Début d'une semaine très chargée au niveau des concerts, à Lyon, et pas n'importe lesquels, ce soir nous avons rendez-vous au Lyon's Hall pour une soirée Black-metal culte. Avec à l'affiche SHINING et aussi le groupe de Maniac (ex-Mayem) SKITLIV. Arrivé dans le parking de la salle de concert, vers 19 heures 30 je vois un gros tour bus avec le moteur qui tourne (depuis le début d’après-midi, je l'apprendrai plus tard). Et puis il y a des gens qui attendent sagement au chaud dans leur véhicules (dehors il fait très froid). Après avoir palabré à l'entrée du lieu, je rentre enfin au chaud. Plusieurs personnes feront de même à ma suite. Alors pour une soirée black, c'est en fait assez Rock n' Roll ! Aucun groupe n'a effectué de balance et le premier groupe local prévu en ouverture, KABBAL KARMA, ne pourra pas jouer ce soir (timing limite). Une certaine tension règne à l'intérieur des lieux. Le temps passe, les groupes sont calfeutrés dans leur tour bus, l'organisateur de la soirée se débat comme "un diable dans un bénitier", les responsables du Lyon's Hall menacent de couper le courant et de faire évacuer tout le monde, ambiance. On commence à vendre les tickets d'entrée, sous réserve d'annulation, évidemment.

Vers 21 heures ça remue enfin du côté de la scène, donc on va jouer ce soir à l'arrache ! Un peu de musique et puis devant nous arrive un gars encapuchonné au milieu de l'estrade, mais oui c'est Maniac, donc ce sont les Norvégiens de SKITLIV qui vont ouvrir le bal des vampires. Voici une musique bien noire, lourde et lancinante, malsaine au possible qui accompagne les plaintes de Maniac. Maniac qui après dix minutes de show, rentre en transe, balaie la scène avec le pied du micro. Ce même pied de micro qui lui sert d'archet sur les cordes de sa guitare. Guitare qu'il promène dans tous les sens, alors attention chaud devant car le matériel tombe par terre aussi. Et puis , Maniac toujours, reste assis ou accroupi sur les planches à geindre pendant encore une dizaine de minutes. Donc 20 minutes au total pour Skitliv, yeah !

Les musiciens de SHINING poussent pratiquement leurs prédécesseurs afin de prendre la place. Les Suèdois quant à eux, vont assurer pendant une bonne heure un set destructeur et sauvage pour les esprits "sains". Shining c'est oppressant, suicidaire et du point de vue musical nous nous rapprochons du black de Burzum. Passages calmes, intimistes avec guitares presque umplugged, ambiance dark cabaret. Puis tout se déchaîne, grognements sur fond de rythmiques infernales, c'est très prenant et à ce moment là je pense, que l'assistance apprécie. Sur fond de guitares aux sonorités heavy et même 70's, le frontman déclame et raconte sa vie, sa haine et la voix se fait plaintive, puis enragée. Il se fait offrir des boissons au bord de la scène et on lui allume des cigarettes qu'il éteint sur ses bras, rite d'auto-destruction, propre au groupe. Le set se termine devant une assistance complètement hypnotisée. Ce show valait quand même le détour.

A peine dégagée, la scène est réinvestit par les Autrichiens de HELLSAW. Après les événements précédents ils font un peu pâle figure avec leur black conventionnel. C'est bien carré, bien joué mais c'est du vu, revu et entendu cent fois. L'assistance regarde et écoute poliment. Quatre petits morceaux et puis s'en vont laissant tout tomber sur les planches. Est-ce un entr'acte ? Mais non voyons ! Après, grosso modo, une heure 30 de spectacle on va pouvoir rentrer chez soi pour regarder les infos de 23 heures sur France 3.

Bien, on va dire que ce fut très court et intense (du concentré quoi). Et pour l'anecdote, la fille qui s'occupait du merchandising au fond de la salle nous dit, tout en rangeant ses T-shirts, "Lyon , shit city", Lyon ville de merde, merci beaucoup.