CHRONIQUES DE CONCERTS

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HORNA
Avec : Deathrow01, Tortorum02, Fides Inversa03, Horna04
Date du concert : 05-05-2015  
Lieu : La clef de voute - Saint Etienne [ 42 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://myspace.com/wintermoonproductions  
Interview :  
   
Date de la chronique : 11 mai 2015 - Chroniqueur : Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat  


Lorsque Pavillon 666 se déplace à Saint Etienne, ce n’est pas pour aller trainer ses guêtres dans l’enfer vert du Chaudron, mais plutôt dans l’enfer tout court de la Clef de Voûte et de ses excellents concerts de Black Metal. Et ce soir, on va être servi …

Au programme, ce sont « Les Abysses » qui nous attendent, autrement dit en bon français « Horna », agrémenté de trois autres excellentes affiches : Deathrow, Tortorum et Fides Inversa.

Bon, c’est un peu la course, parce que les 60 bornes qui nous séparent de Sainté, faut se les farcir aux heures de pointe. Nous arrivons pile lorsque les excellents Deathrow qui ouvrent ce soir les portes de l’enfer, entament juste leur second titre.
Je saute immédiatement sur mon appareil photo (au sens figuré bien sûr, la folie ne m’a pas gagné jusque là, du moins pas encore…). Comme Pavillon 666 s’est déplacé en force ce soir à la Clé de Voute, je suis accompagné de Bisounours666 qui est là pour filmer car lui c’est son truc et il le fait bien. Vous pourrez admirer le travail.
Moi je ne filme jamais car ça ressemble à du Lelouch en mode parkinson avec en prime un son absolument pourri.
Bref, Bisounours666 pour sa part dégaine sa caméra et nous voilà partis pour un monde de ténèbres où nous entrons par la grande porte.

Lorsque nous entrons dans la salle, Deathrow est déjà bien ancré sur scène et envoie en force. Fidèle à son habitude le line up est parfaitement calé et même si les musiciens ne s’agitent pas comme des damnés sur les planches, ils sont toujours redoutablement efficaces, du moins en ce qui concerne le line up qui est utilisé pour les tournées car Deathrow c’est avant tout Thorn tout seul.

Thorn est un poli instrumentiste particulièrement doué qui compose, joue et enregistre ses albums complètement seul. Thorn par contre sait toujours parfaitement s’entourer en ce qui concerne les tournées. Ce coup-ci, comme Thorn est toujours à la guitare et au « chant », il est accompagné de « R » à la seconde gratte, de Tumulash à la basse et de Bornyhake à la batterie.

Les titres qui composent leur set sont principalement tirés du dernier album « The Eerie Sound of the Slow Awakening » sorti en 2014.
Cet album a marqué un tournant dans la carrière de Deathrow, un moment où le ton et la musique se sont durcis. Nous sommes loin de ce que Thorn faisait au début de Deathrow.
Les morceaux sont plus vindicatifs et la voix est devenue plus féroce. Ainsi, le résultat n’en est que plus noir et ce n’est pas pour nous déplaire.

Les guitares sont saturées juste ce qu’il faut et la voix prédomine. La basse et la batterie tapissent de noirceur le rythme obscur et lent que Deathrow utilise souvent dans ses compositions, un Black Metal épais et rugueux qui peut accélérer à tout moment.
En tout cas, ils nous ont envoyé un super set, franchement c’était du gros niveau.

Voici maintenant un groupe qui tout comme Taake nous vient de Bergen en Norvège.
C’est un groupe assez jeune qui n’existe que depuis 2010 et qui vient de sortir un second album « Katabasis » en 2014.

