Après un passage remarqué en 2014 à L'Orchidée du Cheval Blanc, MGLA est de retour à Paris dans la salle du Glazart, deux ans après y avoir livré une prestation magistrale lors du feu Black Metal Is Rising. Mais avant que les Blackeux polonais n’investissent la scène, c'est à trois autres groupes venus des quatre coins de l'Europe que reviennent le privilège d'ouvrir les hostilités.

On commence par les Autrichiens de Kringa. Formé en 2009, le combo n'a que 3 démos et deux EP à son actif. Qu'à cela ne tienne, le quartet va tout de même défendre sa dernière réalisation 4 titres « Total Mental Desecration » sortie en 2014. Mais le Black Metal « Darkthronien » de Kringa ne va pas passionner les foules de ce soir, qui semblent rester de marbre face à leur musique (en témoignent notamment les applaudissements timides à chaque fin de morceau). Il faut dire que le show est très statique et manque cruellement de charisme.

Setlist Kringa :

1. TMD
2. Unknow
3. Wreck The Temples
4. Pearly Gates, Abhorrent Ascent
5. Nigromancee
6. Sanguine Painter

Enchaînons sans plus attendre avec Misthyrming. Dans leur premier opus « Söngvar elds og óreiðu » sorti cette année, les Islandais pratiquent un Black qui, certes ne réinvente rien, mais ne manque pas de personnalité. Leur musique évoque tour à tour l'ambiance occulte d'Ascension, Hate Forest pour la voix rauque et caverneuse de DG et Deathspell Omega ou encore leurs compatriotes de Svartidaudi pour les dissonances malsaines. La formation nous délivre un set prenant et d'une férocité phénoménale. Le public se montre très réceptif aux riffs incisifs de Misthyrming. Si le frontman DG occupe une bonne partie de l'attention, il ne faut pas oublier son acolyte HRH qui fait preuve d'une sauvagerie et d'une précision chirurgicale derrière les fûts. Une excellente découverte pour votre serviteur !

On passe un cran au dessus dans la brutalité avec One Tail One Head. Et le moins que l'on puisse dire, c’est que les Norvégiens ne font pas dans la dentelle. Le sulfureux vocaliste Luctus et ses sbires auront l’honneur d'assister à la première déferlante de violence de l'assistance, qui semble acquise à sa cause. Headbangs et pogos frénétiques, pas de doutes, le Black 'n' Roll poisseux des scandinaves fait mouche. Misant sur les compositions de leur EP éponyme, du deux titres « Tandava » et de ses premières démos, le quartet nous déverse sa haine à la figure. Et la performance ne manque pas de charisme, les bougres ne s'économisent pas sur scène et surtout l'emblématique leader. Tel un lion en cage, le sanguinolent Luctus arpente la scène de long en large avec fougue, foudroyant la foule d'un regard enragé, malmenant son pied de micro et n’hésitant pas à donner des coups de pieds dans les premiers rangs. Un show intense, qui aurait été encore plus percutant avec une musique un peu moins répétitive.

Setlist One Tail One Head

1. Arrival
2. Worlds Open, Worlds Collide
3. One Tail, One Head
4. (Unknow)
5. Rise in Red
6. The Splendour of the Trident Tyger
7. Wings
8. Cleanse, Enshrine in Madness
9. Awaken (Being Beyond Form)

Place maintenant à ceux que tout le monde attend : MGLA. En 15 ans de carrière, les Polonais ont toujours été réguliers sur la qualité de leur musique, et ce n'est pas leur dernière réalisation sortie en septembre qui nous prouvera le contraire. Tout de noir vêtus et encagoulés, les musiciens vont livrer un set à la hauteur des espérances de tous les Blackeux présents ce soir. La frénésie dans la fosse est bien palpable, et la furie s'enclenche dès les premières notes de « Mdłości  I ». Le groupe prouve à nouveau qu'il n'a pas besoin de s'épancher dans des discours pour que le public lui mange dans la main. MGLA est en live comme sur CD : constant dans la qualité. Le son limpide met parfaitement en valeur la noirceur et les subtiles harmonies mélodiques de cette « musique du déclin ». Loin de la transe, la foule se déchaîne sur une setlist qui pioche dans l'ensemble de la discographie du groupe : « Further Down The Nest » (I) ; « Mdłości  » (I et II), « With Hearts Towards None (I et VII), « Groza » (III) et le petit dernier et troisième album « Exercises in Futility » (I, II et VI) (A noter que le premier EP « Presence » et les morceaux « Power and Will » du split « Crushing The Holy Trinity » manquent à l'appel). C'est après 1h15 d'un show dantesque que les Polonais tirent leur révérence dans la plus grande discrétion, saluant avec sobriété son public sur les rotules certes, mais totalement conquis.

Setlist MGLA :

1. Mdłości I
2. Further Down The Nest I
3. Exercices In Futility I
4. Mdłości II
5. With Hearts Towards None I
6. Exercices In Futility II
7. Groza III
8. With Hearts Towards None VII
9. Exercices In Futility VI

Un grand merci donc à Garmonbozia pour cette splendide soirée et à Loren Synnaeve du Glazart d'avoir permis à Pavillon 666 d'assister à cette date monumentale !

N'oublions pas également Camille Lambert du webzine Scholomance pour ses superbes photos !