CHRONIQUES DE CONCERTS

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KORPIKLAANI
Avec : MOONSORROW01, KORPIKLAANI02
Date du concert : 18-04-2016  
Lieu : CCO - Villeurbanne [ 69 ]  
Affluence : 500  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/slhproductions/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 29 avril 2016 - Chroniqueur : Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat  


Ce soir, entre 400 et 500 personnes sont attendues au CCO. Sounds Like Hell Productions a encore bien déguillé en organisant une affiche du tonnerre qui va les conduire vers un nouveau concert à guichet fermé. Une réussite dans la logique des choses puisque ce n’est pas du menu fretin qui est au programme de la soirée.
Rien de moins que les black metalleux de Moonsorrow et les folk metalleux de Korpiklaani, c’est quand même énorme. De plus les deux combos viennent de Finlande alors c’était l’occasion de faire un tir groupé.

Une fois tout le monde bien tassé dans le CCO, j’ai bien cru qu’il allait déborder. Quelle « chaleur humaine » !! On se serait cru pendant la mousson au Vietnam, il ne manquait que la pluie à l’intérieur de la salle.

C’est donc dans une salle surchauffée que les finlandais de Moonsorrow ouvrent le feu sur un fond glacial de lumières noires. A cet instant tout devient obscur et l’hiver éternel tombe sur le CCO.
Moonsorrow est un groupe que j’aime particulièrement et qui présente le fait de jouer un black metal très mélodique. On catalogue très souvent leur musique de pagan, mais hormis leurs textes aux tendances folkloriques ou traditionalistes et de certaines intro colorées avec des sons d’instruments traditionnels imités au clavier, l’essentiel la musique de Moonsorrow n’à pas grand-chose de pagan. C’est un pur groupe de black metal mélodique aux tendances vikings metal et point barre.

L’avantage que présente Moonsorrow pour les néophytes, c’est d’être un groupe dont la musique est abordable par tout public. Il ne faut pas oublier qu’ils viennent d’une contrée particulièrement prolifique question black metal de qualité et que leur musique est très accessible.
Il n’en n’est pas de même quant à certains de leurs homologues finlandais qui pratiquent un black metal sauvage et vindicatif qui n’est pas forcément à la portée de tout le monde. La Finlande possède certainement parmi les meilleurs groupes de black metal au monde et la rigueur de la vie au sein de ce pays à la géographie et au climat assez rudes n’y est certainement pas étrangère.

Moonsorrow a choisi une voie plus nuancée et plus poétique avec des mélodies voluptueuses agrémentées d’un son qui possède beaucoup d’amplitude.
Inspiré de la culture germano scandinave, les grimages sont présents sur les visages des membres du groupe dans un style plutôt ensanglanté. Cela n’apporte rien à leur musique mais ajoute un plus au contexte obscur de leur show. Leurs lights sont résolument splendides, toujours à la frontière de la clarté et des ténèbres. Un spectacle de Moonsorrow en salle, c’est toujours quelque chose d’impressionnant. C’est l’endroit rêvé où les scandinaves peuvent offrir à leur public tout le coté dantesque de leur show et cela sans modération aucune.

Ils ont choisi pour le set de ce soir, huit titres magnifiques qu’ils ont judicieusement choisis parmi leurs sept albums, dont le premier fut enregistré en 2001 après plusieurs démos et leur dernier, « Jumalten aika », sorti en 2016 qui est un magnifique album aux intonations très guerrières.
Ville Sorvali à la basse et au chant nous invite de sa voix aboyée et ténébreuse à voyager au cœur de la taïga et de l’hiver au travers d’une nuit sans fin..

Grâce à la musique plutôt mélodique de Moonsorrow, la Finlande se fraye un chemin de lumière au beau milieu de labyrinthe très obscur du black metal finnois.
A noter que lors d’un morceau un peu plus enlevé durant leur set, Jonne Järvelä de Korpiklaani fera une apparition sur scène pour chanter avec Moonsorrow. Le public essentiellement venu pour les finnois de Lahti lui fera un triomphe.
Toutefois, je reste persuadé que le public a été plus que convaincu par la prestation de Moonsorrow au vu du pit qui s’est pas mal bougé et l’ovation monumentale qu’ils ont reçu à la fin de leur set.

La prestation scénique des membres du groupe est réellement agréable puisque les deux guitaristes et le chanteur sont sans cesse en mouvement et occupent particulièrement bien l’espace de la scène du CCO. C’est ce qui fait que nous assistons à un véritable show car personne ne reste planté devant son pied de micro à jouer sa partition. Pour du black metal, le set est très vivant, du plus il est accompagné de jeux de lumières tout à fait grandioses ce qui donne soudan au CCO une dimension de zénith.
Lorsque je pense à certains concerts de black metal où l’on s’éclaire quasi à la bougie, là c’est magique et tout le monde en prend plein les yeux, c’est un véritable spectacle et non une caricature.

