CHRONIQUES DE CONCERTS

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AT THE GATES
Avec : At the Gates
Date du concert : 06-06-2015  
Lieu : Rockhal - Esch-sur-Alzette [ Luxembourg ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.rockhal.lu/featured/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 08 juin 2015 - Chroniqueur : blacklakenidstang - Photographe : blacklakenidstang  


Jeune lycéenne, je me suis réveillée un beau matin passionnée de metal.
Comme beaucoup, j’avais écouté Iron Maiden et Metallica mais mon goût pour ces groupes n’était que minime. J’appréciais tout de même Finntroll depuis des années, sans pour autant chercher à plonger dans cet univers musical.
Et puis ma petite vie a basculé : j’ai découvert Arch Enemy. Wages of Sin, Anthems of Rebellion, Doomsday Machine, Rise of the Tyrant… que de titres écoutés en boucle, quelle puissance, quel sens de la mélodie ! Je me suis alors dit qu’il ne fallait pas s’arrêter là : je suis allée sur Wikipédia pour rechercher des groupes similaires. J’y ai trouvé At the Gates. J’ai écouté des dizaines et des dizaines de fois Suicidal Final Art, la compilation du groupe. Et puis je me suis procurée leur quatre albums… quel coup de cœur immense pour chacun d’entre eux ! La folie et la noirceur de The Red in the Sky is Ours et With Fear I Kiss the Burning Darkness, la maturité et l’efficacité de Terminal Spirit Disease et Slaughter of the Soul…

Mon premier concert metal était Arch Enemy à la Rockhal au Luxembourg en 2010 ; mon premier festival metal (hors Léz’arts Scéniques à Sélestat) était le Party.San à Schlotheim en Allemagne en 2011 pour voir At the Gates : ma seule et unique chance de les voir, à saisir absolument…

Ces dates sont proches. Pourtant, ces souvenirs me semblent tellement lointains…
Arch Enemy a depuis sorti des albums très peu inspirés et a, à nouveau, changé de vocaliste, se révélant moins performante que Johan Liiva et Angela Gossow (cf. mon report, acerbe sur ce point, du SummerBreeze 2014).
At the Gates, qui s’était séparé en 1996 et reformé pour une tournée de concert en 2008, puis en 2011 – pour mon plus grand bonheur –, a finalement continué à annoncer des dates, jusqu’à s’être pleinement reformé, nous livrant ainsi en 2014 un nouvel album nommé At War with Reality.

Si Arch Enemy m’a extrêmement déçue et que je n’éprouve plus aucune envie de les voir sur scène principalement en raison de leurs récentes setlists, j’ai toujours eu ce désir irrésistible de voir une fois encore At the Gates. A l’annonce de leur reformation, je me suis aperçue que cela serait à nouveau possible : à nouveau en festival au moins et peut-être mieux : en salle.
La seule ombre au tableau était qu’un nouvel album devait sortir. D’abord craintive de l’écouter, j’ai finalement appris à l’apprécier, bien qu’il reste différent des quatre précédents. La jeunesse enterrée, une part d’originalité disparue, At War with Reality, je dois l’avouer, est bien un album qui s’inscrit dans la lignée des albums d’At the Gates sortis avant leur séparation.

Les frères Björler, Tompa, Martin Larsson et le grand frère Erlandsson ont su, en effet – et malgré les nombreuses années qui sont passées (presque vingt ans !) – composer un album à la hauteur de ce groupe exceptionnel, exceptionnel par son audace, sa créativité et sa fougue.

En pénétrant à nouveau dans la salle de la Rockhal samedi soir (étrangement – au vu du nombre de concerts où je vais – la première fois depuis Arch Enemy), j’attendais donc un concert explosif et mémorable, estimant que seule la setlist devrait me décevoir un peu, une setlist entièrement old-school étant improbable.

Je m’attendais aussi à enfin découvrir Miles to Perdition, la seule fois où j’en avais eu l’occasion étant à ce fameux concert d’Arch Enemy à la Rockhal. Etrangement encore, et malheureusement, j’étais arrivée trop tard en 2010 et je suis arrivée trop tard samedi… je m’en excuse.

Avant que les premières notes ne résonnent dans la salle, je n’ai pas pu m’empêcher de constater que la salle était très peu remplie et surtout constituée de personnes allemandes et luxembourgeoises. Je me doutais que la plupart du public lorrain irait au Plein’Air de Rock à Jarny ce soir-là, pour son atmosphère sympathique et son prix dérisoire. Mais à ce point ? J’ai eu mal au cœur de voir si peu de monde pour voir At the Gates, groupe créateur du melodic death metal.
Dans cette chronique pleine de coïncidences, il se trouve que la tête d’affiche du festival jarnisien placé le même soir à moins de 50 kilomètres de là était… Arch Enemy (avec le petit frère Erlandsson d’ailleurs) ! Ce groupe si important pour moi qui m’a tellement déçue a donc joué tout près, devant une foule de gens, alors qu’At the Gates, qui a su garder un niveau certain, n’a joué que devant une salle à moitié vide, me donnant l’impression d’assister à un concert privé.
Tant mieux pour moi, tant pis pour ceux qui ont fait le choix d’assister au Plein’Air de Rock cette année car ils ont raté un concert extraordinaire !

Le groupe de la belle de Göteborg m’a en effet rappelé à quel point leur prestation au Party.San était excellente.
Il faut dire que Tompa est certainement l’un des plus grands frontmen que j’ai eu l’occasion de voir à ce jour (avec son compatriote Mikael Stanne). D’une énergie débordante, il lui est impossible de rester plus de trente secondes au même endroit… ce qui compense peut-être un certain statisme de la part des frères Björler et de Martin Larsson (qui avait cependant l’air blessé).
Musicalement, la prestation est à nouveau parfaite, sublimée par un son tout à fait irréprochable.

Quant à la setlist, At the Gates a fait l’effort de jouer au moins un morceau de chaque album ("Windows" et "Kingdom Gone" de The Red in the Sky is Ours (1992), "Raped By the Light of Christ" de With Fear I Kiss the Burning Darkness (1993), "Terminal Spirit Disease" de l’album du même nom (1994) ainsi que "Blinded by Fear", "Cold", "Under a Serpent Sun", "Suicide Nation", "World of Lies", "Nausea" et le morceau éponyme de Slaughter of the Soul (1995)).
A cette liste de morceaux se sont ajoutés de nombreux morceaux d’At War With Reality qui, je l’admets, sont très efficaces sur scène et m’ont permis de passer un excellent moment, bien qu’une part de moi aurait préféré entendre divers autres anciens morceaux, notamment "Ever-Opening Flower", "The Burning Darkness", "Primal Breath", "The Swarm", "Forever Blind"… (ou plus exactement les quatre premiers albums en entier !).

En résumé, la Rockhal a offert aux amateurs de melodic death un concert plus que remarquable en invitant At the Gates au Luxembourg. Je suis ainsi sortie de celui-ci en ayant l’impression d’être une enfant ayant ouvert son cadeau de Noël depuis longtemps attendu… merci !






 


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