CHRONIQUES DE CONCERTS

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JIM JONES & THE RIGHTEOUS MIND
Avec : Little garçon01, Jim Jones and The Righteous Mind02
Date du concert : 03-03-2016  
Lieu : Le Marché Gare - Lyon [ 69 ]  
Affluence : nc  
Contact organisateur : http://www.marchegare.fr/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 09 mars 2016 - Chroniqueur : Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat  


C’est dans un Marché Gare déjà bien rempli que va débuter le set du trio de Little Garçon.
J’ai quand même du mal à déterminer quelle affiche ce soir a fait déplacer le plus de monde. Est-ce le nouveau line up de Jim Jones qui fait son retour après l’extinction un peu prématuré des Jim Jones Revue où est-ce nos énergiques front women lyonnaises de Little Garçon.
Je n’en mettrai pas ma main à couper car Little Garçon semble susciter depuis pas mal de temps un certain engouement de la part du public et on va vite comprendre pourquoi quant à leur prestation sur la scène du Marché Gare en ouverture de Jim Jones & The Righteous Mind.

C’est en fait la première fois que j’ai la chance de voir Little Garçon sur scène. La c’est quand même franchement de ma faute car depuis 2012 le trio lyonnais a quand même fait un paquet de concerts et j’aurai pu bouger mon cul pour aller les voir. Comme d’habitude je n’ai fait qu’y penser et l’idée s’est perdue dans les méandres de mes pensées brumeuses…
En tout cas ce soir j’y suis et je vous jure que je n’avais que l’envie d’y rester tant leur set a été excellent, bien au-delà de toutes mes espérances.

Little Garçon balance un rock à l’état brut d’un genre plutôt sévère. La cohésion au sein du groupe est résolument parfaite car Anita au chant et Julia à la guitare font office de deux front women qui se complètent parfaitement et n’hésitent pas à balancer leurs tripes sur scène.

Axel qui est le seul membre masculin du groupe est le contrepoids rythmique indispensable à la formation. Il est également bien connu pour être également le batteur du terrible duo façon Wampas : Le Réparateur.
Au sein de Little Garçon Axel s’en donne aussi à cœur joie mais sur des tempos plus modérés ce qui lui permet de donner plus de puissance à son jeu de batterie et ainsi créer une atmosphère genre gros son en parfait accord avec la gratte de Julia.

Mini ampli Orange série Terror sur son baffle, Gibson au poing branchée direct au tout, Julia envoie un gros son crunch d’une qualité sans pareille.
Sans fioriture, ni cérémonie, Julia est une excellente guitariste et une vraie rockeuse qui envoie du steak pas possible et croyez moi ce n’est pas de la vache folle.
Elle déploie du jeu, elle envoie du son, elle partage parfaitement son jeu entre grosses rythmiques implacables et solos enragés.
Julia est impressionnante car elle est un peu tout à la fois et se multiplie tout au long du set. Elle est en même temps l’appui mélodique et rythmique indispensable au groupe et le plus fort c’est que ça ne sonne jamais creux bien qu’elle soit le seul instrument à cordes du groupe. Elle sait donner à sa gratte un son doté d’une grosse amplitude tant et si bien que l’on ne ressent pas qu’elle est la seule et unique guitare du groupe.

Tout comme JJ Goldman elle a aussi trop saigné sur les Gibson et nous a fait vers la fin un petit plan hémoglobine où elle s’est amochée la main droite certainement avec une vis ou un pontet de son chevalet, c‘est vous dire si elle a mouillé le maillot.

Anita au chant est également une vraie rockeuse dans toute sa splendeur. Elle emmène son groupe avec beaucoup de verve et comme elle a vraiment du coffre, le chant chez Little Garçon est particulièrement énergique.
Anita a beaucoup de charisme et sait captiver son public. S’il ne vient pas à elle, alors c’est elle qui ira le chercher. La recette est magique puisque ça marche et que le public jamais rassasié en redemande encore.

Ce qui est agréable, c’est qu’en plus de leur musique bien groovy d’un genre rock très musclé, voire garage aux influences punks, les membres de Little garçon maîtrisent parfaitement la scène et y sont à l’aise comme s’ils avaient fait ça toute leur vie.
La complicité semble être le mot d’ordre entre Anita, Julia et Axel, on le ressent nettement dans le jeu de scène de chacun et surtout lorsque les deux filles n’hésitent pas à chorusser ensemble sur le même micro.

Little Garçon, c’est 200 % d’énergie positive avec un seul regret, celui de ne pas voir une seconde guitare au sein du groupe. Une gratte qui serait accordée en drop ou dans un open tuning assez bas, ce qui permettrait à Julia de pouvoir exploiter pleinement ses talents de guitariste, surtout dans des solos bien fuzzy et bien meurtriers.

