CHRONIQUES DE CONCERTS

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OBITUARY
Avec : M-Pire of Evil, Dust Bolt, Rotting Repugnancy
Date du concert : 29-01-2015  
Lieu : Le Divan du Monde - Paris [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : https://fr-fr.facebook.com/Garmonbozia.Inc  
Interview :  
   
Date de la chronique : 06 février 2015 - Chroniqueur : Vyzhas - Photographe : Vyzhas  


Black Metal la veille, Death Metal le lendemain : Le Divan du Monde et Garmonbozia ont vraiment le don de contenter les deux extrêmes en l’espace de deux jours. Après le show magistral d’Inquisition, retour dans la salle parisienne pour honorer les légendes du death floridien Obituary de passage dans la capitale. Avant de succomber au son visqueux des deathsters de Tampa, place à trois mises en bouche toutes plus variées les unes que les autres.

C’est aux Anglais de Rotting Repugnancy d’ouvrir les hostilités. Officiant dans un death lourdaud (dans le mauvais sens du terme), le quartet ne parvient pas à chauffer la salle. Il faut dire que la musique du combo est bien fade et sans personnalité, et le son approximatif ne met vraiment pas les riffs en valeur. Les musiciens semblent complètement endormis et dénotent face à la montagne de muscles tatouées qui leur sert de frontman. Ce dernier essaye d’assurer le show comme il peut, mais recracher des jets d’eau en guise d’effet scénique, ne suffit pas à compenser un manque évident de puissance et de conviction dans ses vocaux. Un groupe qui ne restera pas dans les annales s’il ne se montre pas plus convaincant dans son propos.

Changement total d’ambiance avec Dust Bolt. Si le groupe surfe sur la vague du revival thrash, et ne propose rien de plus que ce que faisaient Exodus ou Anthrax avant eux, force est de constater que leur musique a su réveiller la salle. Les jeunes Allemands débarquent en furie et déclenchent l’hystérie totale du public. Dans la fougue de l’âge, les quatre acolytes ont de l’énergie à revendre, et se déchaînent dans tous les sens, inondant la scène de leurs longues tignasses virevoltantes. Pendant ces 45 minutes de set, Dust Bolt opère un retour à la rage et aux grandes heures des années 80. Et comme toute bonne prestation de thrash qui se respecte, les circle-pits et les slams sont bien évidemment légion ce soir. Derrière les cheveux dégoulinants, les Teutons sont visiblement heureux de provoquer un tel chaos. Avec une performance pareille, Dust Bolt fait sans aucun doute parti des valeurs montantes de la scène retro-thrash.

C’est dans un registre encore différent que s’ensuit M-Pire of Evil. A priori inconnu au bataillon, le trio est en réalité constitué d’anciens membres des légendes britanniques de Venom. Le guitariste en mode bandana/marcel/lunettes n’est autre que Mantas, le mythique guitariste originel du groupe de proto-thrash, et Tony Dolan, de passage dans le trio de NWOBHM de 1989 à 1992, occupe le poste de hurleur/bassiste. Les ex-Venom vont se centrer sur des reprises des albums cultes « Welcome To Hell » (1981), « Black Metal » (1982) ou « At War with Satan » (1984). Mais après la déflagration des Dust Bolt, le soufflé bien gonflé par les thrashers retombent d’un coup. Pourtant Dolan use et abuse de poses et effets scéniques, allant même jusqu’aux crachats de faux sang. Les compositions du trio ne sont pas mauvaises en soi, mais elles souffrent d’un manque cruel d’impact et tournent assez vite en rond. Le son ne leur rend également pas hommage avec une basse un peu trop présente dans le mix. La foule se réveille sur le moment de bravoure représenté par les reprises des classiques « Countess Bathory » et « Black Metal » entonnés comme un seul homme par un Divan enfin prêt à en découdre.

L’attente fut longue, et c’est devant un public compact que les pionniers du death metal vont enflammer la scène. Fidèle à sa réputation, Obituary prouve qu’il n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour développer son death gore et rampant, un backdrop de l’artwork du dernier album « Inked in Blood » suffit. Le quintet va jouer pas moins de quatre extraits de leur nouveau disque. Si les dernières sorties du groupe n’étaient pas des plus marquantes, les extraits de ce « Inked in Blood » passent plutôt bien l’épreuve du live, et bénéficient quasiment du même engouement que les classiques tels que « Infected », « Til Death » ou « Slowly We Rot ». Côté public, les réactions ne se font pas attendre, la guerre éclate dans la fosse : pogos féroces, raz-de-marée de slammers et stage diving en rafales, Obituary déclenche une véritable frénésie. Les sourires des membres en disent long sur la qualité de l’accueil parisien. Quel plaisir de voir le charismatique John Tardy déambuler le long de la scène tel un lion en cage, vomissant dans le micro ses vocaux éraillés et ses éructations caverneuses. La formation dispose par ailleurs d’un son gras et velu, idéal à leur death putride. Il n’y a pas grand-chose à reprocher aux Floridiens, si ce n’est la quasi-absence du deuxième et légendaire album « Cause of Death », uniquement représenté par « Infected », le monstrueux « Chopped in Half » étant le grand oublié de ce soir. Après une heure et quart de set intense, Obituary tire sa révérence, prenant le temps de remercier chaleureusement l’assistance.

Setlist :
01 – Centuries of Lies
02 – Visions In My Head
03 – Infected
04 – Intoxicated
05 – Bloodsoaked
06 – Immortal Visions
07 – 'Til Death
08 – Don't Care
09 – Violence
10 – Stinkupuss
11 – Back to One
12 – Dead Silence
13 – Back on Top
14 – Inked In Blood
15 – I'm in Pain
16 – Slowly We Rot

Merci à Frank van Liempd pour l’accréditation/pass photo accordée à Pavillon 666 pour ce concert.






 


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