CHRONIQUES DE CONCERTS

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POPA CHUBBY
Avec : Popa chubby01
Date du concert : 24-03-2015  
Lieu : Le Radiant - Caluire [ 69 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://radiant-bellevue.fr/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 27 mars 2015 - Chroniqueur : Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat  


A presque 55 ans, le New-Yorkais Popa Chubby est l’un des poids lourds du Blues à tous les niveaux.
Avec une trentaine d’albums au compteur, c’est avant tout en France qu’explosera sa carrière comme ce fut le cas pour bien de ses prédécesseurs comme Calvin Russel, John Campbell ou autre Johnny Winter.

Ce soir au Radiant, Popa nous revient une fois de plus sur Lyon pour nous offrir le meilleur de son dernier album « I’m feelin’ lucky ». Popa Chubby est un artiste hyper prolifique qui nous sort un album tous les 1 à 2 ans et franchement à chaque fois, il n’y a pas grand-chose à jeter, c’est vous dire la qualité de la musique du bonhomme.

Pas de première partie pour introduire ce roi du blues. C’est à 20h15 tapante qu’il va prendre tranquillement sa place assise sur la scène du Radiant avec son trio de musiciens.
Popa est installé dans son petit cocon un peu isolé, avec ses grattes, son ampli, sa batterie et son micro.
Ma foi, c’est un univers simple, un vrai univers de Blues. Pas de fioriture en quoi que ce soit, il est là en père tranquille éclairé d’une simple poursuite.

Le son de sa Strat branchée sur une vieille tête Marshall est magique, il t’envoute tout de suite comme pouvait t’envouter le même genre de son chez Stevie Ray Vaughan. A la seule différence, c’est que Popa Chubby ne saute pas sur ses guitares et heureusement d’ailleurs, sinon il n’y aurait plus de guitare. Et puis on ne saute pas sur ses guitares tout d’abord, Stevie prenait un peu trop de cocaïne à mon gout.
Il n’empêche que leurs sons à tous les deux sont souvent jumeaux et cela ramène une certaine nostalgie à la mémoire qu’on le veuille ou non.

Stevie Ray Vaughan et Popa Chubby ont souvent tapé dans les mêmes répertoires comme celui de Jimi Hendrix entre autre. Ils ont tous les deux le même sens de l’interprétation et de l’improvisation du Blues. Ils utilisent à fond le slide, les bends, le jeu avec vibrato, un jeu avec beaucoup de sustain et un crunch mordant. La pédale wah wah fait office de véritable accélérateur tant ils appuient dessus.
Oui, je peux largement me permettre de faire le parallèle entre eux, ce n’est que justice pour ces deux virtuoses de la 6 cordes, Fender Stratocaster US années ’60 de préférence.

Par contre le jeu de Popa Chubby a évolué vers quelque chose de sonoriquement différent ces derniers temps.
En effet, en plus d’une reverb très prononcée, il utilise beaucoup de délay dans ses phrasés et se sert énormément de la technique dite du violoning. Cela fait que l’on perd légèrement le cachet Blues pur et dur pour aller vers quelque chose de plus progressif.

Popa Chubby, outre ses morceaux, va nous faire revisiter le répertoire de Jimi Hendrix qu’il affectionne tant, avec notamment un « The Wind Cries Mary » absolument magnifique, ou un « Hey Joe » façon Hendrix, qui va partir dans des sphères quasiment hallucinées.
Popa va même nous faire redécouvrir Ottis Redding avec un poignant « Sitting On The Docks Of The Bay ». Ce soir, Popa s’aventure dans tous les registres : Blues, Soul, Funk, Boogie, Rock’n roll, etc., tout y passe sans exception.
Certains des Blues qu’il va nous interpréter vont même jusqu’à largement dépasser les 8 minutes.

Et puis, en grand professionnel qui n’aime pas jouer les superstars, Popa n’oublie pas qu’il n’est pas venu seul et c’est son clavier qui va prendre le relai niveau chant avec d’excellentes interprétations boogies et blues très prenantes.

Pour la question anecdote, Popa Chubby s’est bagarré pendant tout le concert avec la régie son vu qu’il n’arrivait pas à entendre ce qu’il voulait dans ses retours. Au bout d’un moment il a abandonné sa gratte, s’est levé et s’est difficilement dirigé vers la console de la régie son, où il a disparu pendant un petit moment. Peut-être a-t-il fait ses réglages lui-même ou a-t-il dit deux mots au technicien, l’histoire ne le dira pas.

En fin de set, Popa va nous faire profiter de ses talents de batteur en s’installant derrière les fûts qui lui étaient destinés et va engager un superbe duel rythmique avec le batteur de son groupe. Superbe échange entre les deux hommes qui dialoguent tout en rythme. Un très bon moment inattendu dans ce show plutôt orienté guitare.

Bien entendu, Popa finira ce set strat en main car c’est avant tout sa marque de fabrique et viendra en bord de scène avec ses musiciens afin de remercier et de saluer le public avant de se retirer.

Difficile de partir, on a envie de s’attarder, d’attendre et de trainer un peu pour laisser la magie s’opérer encore. Et l’on perçoit comme un lointain écho, une voix qui murmure : There's a blaze of light in every word. It doesn't matter which you heard the holy or the broken Hallelujah…
Ce sera vraiment la seule qui aura manqué ce soir.

Merci à toute l’équipe du Radiant pour son accueil convivial dans cette salle absolument magnifique. J’espère y revenir pour chroniquer de nombreux concerts.






 


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