Jeudi 20 décembre 2007 à l’Antirouille, l’association Metal C.O.M.M.A.N.D. organise ce soir son douzième concert à Montpellier. Affiche un peu différente des habituels groupes death/thrash/black chéris par l’asso. Ce soir au menu c’est Nemesys + Herrschaft + Tamtrum. Une soirée électro/dark/indus en perspective …

21h, les portes s’ouvrent après quelques minutes d’attente dans le froid hivernal. Une cinquantaine de personnes sont présentes en tout début de soirée, la salle a l’air un peu vide. Mais d’étranges extraterrestres n’en ont que faire et grimpent sur scène. Nemesys ouvre le bal des festivités avec son « electro disco house metal ». Musique très bien accueillie par le public, qui voit son nombre augmenter au fil du temps … Entre deux beats electro et deux riffs rock’in’metal, c’est un show haut en couleurs qu’ils nous offrent. Un étrange jeu de scène entre le chanteur et la performeuse se met alors en route … Au final, un beau spectacle, une musique agréable mais un peu répétitive à la longue.

Après cette avalanche venue d’un autre monde, toutes les conditions sont requises pour accueillir Herrschaft comme il se doit. Herrshaftheu, ce nom ne vous dit rien ? Vous êtes pardonnés puisque ce jeune groupe parisien n’a sorti qu’une démo et n’a fait que quelques apparitions dans les caves dites underground de Paname (comprenez Paris). « Architects to the humanicide » (ouai rien que ça) m’a montré que le black indus n’est pas juste une jolie étiquette qu’on s’accorde à coller comme un label aoc. Et en parlant de label, Code 666 ça vous rappelle quelque chose ? Toujours pas, ok. Et Aborym bordel ?! ça vous parle ?!! Herrschaft est depuis peu signé sur le label d’Aborym … Tous ces éléments faisant que, vous l’imaginez, j’avais très envie de les voir sur scène. Petite déception car le son n’est pas au rendez-vous, ou plutôt, … où est l’ingé son ? Ce serait-il endormi sur tous ses boutons, oubliant d’augmenter les guitares et les machines ? … Incident regrettable donc, mais qui ne nuira pas tellement à la rage d’Herrschaft. Tout est réglé comme sur un orgue de barbarie. Les quatre hommes prennent possession de l’ambiance et dévoilent un à un leurs morceaux, y compris ceux de leur album à sortir en avril prochain. Le public semble aussi surpris que conquis par ce groupe, combo le plus « violent » musicalement de la soirée.

Changement de plateau et surprise. Une femme, emberlificotée dans une tenue –ce qui reste de ce qu’on pourrait appeler une tenue- débarque sur scène. Une « musique » indus (vous devez savoir que le terme de musique et celui d’indus ont du mal à se mixer) vient marteler nos tympans et rythmer le corps de la performeuse fétish. Un simple drap blanc, quelques bougies pour délimiter le périmètre et … d’étranges contenus de boites en fer plus tard, et c’est une véritable performance qui se déroule devant les yeux étonnés du public. Non messieurs de la répression, ce n’était ni du sang de poulet ni de la merde de porc. Un tour dans les loges avant, j’ai assisté à la préparation des boîtes en fer et peut vous assurer qu’il s’agissait de sauce tomate et de nutella. Comme quoi, toute chose est bonne à détourner.

Tamtrum arrive donc dans une salle déjà bien chauffée et il ne reste plus à nos aix en provençois (comment on dit ?!) qu’à nous montrer, une fois de plus, pourquoi ils sont la coqueluche de l’électro dark français. Dès les premières notes, il semblerait que la schizophrénie du public soit mise à nue. J’hésite à qualifier les comportements de certaines (de certains aussi) tellement leur engouement oscillait entre la crise de spasmophilie et une montée de fanatisme aigue. A moins que des décharges électriques soient la cause de ces incompréhensibles et violents mouvements d’avant en arrière de leurs bassins. Ah, on appelle ça la danse ? La sagesse me fait dire que c’est –simplement- l’effet combiné de beats violentissimes, de sueur et de drogues. Soit. C’est parti pour une heure de boum-boum, d’évaporations corporelles (à tous niveaux) et de bonbons en tous genres. Rien de plus que les extravagances que vous connaissez déjà sûrement, celles qui collent à Tamtrum. Du cuir, des torses nus, l’appareil génital de Sylvain faisant une brève apparition, Richard et ce dernier se relayant derrière les fûts et le clavier tandis que Benoît chantonne les fameux Pervert Inc., My Fall, Abort the pope, … un petit rappel est accordé alors que la salle menace d’ôter les fusibles de leurs emplacements (ce qui se traduit par une coupure soudaine du courant). The world you live in est donc repris en cœur par le public qui sait déjà que la fin est proche…

Un bon concert électro/dark ! Trois bons groupes, une bonne salle et (fallait bien que je le calle) une bonne organisation. Merci donc à Nemesys, Herrschaft, Tamtrum et Metal C.O.M.M.A.N.D. pour leurs efforts combinés.