C'est, pour ma part, avec une certaine impatience que je me dirigeais vers le Trabendo en ce 15 mars dernier. En effet, la perspective de couvrir la date parisienne d' Enter Shikari, groupe OVNI qui me chamboule depuis plus de 10 ans, excitait tous mes sens.
D'autant plus que nous avions décroché une interview ( voir le lien en fin de report ), merci au passage à H.I.M. MEDIA et à la gentillesse des équipes de tournée du groupe.

Les détracteurs d' Enter Shikari le sont bien souvent parce qu'ils ont du mal à situer le groupe. Je dois dire que si je devais décrire le groupe, j'hésiterais un peu. On navigue clairement entre plusieurs eaux : électro, rock, trance, punk, pop …

Je pensais, n'ayant jamais eu l'occasion de les voir en live, que ces « non-choix » étaient assumés et que les quatre Anglais avaient décidé de faire ce que bon leur semblait, au mépris des étiquettes. Attitude rafraîchissante dans un monde musical de plus en plus formaté et asservit.

En fait, c'est pire...
Le sentiment de vivre un véritable chaos où tout peut arriver est palpable dès les premières minutes du show. Je n'en suis pas à mon premier concert, loin de là, mais rarement je n'ai ressenti un tel débordement d'énergie et une telle générosité envers le public.
Au titre d'exemple, la première chose que j'ai vue du concert, alors installé en fosse photographe, c'est le chanteur, Rou Reynolds littéralement voler au-dessus de moi pour se jeter dans la foule, micro en mains en hurlant les paroles du titre Enter Shikari.
Comportement encore plus surprenant lorsqu'on le compare avec notre rencontre de l'après-midi où les gars ont été d'une gentillesse et d'un calme hors du commun.

Et sinon, ça donne quoi ?
Après 13 ans de carrière et des centaines de concerts, Rou, Rory C, Rob et Chris sont devenus de véritable pros de la scène. Je l'ai déjà dit précédemment, mais je ne pense pas qu'il aura fallu longtemps au Trabendo pour se rendre compte de cela.
Les Anglais entretiennent en permanence les contacts, y compris physiques, avec leur public. Slams du guitariste qui tenait à jouer sur les épaules de quelqu'un (?!), un chanteur qui fend la foule pour mieux chanter au milieu de la salle ou encore un flight-case jeté dans le public pour servir d'estrade mobile !!
Une ambiance dantesque pour des garçons visiblement pleins d’énergie.

Preuve qu' Enter Shikari est un grand groupe de live, la qualité de l’interprétation ne pâtit pas de toute cette ardeur et le rendu est assez fidèle aux albums, pourtant relativement produits. Part belle au dernier opus The Mindsweep avec 9 titres dont le très populaire Slipshod reprit en cœur par une audience très réceptive et alternant entre danses et pogos. Les fans de la première heure n'ont pas été oubliés et les hits : Mothership, Sorry, You're Not a Winner ou Gandhi Mate, Gandhi ,furent l'occasion de moments grandioses.
À noter l’interprétation du très intime et personnel Dear Future Historians... par Rou, sur un piano disposé au milieu de la salle, on ne peut plus au contact de son public, un moment magique de communion qui restera dans les mémoires des chanceux présents.

Il y aura un avant et un après 15 mars 2016, pour moi en tout cas, ce groupe est puissant, imprévisible, généreux et heureux de jouer. De plus, le Trabendo et un écrin parfait pour ces combos désirant un contact privilégié avec ses fans.

Enter Shikari, je serai encore présent la prochaine fois.
Still we will be here standing like statues.