Après la défection d’OTEP, c’est donc THE AGONIST qui assure en tête d’affiche la tournée européenne actuelle, une opportunité pour les Canadiens de se mettre en avant, et c’est tant mieux car ils le méritent bien.
Ce soir étape à Lyon au CCO de Villeurbanne en compagnie des Israëliens de FERIUM et des Hollandais de SELFMACHINE combos à découvrir. Bien entendu c’est Sounds Like Hell Productions qui a (bien) organisé ce concert métal du samedi soir. Bien entendu il n’y aura pas l’affluence nombreuse escomptée, mais les absents ont eu tort car la soirée fut bien animée, bien ambiancée avec les prestations remarquables des trois formations en lice.


SELF MACHINE pratique un métal dit « moderne » comme l’on dit aujourd’hui, en border-line du métalcore.
Une grosse puissance de riffs se dégage de l’interprétation de leurs compositions avec des envois musclés et des « growls » bien sentis. Mais là où cela se gâte c’est lors des parties en chant clair. Soit, je ne suis pas fan de chant clair en métal, mais reconnaissons que ce chant ce soir est un peu (beaucoup) limite. De plus, si cette formation batave déploie une bonne énergie sur scène il n’en reste pas moins que bien souvent un certain manque de cohésion se fait sentir de la part des musiciens avec quelques approximations au menu.
Bref, cela m’a fait un drôle d’effet de voir un chanteur grand et costaud taillé pour le death s’aventurer en chant clair difficile à maîtriser, je me répète, rappelant trop souvent l’émocore des années passées. Je n’ai pas beaucoup aimé, vous vous en doutez, la prestation de ce groupe d’ouverture, vite au suivant !


Et heureusement, le groupe suivant va remettre les pendules du métal à l’heure.
Il s’agit des Israëliens de FERIUM qui vont retourner le CCO avec un certain death-métal puissant, énergique et accrocheur en diable. Ici, nous avons du gros death qui tâche donc, mais possédant un côté « djent » survitaminé où les musiciens s’amusent avec des envois alambiqués et une certaine polyrythmie pratiquée dans ce style de métal, tordu peut-être, mais oh combien efficace.
Ce groupe de Haifa est encore jeune mais possède déjà à son actif un EP « The New Law » paru en 2009 et un premier album « Reflections » sorti au printemps 2014. De plus le groupe a déjà foulé les planches du Wacken Open Air et tourné en Europe une première fois avec The Agonist.
Et cela semble mérité car les musiciens sont en place et le frontman délivre un chant death alternant avec un autre plus thrash sans faiblir. De plus des morceaux bien construits et travaillés n’installent aucune lassitude durant leur show bien chaud.
Notons une certaine influence, équilibre entre Gojira et Lamb of God qui peut ressortir certes, mais leur voie musicale bien étudiée est assez personnelle au final.
Alors on aime forcément, belle découverte en ce qui me concerne.

Nous en arrivons maintenant à un moment crucial de la soirée avec l’arrivée sur scène de ceux et celle de THE AGONIST.
Alors on ne va pas se mentir, nous sommes curieux de voir en live Vicky Psarakis, la nouvelle « voix » du groupe après le départ de Alissa White-Gluz partie chez Arch Enemy.
Dès les premiers titres « Disconnect Me », « My Witness, Your Victim » et « Danse Macabre », extraits du nouvel opus « Eye Of providence », la belle Vicky va mettre tout le monde dans sa poche, ou plutôt dans le creux de sa main. Chanteuse charismatique donc bien dans ses « growls » et ses parties hurlées mais aussi dans ses parties chantées en voix claire avec ce côté « lyrique » qui est un plus pour le groupe dorénavant.
Ce groupe bien remis du récent changement de line-up, tient la route grâce à une parfaite technicité (quels riffs, quels soli !) avec une puissance de feu jamais mise à défaut. Alors, comment qualifier « le » The Agonist nouveau ? Disons que le tout semble un peu moins agressif que par le passé, un peu moins death avec des parties rapprochant la formation d’un certain métal symphonique de qualité. C’est ce qui m’est apparu ce soir car la majorité des titres de la set-list provenaient du dernier album enregistré avec Vicky qui va dans ce sens-là.
Et pourtant, moi qui suis plus fan de death que de métal symphonique à chant féminin, je reconnais avoir bien apprécié THE AGONIST ce soir dans sa globalité avec un public aux anges, cela va de soi.
Alors oui, restons objectifs, les Canadiens ont donné une excellente prestation, sans rappel peut-être, mais je l’ai appris plus tard, la chanteuse était quelque peu malade avant le show, alors chapeau bas pour avoir assuré avec en plus sourire et gentillesse à son actif, merci !

Set-list en photo.


Ne parlons pas de soirée en demi-teinte comme le voudraient peut-être ceux qui se sont fait rembourser leur entrée à l’annonce de l’absence de OTEP. Mais parlons de bien bonne soirée qui a satisfait pleinement le public présent, et c’est tant mieux encore une fois !
Merci donc à Sounds Like Hell productions pour cette soirée sympathique et agréable avec la famille métal qui nous lie. Et bien sûr merci aux trois groupes venus d’ailleurs qui ont foulé les planches du CCO en donnant le meilleur d’eux-mêmes pour notre plus grand plaisir.