Quant L'Empreinte déclare "Still Got the Blues" c'est bien pour organiser une soirée électrique, une déclinaison de rock blues confirmant que ce courant musical a de beaux jours devant lui. Qu'il soit contemporain ou qu'il revisite de thèmes plus oldies, les guitares incisives et criantes sont de sorties. Place aux musiciens.

Les frères Balkun viennent du Connecticut et possèdent une solide réputation dans le circuit US. Avec un premier album, "ReDrova" paru en janvier dernier, dont la production et l'enregistrement ont été confiés à Popa Chubby, le duo assure les premières parties du colossal guitarsite sur sa tournée européenne.

Sans complexes les deux musiciens s'engagent et délivrent un set intense, relativement carré, occupant l'espace comme un combo plus étoffé.
Derrière ses fûts, Nick bastonne sans faiblir, permettant à son frère Steve de s'autoriser toutes extravagances. Ce dernier assurant les guitares et la chant ne ménage pas sa prestation. Evoluant dans une attitude qui pourrait mêler des artistes comme Steve Ray Vaughan pour son look, Rory Gallagher pour ses vocaux et son approche musicale, Jimi Hendrix dans sa gestuelle, Steve Balkun captive un public nombreux, venu pour Popa Chubby, sans tarder. Ce blues riche en intensité, en énergie trouve des accents rock avec ses riffs imposants. Le guitariste jouant aux doigts est à son aise dans toutes les variations du genre, bottleneck, dobro... Le feeling transpire et l'Empreinte brûle sous les slides, bent, soli du chevelu chapeauté. Participatif et admiratif, l'assistance en échange de ce set animé renvoi ses clameurs à l'égard des Balkun Brothers. L'ambiance électrique dégagée musicalement et scéniquement est un bonne mise en bouche pour la suite à venir.

Quant Popa Chubby arrive sur les planches, le public est encore sous le choc de la première partie. Toujours aussi imposant, le guitariste épaulé de trois musiciens, évolue assis sur un coté de la scène proche de sa batterie légère. Revisitant des standards du blues rock et incorporant des compositions du groupe, la formation prolonge la liesse entamée depuis le début de la soirée. Popa est heureux de s'exprimer sur les planches et communique cette joie aussi bien dans son jeu, dans sa communication avec l'audience et dans ses gimmicks à l'égard de ses compères.
Il est vrai que le public est focalisé sur le guitariste, mais l'équipe qui l'épaule est dotée dans certain professionnalisme et de qualités techniques confirmées. Chacun pourra présenté ses compétences dans une intervention solitaire orchestré par Popa. Une légère faveur est faite pour son batteur, qui permet au six cordiste d'entrer dans un échange au son de cymbales et de fûts lorsqu'il se positionne derrière son deuxième instrument de prédilection.
Tout au long de ce set, les standards défilent sans temps morts et paraissent moins âgés qu'ils peuvent l'être. Popa sans remanier ces titres cultes, exécute ces compostions avec une telle énergie, une telle passion qu'ils en deviennent rajeunis.
Lorsque le tour des rappels arrivent, il n'est pas question de quitter les planches, le groupe nous accorde une série de morceaux semblant vouloir jouer jusqu'au petit matin. L'assaut final mettra à l'honneur les Balkun Brothers pour une jam avec Popa Chubby au complet. La bonne humeur est évidente et transpire vers le public.
Quant les lumières se rallument, les deux formations rejoignent rapidement les stands de merchandising pour une série de dédicaces. Une seconde pour Popa qui en a assuré une avant le show lors de l'ouverture des portes de la salle.

L'Empreinte nous a proposé une soirée riche en intensité dans un confort visuel et sonore maitrisés.