Ils pratiquent un Black Metal très théâtral, qui est particulièrement rapide et violent, mais qui ne manque pas de musicalité.
Leurs grimages sont très impressionnants. Ils sont vraiment le reflet de leur musique. Une musique glaciale, misanthropique, hurlante et vindicative.
Le chanteur et bassiste « The Barghest » est parfait dans ce rôle de prédicateur ténébreux.
Tortorum est un groupe qui cherche chez l’auditeur, le spectateur, ces peurs qui sont enfouies au fond de lui.
Tortorum ne se nomme pas comme cela pour rien. Ils pratiquent vraiment une musique torturée dont les compositions sont très riches.
Specter et Skyggen aux guitares cisaillent tous les sons qui passent entre leurs cordes. Leurs grattes sont des instruments de torture qui tranchent à vif dans l’âme et dans la chair.
Les contrechants sont des hurlements qui vous scotchent sur place.
Dirge Rep à la batterie tape comme une brute tout en rivalisant de rapidité avec les autres membres du groupe. Autrement dit, ça tabasse et ça part de tous les cotés, du genre grandes orgues de Staline version Black Metal.

Gros coup de frayeur quand même lorsque « The Barghest », le chanteur, a entamé une sorte de cérémonie et a soulevé un calice avec lequel il est revenu devant la scène et là, on se remémore immédiatement les carnages lors des concerts de Watain quand ils vous balancent depuis la scène de l’hémoglobine plein la tronche. Black Roger pourra vous conter l’effet que ça fait, puisqu’il en a lui-même fait les frais il y a quelques années.
Et faute de sang dans le calice, ce sont des confettis que le chanteur verse sur le public !! Ouf, j’ai eu chaud car je vous jure que je n’étais pas tranquille.

Entre tout le côté mise en scène qui est résolument réussi et le côté musical avec des compositions très denses, très sombres, avec des titres qui au final ne sont ni trop longs, ni trop courts, je pense sincèrement que Tortorum est en phase de devenir une des valeurs sures du Black Metal made in Norway.
Alors que chaque groupe qui quitte la scène de la Clef de Voute place à chaque fois la barre un peu plus haut, cette fois-ci, c’est Fides Inversa qui s’y colle et ça va être tout simplement énorme.

C’est un Black Metal bien Thrash qu’ils vont nous envoyer en pleine figure, un Black Metal rapide, sauvage et plein de fougue à la croisée des chemins entre Funeral Mist et Ondskapt.

Normalement, le combo italien est composé seulement de deux membres, Omega AD à la batterie et au chant et Void AD à la gratte (la Gibson SG sur les photos). Pour les live, le groupe est agrémenté de deux autres musiciens, un bassiste et un autre guitariste.

Tout comme Tortorum, Fides Inversa a sorti son second album en 2014. C’est vraiment la scène montante avec de nouvelles empreintes sonores et un Black Metal qui a su évoluer.

Le set de Fides Inversa est absolument ahurissant, la musique déboule à la vitesse de la lumière et le groupe garde le pied au plancher jusqu’à la fin. Ils ne relâcheront à aucun moment la pression.
Les guitares sont devenues de vrais objets tranchants qui taillent droit dans le vif. La basse et la batterie sont totalement explosives, même si la basse conserve un son relativement clair. Même les grattes ne sont pas saturées à outrance et font pourtant l’effet de véritables scies circulaires.

En attendant, les Italiens mouillent grave le maillot et se la donnent au maximum. Un pur concert de Black Metal, le public en restera scotché.
A la fin de leur set tu es complètement épuisé, vidé, c’est comme si un grand balèze t’avait foutu une branlée, dur de se remettre, ça fait mal partout.

Fides Inversa est décidément incroyable. En seulement deux albums, le niveau est déjà énorme, je n’ose même pas imaginer ce que ça va être par la suite. Je suis désormais impatient de les revoir et je vais suivre ce groupe monumental de près tel un éclaireur apache.

Je pense qu’il est parfaitement inutile de vous présenter Horna tant ce groupe est aujourd’hui un mythe. Horna est décidément immense et ils vont encore nous le prouver ce soir avec un set malheureusement un peu court, mais ô combien hypnotique.

