CHRONIQUES DE CONCERTS

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THE UNDERTONES
Avec : Not Scientists01, The Undertones02
Date du concert : 13-05-2015  
Lieu : Les Abattoirs SMAC - Bourgoin Jallieu [ 38 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.carni-fest.com/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 23 mai 2015 - Chroniqueur : Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat  


Voici un an que je n’étais pas revenu aux Abattoirs à Bourgoin Jallieu. La dernière fois que j’y avais mis les pieds, c’était pour rencontrer feu Johnny Winter pour la première et la dernière fois. Cela devait être deux semaines avant son décès. Par conséquent, cette salle ranime en moi plein de souvenirs et de nostalgie et c’est avec plaisir que j’y reviens pour chroniquer le concert des Not Scientists et des légendaires Undertones.

J’ai toutefois veillé à rencontrer le moins de monde possible pour que personne ne décède dans les quinze jours qui suivent !!
Non, je plaisante, ce super pouvoir est uniquement réservé à mon ami Aurélien Maillet de Sons Of Metal dont les sujets décèdent après qu’il les ait pris en photo (rires !! C’est une vieille anecdote…).

Nés sur les cendres encore brulantes des Uncommonmenfrommars, les Not Scientists étaient la suite logique qu’il fallait donner à toute cette histoire afin que tout le talent et le génie créatif d’Ed et de Jim ne tombent pas aux oubliettes.
En effet, de tous les anciens membres des Uncos, Ed et Jim sont les seuls à jouer encore ensemble. A eux ce sont ajoutés d’autres talents. Tout d’abord celui de Thibault qui fut longtemps le roadie et la nounou des UMFM. Thibault est enfin sorti de l’ombre pour passer à la basse et rejoindre sa place sur la scène, une place qu’il n’a pas volée croyez moi.

Matthieu est arrivé à la batterie, une sacrée trouvaille et une sacrée recrue, c’est un batteur hors pair avec un groove énorme qui sait faire sonner une batterie.
Si dans les Uncos Jim officiait à la basse, dans les Not Scientists il est passé à la gratte et principalement au chant qu’Ed et lui échangent en permanence.
Quant à Ed, il est toujours à la même place sur la scène, avec la même gratte et dieu merci, avec la même voix et quelle voix !!
Ed possède toujours cette même voix claire et magnifique et de plus, il sait vraiment chanter, ce qui est une denrée rare de nos jours.

Depuis 2014, date de leur formation, les Not Scientists n’ont pas chômé et ont déjà un Ep (Leave stickers on our graves) plus un album (Destroy to rebuild) dans leur musette. Voyez, ça ne rigole pas !
Et ce soir sur la scène des Abattoirs, ils vont nous sortir un set du feu de dieu avec cette énergie communicative qui vous soulève de terre.
Tout en finesse et en puissance, les Not Scientists envoient des titres absolument magnifiques qui sont en phase de devenir des hymnes s’ils continuent sur cette voie.

Autant la musique des Uncomonmenfrommars avait la teinte de No Use For A Name, que les Not Scientists ont vraiment une teinte personnelle et inclassable. C’est un Rock Alternatif puissant avec beaucoup de maturité qui tantôt va se colorer en rock indé comme en post punk.
Il n’y a pas à dire, ça déblaie un maximum, les mélodies sont superbes et les morceaux vraiment bien construits.

Ed comme toujours fait front devant la scène et balance en strumming des riffs qui claquent comme des gifles. Jim à sa droite envoie du répondant que ce soit à la voix comme à la gratte. Thibault assure un jeu de basse rapide et efficace tout en étant toujours en mouvement. Matthieu Le Balize également batteur de No Guts No Glory envoie un maximum sur ses futs avec une dextérité de tueur et le tout donne un groupe hyper cohérent avec un groove génial qui vous embarque dans son univers énergique et planant, bien plus longtemps que le temps d’un set car lorsque le concert est fini et que vous êtes déjà loin, vous avez encore leur musique dans la tête.

Franchement, allez voir les Not Scientists, dépaysement garanti !!

On ne présente plus le célèbre groupe de punk rock « The Undertones », tant certains de leurs titres sont entrés dans la légende.

40 ans d’existence et juste quelques rides, les nords irlandais de Derry qui se sont formés en 1975 sont encore présents sur scène après avoir repris du service à la fin des années 90.
Ils ont quelque part fait partie d’une certaine avant-garde car en 1975 il n’était ni coutumier ni facile de faire du punk rock en Ulster avec la guerre anglo irlandaise qui faisait rage.
De plus, la ville de Derry qui était le fief de l’IRA, était une ville meurtrie et blessée par les hauts murs et les barbelés, ainsi que par des évènements terribles comme le bloody Sunday où les paras anglais avaient assassiné des civils dans le Bogside en 1972.
Par conséquent, dans une telle ville, on ne peut qu’y faire du blues ou du punk rock et je pense qu’y faire l’un ou l’autre relevait de la mission à l’époque.

The Undertones ont réussi à survivre à tout cela et bien qu’ils soient riches de moins de 10 albums sur 40 ans de carrière, ils sont toujours là.
Oui ils sont toujours là, avec leur empreinte garage punk, garage rock pleine de fraîcheur, ce qui les démarque de beaucoup d’autres groupes de la même époque.
Ils ont toujours gardé ce côté de garçons distingués et rangés. Moi j’aime ça car « punk » ne signifie pas être vulgaire et crado comme certains le pensent. On peut cultiver la pensée punk tout en ayant la classe. Après tout, les plus grands révolutionnaires de ce monde n’étaient ni des rustres, ni des va nu pieds.

Toujours à l’aise sur la scène comme avec le public, ils nous ont gratifiés d’un super set, à la fois très musical et très rock’n roll, le tout enrobé de beaucoup d’humour.
Les frangins O’Neil sont toujours aux commandes et aux guitares et franchement ils envoient sec et ça sonne toujours aussi bien. J’aime beaucoup ce jeu brut de décoffrage avec quasi zéro effet où l’on revient au son pur qui sort de l’ampli.
Michael Bradley à la basse et en bord de scène se pose en maître de la section rythmique. Avec son pote Billy Doherty à la batterie, il donne le tempo et assure comme un métronome, la respiration musicale du groupe. Qui a dit que les bassistes n’avaient pas la classe ?

Quant à Feargal Sharkey, il assure à lui seul le show avec ses déhanchés et ses pas de danse qui donnent un côté un peu cheap à l’étiquette punk rock des Undertones. Toutefois, cela donne un côté assez sympa à la prestation scénique qui permet d’insister sur le fait que les Undertones ont toujours plus fait dans la fraîcheur que dans le furibard.
Somme toute, un très bon concert bien agréable ponctué d’un bon rappel, concert auquel j’ai attribué une note de 9/10 surtout en ce qui concerne la prestation des Not Scientists.
Les Undertones moi j’aime beaucoup mais cela sent un peu le passé. Les Not Scientists sont déjà ancrés dans l’avenir et leur musique ça me parle vraiment, quelque chose se passe lorsqu’ils jouent sur scène et c’est ça qui compte…

Je tiens à remercier chaleureusement toute l’équipe des Abattoirs pour leur accueil sympathique dans cette salle que j’aime beaucoup.

Je remercie également Ed et Thibault qui m’ont permis d’avoir cette accréditation.







 


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