Moosorrow sera présent au Ragnard Rock le samedi 23 juillet en tête d’affiche. Comment aurait-il pu en être autrement. Alors si comme moi vous êtes des inconditionnels des finnois et de leur black metal unique aux assauts les plus violents jusqu’à l’atmosphérique, je vous donne rendez-vous à cette date pour en reprendre une dose.


Changement de décor sur la scène du CCO et c’est au tour du très attendu « Clan Des Contrées Sauvages » (Korpiklaani) d’entrer en piste.
C’est sans cérémonie que les finnois démarrent pied au plancher pour 1h30 de show qui va choper le CCO par les oreilles et le secouer dans tous les sens.
Pour celles et ceux qui possèdent quelques lacunes en musicologie, il est important de préciser que Korpiklaani pratique un certain folklore certes, mais pas forcément celui que l’on croit.

La musique des finlandais de korpiklaani s’inspire particulièrement de deux sources précises. Ce qu’ils jouent n’a rien strictement rien n’à voir avec de la musique traditionnelle finlandaise qui est d’ailleurs très proche de la musique folklorique suédoise. Cela est bien entendu du au fait que la Finlande à appartenu à la Suède jusqu’au début du 19ème siècle.

L’une des premières influences dans la musique des Korpiklaani est ce que l’on appelle le « Humppa » qui est une musique apparue dans les années 50 et qui puise plus ou moins ses origines dans le folklore germano-scandinave. Cette musique est particulièrement dansante et festive et se caractérise par sa rapidité, à savoir deux battements par mesure et le tout envoyé sur un tempo ultra rapide avoisinant les 250 à la noire.

Il faut également savoir que durant presque un siècle, la Finlande à été sous la domination de la Russie, jusqu’en 1917 où elle a pris son indépendance.
Par conséquent le folklore des pays baltes est très présent en Finlande et les Korpiklaani en font constamment usage dans un bon, nombre de leurs titres.
Après, lorsque l’on construit une musique aux tendances plutôt folk en mêlant de la humppa avec du folklore des pays baltes, vous obtenez un résultat résolument détonnant. C’est justement ce qui fait la marque de fabrique des Korpiklaani qui en rajoutant des instruments de l’ensemble de base du rock, à savoir, guitare, basse et batterie, ils obtiennent une sorte de folk metal puisque le tout est sévèrement appuyé par cette orchestration. Les instruments folks tels que le violon et l’accordéon se chargent uniquement des mélodies.
On peut retrouver un peu le même genre de schéma chez des groupes comme les Dropkick Murphys mêlant le folk irlandais à une musique punk rock très enlevée, ou encore chez The Real McKenzies, mêlant le folk celte à la musique punk rock.

Pour en revenir au set des Korpiklaani, je l’ai personnellement trouvé très énergique et très festif. Le public a bien transpiré et s’est bien amusé.
La fosse faisait plaisir à voir, avec un public qui sautait et qui cavalait dans tous les sens. Ils y en a qui ont du perdre pas mal de calories durant le show.
Le son était tout à fait excellent, ce qui fait que des instruments particulièrement mélodiques comme l’accordéon ou le violon étaient mis en valeur et agréables à entendre.
De plus, les musiciens ne sont absolument pas statiques et quadrillent la scène de tous côtés. Jonne Järvelä au chant se réserve le contact du public et n’hésite pas à enflammer le pit pour que ça bouge encore plus.

Les titres s’enchainent sans respirer et il est vrai que parfois tout se ressemble un peu et peut paraître redondant. Seulement je pense qu’il faut voir les choses différemment. Korpiklaani est un groupe fait pour se divertir et non pas pour écouter pendant deux plombes le cul sur une chaise, sinon il est vrai que l’on s’emmerderait vite. C’est de la musique vraiment faite pour s’amuser et le public se fout complètement de savoir si le titre A ressemble au titre B, tout ce qu’il lui importe c’est de courir dans tous les sens dans le pit.

Ils nous ont également servi des lumières magnifiques, tant et si bien qu’à un moment j’ai quand même vérifié que j’étais bien au CCO. Adieu les lumières rouges pisseuses et l’obscurité, nous naviguions en pleine lumière.
A la demande du public les Korpiklaani reviendront pour un rappel et au final nous aurons assisté à deux shows très différents et absolument magnifiques. Par conséquent, cette affiche prometteuse aura rempli toutes ses promesses.

Nous remercions chaleureusement nos amies de Sounds Like Hell Productions de nous avoir invités à partager cet événement à leur coté. C’est encore une occasion pour les féliciter de tout le travail et du mal qu’elles se donnent afin de nous concocter des affiches d’une telle qualité.






 


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