Ce que j’ai toujours aimé chez Horna mis à part la qualité de leurs compositions, c’est qu’ils écrivent et chantent dans leur langue, c’est-à-dire en finnois et non pas comme des milliers de groupes qui chantent dans un très mauvais anglais. De plus, les langues nordiques et le finnois en particulier ont une consonance qui se prête particulièrement bien au Black Metal lui apportant plus de mysticisme que les autres langues.
Par contre, ce que je déteste chez Horna, c’est leur encens de merde auquel nous avons encore eu droit comme à chaque fois et qui développe des effluves immondes de lendemains de raclette dans une pièce non aérée ou encore de fortes odeurs de pieds. Bref, c’est une horreur !!

Dos tournés au public, dans un silence de cathédrale, les membres de Horna balancent les premiers riffs de leur chef d’œuvre « Kuoleva Lupaus ». Le ton est donc donné, ils choisissent de commencer très fort et le set va être monumental. Monumental pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il y a cette proximité avec Horna qui va engager une véritable communion entre le groupe et le public, c’est bien là tout l’avantage des petites scènes.
La seconde raison est que le set d’Horna va être particulièrement intense. Douze morceaux affichés sur la set list, pour certains groupes cela peut paraître beaucoup, mais chez Horna ça ne traîne pas et les morceaux sont assez courts, par conséquent cela va être assez expéditif.

Spellgoth en grand maître de cérémonie tient une fois de plus toute la scène tant sa présence maléfique est impressionnante.
Au sein d’Horna, Spêllgoth prend toute sa dimension de prédicateur et nous avons beau regarder partout, on ne voit que lui tant il est hypnotique tout comme son chant sorti tout droit des enfers.
C’est le genre de voix qui fout les miquettes aux néophites et qui met en transe les aficionados.
Décidément, ce mec me fascine totalement lorsqu’il est sur scène, sa voix prend aux tripes, elle est râpeuse et hurlée et vous transperce jusqu’au fond de l’âme.

Shatraug fidèle au poste envoie une sauce monstrueuse. Qu’il joue avec Behexen, Sargeist ou autre, sa régularité ne change pas, il n’en met pas une à côté, son jeu reste précis et carré.
Infection de l’autre côté de la scène et à l’autre guitare lui envoie bien la réplique et à eux deux ils assurent une complémentarité sans faille.
Hex Inferi à la basse est un peu en retrait car malheureusement on ne peut pas mettre tout le monde devant à la Clef de Voute car c’est un peu étroit. Toutefois il ne chôme pas pour autant et bouge au maximum tout en envoyant une rythmique infernale en accord parfait avec le magnifique son de batterie de Vainaja qui est un véritable batteur, un pur et dur qui sait vraiment jouer et envoyer autre chose que des blast beat. Vainaja est également de Sargeist et vu le niveau, ce n’est pas un hasard.

L’ambiance est brûlante et ça commence à bouger dans tous les sens. Il va y avoir du pit, du genre Black Metal, muscle et karaté. Pour un concert de Horna, ce serait le contraire qui serait étonnant. Bref, ça a quand même bien secoué…

Horna possède vraiment une musique à part dans le Black Metal. C’est à la fois une musique simple et complexe à la fois, c’est une empreinte sonore absolument unique dans toute l’histoire du Black Metal. Les fans d’Horna sont nombreux à travers le monde et on peut comprendre pourquoi.
Chaque concert du groupe est un moment unique, un véritable moment privilégié, une communion entre les Finlandais et leur public.
Mais malgré cette « communion » éphémère, les « abysses » (Horna) de Satan restent toutefois impénétrables ainsi qu’un vrai mystère.

Afin de vous donner une meilleure idée de ce qu'il s'est passé ce soir à la Clef de Voute, vous trouverez dans cette chronique 8 vidéos que Bisounours666 a filmées pour vous.

Merci aux quatre groupes qui sont venus de loin afin de jouer pour nous. Ils ont tous été fantastiques.

Un immense merci à Wintermoon Productions, Jacques, Nathaniel et tous les autres pour avoir convié Pavillon 666 à cet événement absolument énorme. Nous vous disons à très bientôt !!






 


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