Samedi 12 Janvier 2008, second round du Sin Cession ! Gong !

Pour les retardataires, rappelons le concept du Sin Cession : 4 dates, quatre groupes par soirée, à la fin, un seul d’entre eux survivra. Les vainqueurs de chaque soirée auront à s’affronter dans un super concert qui déterminera un vainqueur régional…qui aura ensuite à affronter ses petits camarades issus des autres régions dans un super méga concert attribuant au meilleur une place pour jouer directement sur le Hellfest ! autant dire que pour les groupes participants, l’enjeu est réel, tout comme la motivation…et le stress !

Mettre en place un tel évènement requiert alors un sérieux investissement au niveau de l’organisation, challenge relevé haut la main par toute l’équipe de l’asso Rock Runners’ ! tout est effectivement mis en place pour accueillir aussi bien les groupes (chouchoutés, mais alors…ça c’est du catering !) que le public, reçu dans la salle chaleureuse du Warm Audio, idéale en tous point pour l’évènement ; chauffée, clean, avec une équipe d’ingés son et avec un bar digne de ce nom ! En un mot : parfait, rien n’est laissé au hasard et tout sera ultra pro d’un bout à l’autre de la soirée.

7 Weeks sera le premier groupe à monter sur les planches, devant une salle quasiment vide, le public n’étant pas encore arrivé ; et comme dans les finales de patinage artistique, passer en premier n’est pas l’exercice le plus aisé, d’autant plus que l’affiche du soir comporte quelques prétendants sérieux à la victoire. Un peu tendus, les musiciens se lancent dans une prestation toutefois énergique révélant des compos originales mêlant bonnes rythmiques et rock’n roll ! Manque cependant un brin de peps supplémentaire pour convaincre totalement (et le pied de cymbale qui chute n’aide pas) comme le prouvent les deux derniers titres plus enlevés et du coup plus séduisants. Le niveau technique est bien présent (tous les regards sur ce guitariste qui « tricote » !) garantissant un avenir prometteur à 7 Weeks malgré une prestation du soir peut être un peu timide.

Pour laisser les mêmes chances à chacun, chaque groupe dispose de 30 minutes pour s’exprimer et les changements de plateaux rapides amènent alors la formation suivante : Pipedreams. La salle plus remplie (groopies en tête) promet une ambiance un peu plus chaude pour la team savoyarde. Musicalement parlant, pas de quoi fouetter un canard, voilà du gros hardcore, et si le frontman hurle et donne de sa personne, c’est vu vu vu et re re revu. Chant clair caricatural limité, second chant faiblard, le groupe est en place mais ne pourrait prétendre que peu de choses sur l’affiche du jour. Aux suivants !

Du plus sérieux se profile avec Obnoxious, challengers officiels. Le niveau sonore prend une nouvelle tournure car voici venir la demi heure brutale, idéale pour animer vos soirées ; les pogoteurs tombent les chemises, amateurs de sueur, c’est parti. Une chose est claire, le groupe progresse, orientant ses sonorités vers des lourdeurs plus brutales, plus death, une bombe vient d’exploser dans le WarmAudio, les growls qui jaillissent des enceintes n’y sont certainement pas pour rien. La prestation est technique, carrée, explosive et surtout…très rapide ! car avec un registre si animé, 30 minutes se sont vite écoulées, et après une telle performance, le moins que l’on puisse dire c’est la salle porte bien son nom. Vous vouliez du lourd, en voici.

Les spectateurs paraissent être tous arrivés pour recevoir God Damn, et les lyonnais se posent ainsi devant une foule déjà acquise à leur cause (groopies en tête, décidément…). Mother fuckers, ce ne sera pas cette fois que les headbangers se reposeront, car le stoner puissant qui empli la pièce incite vivement au mouvement du cou. Pour God Damn, l’exercice de la scène semble être une simple formalité ; le chanteur communique ainsi plus avec le public que les groupes précédent, maintenant une ambiance de feu. Gros son, compositions originales, puissantes, aux accents sudistes et de Pantera dans les vocaux, l’action est de rigueur. Un petit détour par des passages plus bluesy et God Damn enfonce le clou, décidément, le choix du jury sera difficile.

Mais la soirée n’est pas terminée, il reste en effet encore un groupe. Et si personne ne semble bien connaître V13, les premières notes produites par les cannois créent la surprise et laissent entendre que finalement, ces trublions qui gesticulent sur scène pourraient créer la surprise. Le hardcore complètement déjanté qui résonne attire rapidement la foule, il y a du Patton dans l’air, et le jeu de scène psychotique du chanteur principal, à la frontière de l’autisme ne laisse pas indifférent. Le maître mot des musiciens ? « Surprendre ». Le jeu de scène bien barré, les bruitages vocaux à gogos, les changements de rythmes et sons en tout genre assurent le spectacle, des effets à vrai dire bien nécessaires pour différencier à l’heure actuelle une formation évoluant dans ce registre musical des autres. Un peu agaçants sur la fin de set, V13 a visiblement produit son petit effet, au jury de délibérer maintenant…et au public de voter également pour son groupe préféré. Pour les déjantés V13 tapez 1, pour la rage d’Obnoxious (indubitablement la formation la plus explosive du soir) tapez 2, pour la puissance et la chaleur de God Damn tapez 3…

Et si le vote du public demeure certes, partial, celui du jury ne l’est pas, la victoire (on aurait apprécié un roulement de tambour…mais la batterie a déjà été démontée depuis longtemps) revient à God Damn, devant V13, Obnoxious et 7 Weeks ex aequo, et Pipedreams bons derniers. Un représentant stoner ira donc en finale régionale ! Prochain round à suivre le 25 Janvier pour un Sin Cession 2008 parfaitement réussi, proposant des soirées de haut niveau dans un cadre idéal, que demander de plus ?