Cela fait un peu plus de 10 ans que Tarja TURUNEN a été forcée de quitter le groupe de metal finlandais NIGHTWISH et qu'elle mène sa carrière solo. Il n'est pas évident pour un artiste de se relever et continuer sa carrière lorsque le passé est si marquant pour les fans. Mais certains s'en sortent très bien. On pense notamment aux frères CAVALERA qui en ce moment prennent un réel plaisir à interpréter l'album « Roots » de SEPULTURA sur scène sans le groupe d'origine, responsable de l'enregistrement. Le parallèle s'arrête là car la musique de Tarja n'a pas grand chose à voir avec nos thrashers brésiliens. Cela dit, mener une carrière solo n'est pas de tout repos mais encore une fois, Tarja la mène tranquillement avec un parterre de fans acquis à sa cause. Ce passage à Lyon ne pouvait donc échapper à un report.

On ne peut pas dire qu'il y ait une foule immense lors de ce concert. Rappelons tout de même que la période est surchargée de concerts et que malheureusement les finances de chacun l'emportent sur la curiosité. Il faut faire des choix et c'est un peu regrettable car beaucoup de concerts de qualité se sont retrouvés dans cette période beaucoup moins fréquentés qu'ils n'auraient pu l'être. Ce concert de Tarja en subit les conséquences et c'est un peu regrettable.

Les italiens de THE SHIVER ouvrent cette soirée. Ce groupe, comme celui de Tarja, existe depuis 2005 mais contrairement à la tête d'affiche, son passé est moins marqué par le succès. Cela n'empêche pas ce groupe de rejoindre la scène du Transbordeur et de nous asséner un rock des plus intéressants. Habituellement, les tournées de ce style sont souvent ouvertes par des groupes de metal à tendance lyrique avec des chanteuse au premier plan. Si THE SHIVER est bien mené par une voix féminine, sa musique est loin des standards du metal lyrique. C'est même tout le contraire. Le gros rock est de mise et l'énergie vient du courant alternatif. Ce premier set est plutôt réjouissant et on prend un certain plaisir à voir ces musiciens s'en donner à cœur joie. Le choix de ce groupe est judicieux et change des standards habituels. Je craignais de me retrouver face à ne pale copie de ce qu'a pu faire NIGHTWISH par le passé et j'ai finalement été agréablement surpris par cette découverte.

On doit beaucoup parlé italien sur cette tournée. En effet, le second groupe de première partie nous vient du nord de l'Italie, de Trieste pour être précis. Il s'agit du groupe de metal symphonique, SINHERESY. Cette fois, nous sommes un peu plus proches du style de la tête d'affiche avec quelques relents de LACUNA COIL. Cela vient sans aucun doute du double chant assuré à la fois par sa chanteuse Cecilia PETRINI et de son chanteur Stefano SAIN. Pas grosses surprises durant ce set. Nous sommes sur un répertoire relativement classique avec une bonne énergie.

TARJA TURUNEN est actuellement en pleine promotion de son album « The Shadow Self ». Il n'y a rien d'étonnant lorsque débute ce show à 22h15 que l'on accueille ces artistes avec « No Bitter End ». Il est d'ailleurs relativement tard pour un début de set à Lyon mais les choses sont ainsi faites. On suppose que devant un parterre assez peu rempli les promoteurs ou autres managers aient décidé d'attendre de voir la salle se remplir un peu plus. Peu importe, le show est d'emblée plaisant. Tarja dégage sur scène quelque chose de particulier, une certaine fraîcheur et surtout ne souffre d'aucun manque de charisme. La suite du concert se passe agréablement avec « 500 Letters », le très funky « Demons In You », « Lucid Dreamer »... On note d'ailleurs l'absence remarquée de Mike TERRANA derrière les fûts. Le batteur est sûrement occupé à d'autres projets. Dommage, sa puissance et son charisme manquent un peu ce soir même si Timm SCHREINER assure son job sans aucune difficulté. On continue ce concert tranquillement avec « Calling From The Wild », une ode à la planète Terre qui ne manque pas de souffrir en ce moment. Tarja a décidé d'écrire un morceau à tendance écologique, on ne peut que la remercier pour ça. La suite est intéressante avec non pas un, mais deux medley. Le premier reprend quelques gros titres de la carrière de la dame avec « Tutankhamen », « Ever Dream », « The Riddler » et une reprise de NIGHTWISH, « Slaying The Dreamer ». Un second medley vient donc compléter le premier mais cette fois de manière acoustique. Encore une fois, l'ambiance est franchement agréable et appréciable. Tarja et ses musiciens sont particulièrement à l'aise de cette manière aussi. Et l'interprétation des titres « Until Silence », « The Reign », « Mystique Voyage », « House of Wax » et « I Walk Alone » prend une nouvelle dimension par rapport aux albums. On reprend l'électrique pour une nouvelle série de titres de quatre titres qui nous amène directement au rappel. Il est déjà bien tard lorsque TARJA revient pour nous interpréter « Innocence », « Die Alive » et « Until My Last Breath ».

Dommage que la soirée se soit terminée si tard et que l'ambiance n'ai pas été un cran au dessus car ce concert était réellement agréable. Tarja TURUNEN est elle même des plus sympathiques lorsqu'elle se produit sur scène. Son attitude fait que sa bonne humeur est communicative. Son plaisir semble réellement sincère. Il ne nous reste plus qu'à remercier Les Derniers Couchés pour son accueil et son organisation.