Des bouchons sur le périph, les concerts qui commencent trop tôt, encore à la bourre, du coup j’ai loupé Above The North, moi qui voulais tant les revoir depuis la dernière fois où je les avais chroniqués lorsqu’ils avaient joué au Little Pub.
Je suis arrivé lorsque les garçons terminaient et j’ai juste croisé Clément et ses potes qui sortaient de scène, Clément avait d’ailleurs une magnifique serviette éponge made in Texas sur la tête, tant il devait faire frais sur la scène du Warmaudio.

Du coup, ma soirée chronique démarre avec In Hearts Wake un quatuor australien qui nous vient de Byron Bay.
In Hearts Wake pratique un hardcore mélodique parsemé de métal teinté d’une pointe indie. Le tout donne à leur set un côté très efficace avec un chanteur et un bassiste redoutablement présents sur scène.
Bien entendu, comme c’est une soirée du genre service express et que les premiers groupes ne jouent que 25 minutes montre en main, c’est là que mon reflex trouve le moyen de se bloquer sans raison apparente et je n’ai pu faire d’eux que quelques maigres photos pas très réussies.
Je continue tant bien que mal d’écouter le set des australiens tout en pestant contre mon appareil et en faisant des pieds et des mains pour le débloquer. Enfin bon, surtout des mains car dans la situation présente, les pieds ne servent pas à grand-chose.
J’ai beaucoup aimé la qualité sonore de ce groupe complètement atypique avec cet étrange mélange des genres qui ma foi passe comme une lettre à la poste et se trouve être plutôt agréable à écouter.
Ils arrivent à créer un véritable climat entre une musique posée qui soudain débouche sur un métal particulièrement enragé où les riffs ne font pas de cadeau.
Ils viennent de sortir un tout nouvel album : « Skydancer », je vous invite à l’écouter sur iTunes.

Vient ensuite le troisième groupe qui va faire une sacrée impression, il s’agit là de Counterparts, un quintet redoutable qui nous vient de l’Ontario au Canada.
Oui, oui, petit côté bûcheron dans leur musique, mais rien à voir avec Roch Voisine. Pour tout vous dire, il s’agit là d’un hardcore plutôt sombre.
Un set sans concession, ça allume de part et d’autre et à chaque morceau, les canadiens font feu de toutes leurs batteries.
C’est désespéré, c’est hurlant, c’est violent si bien que Counterparts pourrait presque mettre un orteil au sein du plus violent des sludge metal.
Ils sont animés d’une véritable énergie, même si celle du chanteur est plutôt dévastatrice. Il a beaucoup de charisme et va droit au contact avec le public. C’est pur, c’est dur, c’est musclé.
Un guitariste soliste et un bassiste résolument efficaces donnent un réel élan au combo qui envoie presque sans respirer des titres qui arrachent comme pas possible et cela durant leurs 35 minutes de set qui m’auront parues bien courtes.
Le meilleur moyen de découvrir Counterparts est de vous procurer leur tout nouvel album : « Tragedy Will Find Us ».

Quoiqu’il en soit, sur la scène du Warmaudio, ça pulse et ça s’agite particulièrement ce soir. Pas de temps à perdre car 5 groupes c’est relativement dur à gérer et les changements de plateaux se font à toute allure.
Ce sont maintenant les new yorkais de Stray From The Path qui prennent d’assaut la scène pour y balancer un hardcore alternatif aux sonorités résolument modernes.
Bien loin des clichés désormais éculés des « coreux » qui se déguisaient plus ou moins avec des fringues de basketteurs, c’est sous les couleurs du FC Barcelone sur le dos que le chanteur envoie ses premières gueulantes.
Bien croisé avec le rap, ainsi que des sons électro, leur musique a vraiment du caractère. La voix du chanteur fait également preuve de beaucoup de personnalité, c’est une voix relativement haute et cassée comme il se doit et cela colle parfaitement avec un hardcore qui sort complètement de l’ordinaire.
Le quatuor est sacrément bien en place, chacun fait un énorme boulot au sein de Stray From The Path et ça envoie grave du lourd.
C’est tout de même un hardcore qui même s’il est alternatif, reste particulièrement énervé. En tout cas, il porte très bien cette empreinte new yorkaise qui lui colle à la peau.
Toutefois, il reste important de signaler que Stray From The Path sort un album courant août 2015 qui s’intitule : « Subliminal Criminals ».
Je vous invite donc à écouter ce hardcore pour le moins rageur et original qui nous vient de l’autre côté de l’atlantique.

Dernier acte de cette soirée placée sous le signe du hardcore sous toutes ses formes : Metal, dark, altenatif, post, mélodique, etc. etc.
Ce sont donc les talentueux Every Time I die qui vont clôturer cet enchainement de sets tous aussi différents les uns des autres.
Combo énergique, avec une musique bourrée de testostérone, ils envoient un hardcore aux reflets metal de type bien virulent.
Cela va être 60 minutes non stop d’une musique qui tabasse comme pas deux.
Le chanteur est assez charismatique, on sent que c’est bien lui qui tient les rênes du groupe.
C’est vraiment un gros set et les musiciens sont à bloc. Ils ne sont pas qu’à bloc puisque pour certains il doit y avoir un petit plus, surtout lorsque l’on voit le guitariste soliste jouer certains phrasés la tête complètement appuyée contre le mur, ça sent la grosse fatigue ou une pause cérébrale peut-être.
Le bassiste et le batteur donnent tout ce qu’ils ont et à fond en plus. En tout cas, ça transpire sur scène, ça envoie grave et c’est du costaud.
Cet à ce moment là qu’il se met à pleuvoir dans le Warmaudio. Oui, oui, vous avez bien entendu, il pleut dans la salle, alors eau, bière, je ne sais pas, peut-être un peu des deux. Certaines taches sur les photos viennent de là. Désolé, je n’avais pas pensé à prendre de parapluie et l’objectif a dégusté.
Du coup la chaleur monte et l’énergie ne fait que se démultiplier.
Every Time I Die qui avait démarré ce set pied au plancher continue d’accélérer et le public s’en prend plein les dents ainsi que les oreilles.
Keith Buckley au chant, est sans cesse en mouvement et occupe à lui seul toute la scène. Il n’hésite pas à parler entre certains morceaux et échange beaucoup avec le public.
Bien que les américains de Buffalo nous aient livré un set absolument magnifique, leur départ de scène va être plutôt de nature pas terrible, avec une espèce de chanson sans en être une, rythmée sur des pulsations sonores bien synthétiques allant decrescendo, puis plus rien, le silence, ils sont partis…

Merci au Warmaudio et à son équipe pour son excellent accueil habituel dans ses murs.
Un immense merci à Lyon Hardcore et à Guillaume tout spécialement pour cet accueil exceptionnel et chaleureux. J’aimerais bien que nous autres chroniqueurs et photographes, nous soyons de partout reçus de cette manière.