouvelles entrées juste avant la démonstration de la tête d'affiche de ce soir, en l'occurrence, les Parisiens de THE ARRS. Dans la veine d'un Hatebreed ou d'un Bleeding Through, The Arrs met tout le monde en l'air dès le premier morceau de ce soir, en effet ils ont l'air ravi d'être à Lyon dixit leur frontman. Le mélange bien dosé de Métal et de Hardcore est explosif, et va permettre à un public de s’éclater. Et en effet ce fût très physique, ce soir. Le chanteur Niko, pince sans rire au demeurant, va attiser le brasier en communicant énormément. Donc, charisme indéniable, le courant (sûrement du 380 volts) passe à merveille. "De Ma Plume", titre bien connu du groupe, représente bien l'énergie du combo sur les planches (et devant aussi). Guitares limite saturation, son de batterie énorme et la voix grognée bien spécifique, font un malheur (ou un bonheur, c'est selon). Alors dans le Double 6 transformé en étuve, ce n'est que pogos, circle pits et affrontements en ligne des spectateurs et acteurs, qui en perdent leurs chaussures (en l'air). Et puis il y a ensuite tous ceux qui sont à quatre pattes pour récupérer leur bien ! Arrivé vers la fin du gig, voici une vieille chanson (6 ans déjà), intitulée "Passion" que le groupe réanime avec plaisir. Fin de la prestation, mais allons-y pour un rappel à la limite de la coupure du son (minuit).

L'ouragan The Arrs est passé, mais n'oublions pas les autres groupes de ce soir, qui ont contribué à la réussite de cette nuit bien agitée. Et bien entendu, un grand merci à Emodays pour l'organisation de cet ensemble.