Qu’il fait froid pour ce samedi soir d’avant Noël ! Une affiche metal un 22 décembre, voilà de quoi se mettre du bon son dans les oreilles, une dernière fois, avant d’entendre des chants de noël à tout va.
Et pour l’occasion ce sont les sympathiques locaux de Dreaming Soul qui organisent ce concert, permettant aux Parisiens de Jarell d’ajouter une date Lyonnaise à leur tournée.

20h50, malgré l’absence de monde, il est temps pour Venitia de monter sur scène. Première constatation étonnante pour le Lyon’s hall : le son est super bon ! Aucun instrument n’est lésé : la gratte est puissante, la basse ressort bien, on entend bien le chanteur. La batterie cogne mais en général n’est pas un problème dans une salle de cette taille. Même les samples utilisés, tout au long du set, sont audibles. Le groupe joue bien, la prestation est très carrée mais le public semble peiner à rentrer dedans. La musique de Venitia est, en effet assez spéciale, mélange de metal, d’électro et de goth, et peut être pas des plus facile d’accès. Mais le groupe se défend très bien, la musique est très bien faite avec de bons gros riffs, des rythmes entrainants, le tout sous poudrer d’ambiance. A revoir donc avec un public peut être plus adapté.

Après un rapide changement de plateau, c’est au tour des habitués de la maison Lyon’s hall, j’ai nommé Dogmat, d’avoir la lourde tache de réchauffer un peu l’ambiance glaciale qui règne dans notre salle préférée. Le son de Dogmat résonne presque comme habituelle ici, fort d’une tournée d’hiver de 6 dates en 4 mois…au lyon’s hall ! Alors ce soir c’est un peu comme à la maison pour les sympathiques membres du groupe qui démarre leur set, coiffés pour l’occasion d’un chapeau de noël. Sourires garantis ! Leur désormais classiques y passent tous « Sweet disease » « 480 » « Cursed » et le désormais hymne non officiel du Lyon’s hall « Wild (fucking) Bunch ». Malheureusement le miracle du bon son qui avait accompagné Venitia, n’est pas au rendez vous, ce qui gênera un peu le groupe. Sur « Fighting back » Lionel, qui ferait passer la voix de Tom Araya pour une voix fluette, est rejoint par Joe, chanteur-bassiste de Moray Firth. Le groupe finit une bonne prestation sur « Leave the pain behind » mais mis à part quelques amis un peu (trop ?) excités, le public, peu nombreux, ne trouve toujours pas le courage de bouger.

Encore un changement de plateau qui ne traine pas et c’est tant mieux car la température polaire est juste légèrement plus chaude à l’intérieur de la salle. Dreaming Soul démarre son set sur les chapeaux de roue avec le classique « Lost in my own world ». Malheureusement, le pauvre chanteur mettra bien la chanson avant de se faire entendre. En effet le son n’est pas à son top, mais une fois le problème de micro résolu, c’est un Mick très en forme qui hurle et chante, avec il faut bien le dire, une des voix (chantée) les plus puissantes de la scène underground lyonnaise. Alors qu’importe les problèmes de son et le public désertique, le groupe nous balance ses compos avec une énergie débordante. Le batteur, complètement déchaîné, matraque son kit avec tellement de pêche…que l’on entendrait par moment que lui ! Il manquait en effet un peu de volume au niveau des autres instruments pour apprécier encore plus l’ensemble. Mélodies, riffs furieux, et passages plus calmes et planants, voilà le cocktail d’un groupe que l’on ne voit peut être pas assez souvent en concert dans le coin. Le set se termine sur l’excellent « The Wandsman » mais le public ne semble toujours pas réveillé.

Alors serait-ce les parisiens de Jarell qui arriveront à réchauffer tout ça ? Malheureusement, le temps de changement un peu long et l’heure tardive finiront de refroidir un public qui s’est encore dispersé entre temps. C’est bien dommage car Jarell envoie la purée et nous délivre du bon Death mélodique à tendance progressif. Ca joue bien, ça joue fort et c’est bien construit. Le chanteur nous fait par tour à tour d’une très bonne voix death et mais aussi d’une voix chantée, mix qui rappellera certains groupes nordiques. Petit reproche au niveau du son encore une fois : la basse semble de plus en plus forte, et on entend peu le claviériste. Mais ne soyons pas mauvaise langue, il est très dur de régler un son dans une salle vide….Sans être la pointe de l’originalité, la musique de Jarell est vraiment bien en place et abordée d’une manière très professionnelle. Les musiciens ne se démontent pas d’avoir faire beaucoup de kilomètre pour jouer devant si peu de monde et assurent jusqu’au bout. Un groupe à suivre.

Alors au final cette soirée ? Et bien, un peu dommage tout de même. Nous avons eu droit ce soir à 4 bons groupes, dans des styles très variés. 4 bons groupes qui ont bien assurés et qui vivent leur musique avec les tripes. Seulement….que faire quand le public ne répond pas présent ? Peut être était-ce dû au froid, à la concurrence des concerts de Mayhem et de Therion dans la même semaine ou alors aux fêtes de fin d’année…Il est vrai que l’on a vécu une année riche en concert metal sur Lyon, mais il est aussi vrai que les groupes amateurs ont besoin du public pour les encourager et leur permettre d’exister. Alors un grand merci ce soir aux organisateurs et aux 4 groupes qui ont bien assuré malgré le manque de monde. En espérant les revoir…..avec du public.