De toute façon pour moi, il n’y a pas à discuter, Little garçon c’est 10/10 parce que je n’ai pas mieux à offrir comme appréciation…
Rendez-vous sur leur page Facebook et sur leur page officielle. Voir les liens ci-dessous.

https://www.facebook.com/LittleGarcon?fref=ts

http://www.littlegarcon.com/


Après ce set d’ouverture totalement énergique et excellent des lyonnais de Little Garçon, c’est au tour du gros morceau de la soirée de monter sur les planches encore brûlantes du Marché Gare.
Le set qui s’annonce n’est pas des moindres puisqu’il s’agit du retour de Jim Jones qui ce soir ne passera rien en « revue » puisqu’il est avec son nouveau combo, The Righteous Mind.

Du quintet des Jim Jones Revue, il ne reste dans l’équipe mise à part Jim Jones lui-même, que Gavin Jay à la basse.
Dès lors que je me suis intéressé au nouveau groupe de Jim Jones, j’ai passé en « revue » tous les membres et là je vous avoue que je n’ai pas trop pigé le truc. Le nouveau line up ne compte au total pas moins de sept musiciens différents, alors que nous n’en verrons que cinq sur scène.
Jim Jones a visiblement opté pour la formule sport d’équipe avec des remplaçants en cas de soucis…

Le set des anglais attaque dur avec du bon vieux rock’n roll à l’appui tout à fait dans la trame de ce qu’il se faisait avec le Jim Jones Revue.
Pourtant certaines choses ont changé. Et particulièrement dans l’instrumentation. Alors que dans son ancien groupe, très rock, très incisif, Jim Jones utilisait des guitares au son plus agressif telles que des ½ caisses flanquées de très bons humbuckers. Désormais le son est plus feutré et des guitares plutôt typées jazz montées avec des P90 ont fait leur apparition sur scène.

Par conséquent, même si Jim Jones et ses musicos envoient toujours de bons vieux rocks à l’ancienne, le son est bien moins incisif, même si la musique a su garder son côté enragé. Les sons clean comme les crunch ont conservé une bonne vielle sonorité bien voluptueuse à la Fender.
D’autres instruments ont également fait leur apparition au sein de ce nouveau combo. Il y a tout d’abord la contrebasse dont Gavin Jay se sert avec dextérité que ce soit tantôt aux doigts ou tantôt à l’aide de l’archet.

Jim Jones a aussi fait l’acquisition d’un vieux modèle assez sommaire de pedal steel guitar dont son guitariste se sert uniquement en mode lap steel. Le pedal steel guitar est un instrument très prisé dans la country et il est particulièrement difficile d’en jouer. Par conséquent utilisé en lap steel avec des pédales d’effet de partout au sol, il devient plus facile à utiliser.

Cela me permet d’en venir principalement aux différents titres que Jim Jones et son band nous interprètent ce soir.
Même si les bons vieux thèmes récurrents de rock’n roll à fond les watts restent omniprésents sur la set liste, il n’en demeure pas moins que les anglais ont largement dérivé vers quelque chose de beaucoup plus psychédélique.

La première marque de fabrique de ce renouveau est le fond de scène où des images bien typées psyché sont diffusées en continu.
La contrebasse jouée à l’archet couplée avec du lap steel bien planant et le tout aspergé de delay dispense une atmosphère plutôt psyché tendance new age mixée à la sauce seventies.
Ce nouveau son chez Jim Jones semble quelque peu inhabituel, pourtant j’avoue qu’il est assez prenant tant et si bien que l’on se laisse facilement embarquer à travers ces ballades obscures aux accords dissonants.

Jim Jones réussi plutôt bien son pari avec cette nouvelle approche musicale à laquelle une fois de plus il sait s’adapter avec aisance grâce à son charisme habituel et sa technique accrocheuse à la guitare.
Même si le set des anglais est parsemé de ces ballades planantes et langoureuses, il n’en demeure pas moins que l’esprit du groupe reste axé sur le rock’n roll pur et dur comme on l’aime.
Alors si par moment l’exaltation baisse au travers de ces nouveaux titres on ne peut plus planants, derrière ça redémarre aussi sec avec des musiciens au taquet qui passent du calme plat au déchaînement de la tempête aux limites du garage rock.

En tout cas je peux vous assurer que Jim Jones et ses Righteous Mind ne se donnent pas à moitié et qu’ils mouillent vraiment le maillot. Sur scène c’est une véritable furie lorsque le rock se déchaîne. Jim Jones et ses acolytes guitariste et bassiste n’ont peur de rien et viennent carrément au contact du public et croyez moi qu’entre le guitariste et le bassiste, il ne fait pas bon traîner devant la scène au risque de se ramasser un manche de gratte en pleine poire.

Quoi qu’il en soit, c’était un set absolument génial avec un Jim Jones qui m’a surpris une fois de plus par son ouverture musicale et ses capacités à savoir se renouveler tout en restant aussi énergique et attractif qu’auparavant.
Jim Jones and The Righteous Mind est un groupe prometteur dont nous n’avons pas fini d’entendre parler. Je pense que nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements et que lorsque la machine parfaitement rodée sera lancée à plein régime ça va faire vraiment mal et la scène garage psyché n’aura qu’à bien se tenir.

Pavillon 666 remercie chaleureusement toute l’équipe du Marché Gare qui nous ont invité à partager cet événement avec eux. C’était une superbe soirée dans un Marché Gare quasi complet pour une affiche comme nous devrions en voir plus souvent.






 


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