CHRONIQUES DE CONCERTS

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SOLSTAFIR
Avec : Sólstafir
Date du concert : 15-05-2016  
Lieu : Le Divan du Monde - Paris [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.garmonbozia-inc.com/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 31 mai 2016 - Chroniqueur : Azmep - Photographe : Nicolas Chaigneau https://www.facebook.com/nicolaschaigneauphoto/  


Ce soir le divan du Monde devient Islandais : Sólstafir s’empare de l’endroit pour défendre son opus «Ótta» accompagné de musiciens supplémentaires. Aucune première partie n’est prévue.
Avant que le concert ne commence, on sent l’assemblée fébrile, pressée d’assister à ce concert annoncé comme exceptionnel. Dans l’ambiance feutrée du divan du Monde s’installent trois violonistes, un violoncelliste, un pianiste et le batteur, bientôt suivis par Sæþór Maríus "Pjúddi" Sæþórsson le guitariste au chapeau, Svavar "Svabbi" Austmann le bassiste aux longues tresses… et enfin Aðalbjörn "Addi" Tryggvason, le chanteur au charisme indéniable.

Lentement, très lentement, les premiers sons de Dagmál s’élèvent… et c’est parti ! Aðalbjörn laisse passer une intro plus longue que dans la version album et semble profiter de la musique autant que s’il était dans le public. Sa voix emplit ensuite le Divan de sa tonalité déchirée si particulière.
Et puis tombé de rideau. Quasiment plus de lumière, plus un son. Le public retient son souffle et on ne distingue plus que les silhouettes des membres du groupe alors qu’un son de violon qui semble lointain s’impose et monopolise l’espace physique et sonore. Le «Ótta» Show nous amène directement son titre éponyme pour le plus grand bonheur de chacun ici. Le morceau à la fois planant et déchirant est exécuté à la perfection et nous prend aux tripes au point qu’on en oublie parfois de respirer. La performance d’Aðalbjörn est impressionnante de puissance et d’expressivité. Sur un écran en fond de scène défilent des images des côtes déchirées d’Islande. Sólstafir nous fait véritablement voyager. Au bout des dix minutes du morceau on se demande un peu où on est.
Le piano nous le rappelle, accompagné par un quasi murmure d’Addi bientôt rejoint par les violons. C’est Lágnætti qui continue le voyage. Mais avec ce morceau le concert devient également beaucoup plus péchu : la batterie s’emballe, la guitare gagne en puissance, Aðalbjörn danse tel un serpent sur scène et les longues tresses rousses de Svavar ne semblent plus pouvoir se poser. Côté public, on assiste à une sorte d’étrange frénésie immobile : si on est transportés et dynamisés par ce concert l’ambiance n’est pas non plus au pogo et la place manque pour danser comme le chanteur. La puissance transmise par le groupe est donc contenue en chacun.
Avec Rismál on a une retombée brutale dans un morceau plus lourd et mélancolique mais Miðdegi et Nόn renouent avec un peu plus de dynamisme sans pour autant être exempts des émotions que Sólstafir nous transmet. Aðalbjörn est impressionnant d’expressions faciales, il met tout de lui-même dans ce concert et chaque émotion transmise par son chant est visiblement extrêmement profonde.
Le groupe semble avoir décidé d’alterner entre les types de morceaux puisque le rythme redescend de nouveau sur Midaftann. Nattmál nous offre ensuite une remontée en dents de scie de plus de dix minutes entre accélérations instrumentales et moments de calmes sur la voix d’Addi. Nombreux sont les membres de l’assemblée qu’on voit les yeux fermés, à simplement profiter du son et des vibrations transmises par les Islandais.
Le groupe quitte alors la scène et un écran descend alors du plafond en avant-scène. Un extrait du film « When the Raven flies » de 1984, film culte pour les nordiques, est projeté pendant une vingtaine de minutes.

Au retour des membres de Sólstafir sans leurs musiciens sur scène on quitte l’album Ótta pour Djákninn issue de Svartir Sandar.
Le groupe exprime ensuite une fibre plus punk sur She Destroys et Necrologue venus de Köld. La salle accueille extrêmement bien cette déferlante pleine de punch qui offre un contraste avec la première partie du concert. On apprécie de voir Aðalbjörn et Svavar se défouler.
Avec Svartir Sandar issue de l’album éponyme le concert garde cette veine plus hard mais Aðalbjörn offre une performance vocale à la frontière entre les morceaux précédents et sa façon plus profonde de chanter sur Ótta.
Silence dans la salle. Chuchotements de batterie. Quelques accords s’y ajoutent. On a reconnu Fjara et on sent l’excitation dans le public sans pour autant que l’assemblée ne perturbe par le moindre son le démarrage de la chanson. Lorsqu’Addi chante on ne sait pas vraiment si on a envie que le morceau stagne à ce passage ou si on est pressé qu’il ne s’envole… puis la montée en pression s’effectue et on sent des vagues de frissons parcourir l’assemblée.
On assiste alors à une scène impressionnante : la totalité de l’assemblée reprend en chœur l’air de la chanson. Ce n’est plus un concert, c’est une communion. Aðalbjörn se remet à danser sur scène, à mi-chemin entre le serpent et le félin. Malgré que le morceau soit considérablement rallongé il est beaucoup trop court à mon goût et doit malheureusement finir.
Sólstafir quitte finalement la scène sous des applaudissements nourris qui nous donnent l’impression que la salle est bien plus remplie que sa capacité.

Mais ce concert ne peut pas se finir sans rappel : Le groupe revient le temps de jouer Goddess qui finalement fait très bien la synthèse de tout le set. On y retrouve les passages mélancoliques, les montées en pression et les éclats de voix d’Aðalbjörn. Ce dernier s’offre un bain de foule.
Cette fois c’est bel et bien fini, après plus de deux heures plus qu’intenses les membres de Sólstafir et leurs musiciens posent leurs instruments et viennent saluer le public.

Je sors personnellement retourné de ce concert et c’est le cas de beaucoup ici. Sólstafir nous a offert un moment extraordinaire avec une très grande proximité. Le son était impeccable et la performance elle-même à la hauteur de ce qu’on attendait.

Je tiens à noter une petite anecdote qui démontre l’attention qu’ont eue les membres du groupe pour le public : lorsqu’une jeune fille a fait un malaise dans la fosse, Svavar l’a immédiatement remarquée et Aðalbjörn a arrêté le show le temps de lui donner une bouteille d’eau. Ce n’est pas dans tous les concerts qu’on voit ça et c’est tout à leur honneur.

Merci pour cette soirée à l’organisateur Garmonbozia, à toutes les petites mains du Divan du Monde et bien sûr aux membres de Sólstafir et à ceux qui les accompagnaient ce soir.
Remerciements également à Gunnar de Season-Of-Mist pour l’accréditation donnée à Pavillon666.







Setlist :

Dagmál
Ótta
Lágnætti
Rismál
Miðdegi
Nόn
Midaftann
Nattmál
[Entracte : extrait de Where the Raven flies de Hrafn Gunnlaugsson]
Djákninn
She Destroys
Necrologue
Svartir Sandar
Fjara
Goddess (rappel)






 


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