Enfin de retour à l’Epicerie Moderne. Ça commençait déjà à faire un petit moment depuis le show mémorable des Jon Spencer Blues Explosion.
Ce soir c’est encore un gros plateau qui nous attend avec rien de moins que Converge en tête d’affiche, groupe de Boston désormais culte en matière de punk hardcore aux reflets de metal.

Toutefois le coup d’envoi de la soirée est en plein décalage avec la suite du menu, puisqu’il s’agit de l’excellent groupe Gold, rien à voir avec les toulousains des années 80 qui se voyaient un peu plus près des étoiles et un autre jour comme des capitaines abandonnés.
Non, bien évidemment, nous sommes en présence d’un tout autre groupe qui a vu le jour en 2011 et qui nous vient de Rotterdam aux Pays Bas.

J’ai été totalement surpris et quelque peu envouté par l’’effet charismatique que véhicule ce groupe. Il est composé d’excellents musiciens qui pratiquent un rock vraiment très dark avec des petits côtés bien acérés et particulièrement borderline.
Ce côté très sombre et résolument glacial est parfaitement travaillé et façonné par l’intermédiaire de leur très belle et envoûtante chanteuse Milena Eva. Cette jeune femme élégante aux longs cheveux et à la silhouette oblongue, possède une voix à la fois profonde, douce et froide telle une anesthésie.
Cette voix vous pénètre jusqu’au fond de votre âme avec ses mélodies complètement désenchantées.

La formation néerlandaise ne compte pas moins de trois guitaristes et pas des plus mauvais à vous parler franchement. Il y a vraiment du niveau et du gros pour assurer des titres parfois ambivalents qui oscillent entre la complainte aux notes glacées jusqu’au rock carrément furibard.
C’est donc un set à la fois obscur et magique qui se déroule dans les méandres de la gestuelle superbement gracieuse de la belle et ténébreuse Milena Eva.
A la fois très rock et très dark, le groupe Gold m’a totalement conquis. J’espère avoir la chance de les revoir très bientôt au sein d’un plateau qui sera plus adapté à leur musique. Même si c’était absolument génial de les avoir vus ce soir, c’est dommage qu’ils se soient trouvés sur un plateau aussi musicalement éloigné de ce qu’ils font.

Avec leur Ep Gone Under et leur dernier album No Image, Gold a beaucoup de chose à vous présenter et à vous faire découvrir.
Je vous invite à les rencontrer de toute urgence via leur page facebook que vous trouverez en lien ci-dessous.
https://www.facebook.com/thebandGOLD/


La suite du menu va être copieuse avec les purs straight edge de Chicago, je veux bien sur nommer le groupe Harm’s Way et son hardcore épais aux tendances très metal.

Au premier abord, il faut avouer que leur chanteur James Pligge est sacrément impressionnant. Tout en muscle, parfaitement bodybuildé, cela nous donne un frontman relativement imposant à mi chemin entre Hulk et Goldorak.
Le torse entièrement tatoué, James possède une voix aussi puissante que sa musculature, c’est vous dire si ça envoie dans les façades.
Harm’s Way ne fait pas dans la tendresse, c’est de la grosse musique et du gros son. Ca fait un peu panzer division version hardcore, mais au bout du compte ça le fait. J’irai même jusqu’à dire que c’est du brutal et c’est sans concession que le combo de l’Illinois déploie avec une redoutable efficacité une musique massive et lourde.

Depuis 2006 leur année de création, Harm’s Way a déjà enregistré trois albums dont Rust qui est le plus récent puisqu’il est sorti en 2015.
En voyant des masses comme le chanteur James Pligge, certains ont du mal à imaginer que les thèmes abordés dans leurs chansons sont résolument humains. La détresse, les luttes de la vie et le désespoir sont des thèmes récurrents au sein de leurs titres. C’est peut-être là au sein de leur musique que se trouve l’exutoire face à ce désenchantement plus que certain.

Pour ne pas parler que de Pligge et de sa stature imposante, il est important de souligner que ce combo américain est une mine de musiciens de qualités particulièrement efficaces et techniques. Le batteur est carrément enragé, c’est un véritable démolisseur de futs, il m’a impressionné par sa puissance de frappe.
Harm’s Way un excellent groupe qui n’est peut-être pas facile d’approche pour les néophytes mais qui reste toutefois une véritable machine de guerre à voir sur scène.
Je vous encourage à les découvrir via le lien de leur page facebook. Si vous cherchez du gros son, alors ce groupe est fait pour vous.
https://www.facebook.com/harmsxway/


C’est le moment tant attendu de cette soirée qui s’annonce. Le public qui s’était montré relativement timide jusqu’ici vient de se tasser en masse dans la salle de l’Epicerie Moderne qui somme toute est bien pleine ce soir.

En dix albums studios, les quatre américains de Boston sont désormais devenus des légendes incontournables du punk hardcore à la sauce metal.
De retour du Hellfest, Converge et leur style complètement atypique sont venus semer le chaos en banlieue lyonnaise.
Plus borderline ce n’est pas possible. Au-delà de Converge il n’y a plus de limite et ce sont très certainement des groupes extrêmes de chez extrême comme Amenra qui prendront le relais.

En attendant ils sont bien là et après quelques affûtages instrumentaux pour la finition, ils démarrent direct leur set pied au plancher.
C’est totalement sidérant de voir la puissance de feu qu’ils envoient dès les premiers titres. Jacob Bannon ne tient pas en place un instant et cavale d’un bout à l’autre de la scène tout en hurlant les paroles dans son micro.
Ce coup-ci, le public est complètement déchaîné et hors contrôle. Les gens se ruent au bord de la scène où Bannon est carrément au contact avec eux baladant son micro sur la foule en faisant chanter tout le monde.

Le fond de scène annonce lui aussi la couleur du set. Totalement immense, il est en noir et blanc à l’effigie de Jane Doe, le chef d’œuvre et album mythique de converge.
Il donne une dimension dantesque à la scène, absorbant au fur et à mesure des éclairages, des couleurs surréalistes autant qu’irréelles.
Tout cela renvoie une atmosphère imposante ainsi que sublime avec un Converge déchaîné qui n’est pas venu pour étendre le linge, ni enfiler des perles, mais plutôt pour verser de la sueur, du sang et des larmes sur les planches de l’Epicerie Moderne.

Converge est une sorte de grand tout à la fois déchirant, ultra rapide et violent, une tempête de metal et de hardcore qui emporte tout sur son passage. C’est une musique qui fait office de véritable déflagration cérébrale qui s’insinue sournoisement dans les méandres de votre cerveau et qui sait faire mal juste là où il faut.
Ce concert de Converge est une énorme gifle, chaque titre est une claque et les bostoniens les distribuent à la volée.
Sur chaque coté de la scène ça tabasse ni peu ni assez avec un Kurt Ballou qui vous sort des sons dignes d’un rouleau compresseur sur sa gratte, tandis que de l’autre côté c’est un Nate Newton enragé et déchaîné qui sort de sa basse des sons énormes à la cadence d’une mitrailleuse lourde Browning M2.
Idem à la batterie avec un Ben Koller qui y va de bon cœur, parfaitement secondé par Nate Newtow. A eux deux on dépasse le qualificatif de rythme tellement ça cogne.

Comme à leur habitude, les gars de Converge ne se sont pas moqué de leur public et se sont montrés largement à la hauteur de son attente.
En fin de set, Ils reviendront pour un rappel de quelques titres toujours placés sous le signe de l’énergie pure et de la haute tension. Le public de l’Epicerie Moderne copieusement rassasié en aura eu pour ses ronds.
Pour ceux qui n’ont pas pu venir ou qui ont envie de remettre le couvert, je vous rappelle que Converge sera présent au Sylak qu’ils clôtureront toute en puissance et en beauté le dimanche 07 août de 23h35 à 00h35. Pavillon 666 y sera en la présence de Black Roger, j’espère que vous y serez aussi.
http://www.convergecult.com/


Pavillon 666 remercie chaleureusement Amélie et toute l’équipe de l’Epicerie Moderne où nous sommes comme toujours super bien accueillis. Egalement un grand merci à cette équipe formidable pour nous avoir invité à partager cette affiche absolument énorme à leur coté.