Ce samedi 12 novembre un temps pluvieux m’accueille à la gare de Montgeron-Crosne mais peu importe ! Il me tarde de découvrir le petit nouveau des festivals de metal fanciliens. Arrivé devant la salle je me mêle aux premiers arrivants regroupés sous le porche pour tenter d’échapper à la grisaille humide de ce début d’hiver. L’ouverture des portes nous en libère vite. Je découvre alors les stands de merchandising des partenaires ainsi que celui de l’association L214 qui nous propose de nous ouvrir à la discussion entre deux groupes. Dans la spacieuse salle de l’espace René Fallet je passe devant les stands de merch des groupes présents et me dirige vers la buvette qui accompagnera les festivaliers aujourd’hui. Notons que la restauration proposée est très complète pour un festival de cette taille : sandwiches et salades variés mais aussi plats chauds (gratin dauphinois ou lasagnes) et pour accompagner ça nous pourrons commander une bière de brasseur parisienne blonde ou ambrée.

Il est 15h et nous sommes invités à rejoindre la scène pour accueillir les parisiens de Child of Waste qui vont ouvrir cette journée de metal français. Malgré un problème de son faisant disparaître la basse le groupe démarre avec un morceau dynamique. Un autre problème technique arrête malheureusement leur set pendant un moment mais les membres du groupe ne sont pas démontés par ce petit aléa du live et reprennent avec la même pèche que s’ils n’avaient pas été interrompus. Si le public est clairsemé, un petit pogo se forme tout de même et les spectateurs présents semblent apprécier la performance.

L’entracte me permet de profiter d’une bière et de la bonne humeur des bénévoles tenant la buvette.

Je retourne devant la scène à l’arrivée de Daturha. Un petit coup d’œil au public me permet de voir que celui-ci n’est pas beaucoup plus dense que pour le set précédent. Mais les essonniens ne s’en formalisent pas et donnent tout ce qu’ils ont. L’ambiance est chaleureuse dans les quelques rangs du public qui expriment autant un plaisir de profiter du set qu’un soutien à ce groupe local.

Après une autre pause les clermontois de Pay to Die prennent possession des lieux sur Tooth and Claw (issue de la BO de Skyrim). Ils nous délivrent un set péchu qui laisse une bonne part à de (petits) pogos dans le public. Le groupe communique très bien avec le public et comme depuis le début de la journée on sent un grand plaisir de jouer et de partager ce moment de death metal.

Sound of Memories continue dans la même veine et si la salle reste peu remplie les pogos et manifestations de joie ne cessent pas. Les parisiens pratiquent un death mélodique porté par un chant qui claque, décidément la puissance est de mise aujourd’hui !

Après une bouffée d’oxygène dans l’air humide de novembre (on se sent un peu enfermés si on reste tout le temps dans la salle sombre) le death mélodique est remplacé par du technique : dans une ambiance bleutée les membres d’Atlantis Chronicles entrent en scène. Le premier groupe international de la soirée réussit la performance d’à la fois assombrir et alléger l’atmosphère. Les abysses s’imposent à nous en grande pompe ce soir ! Le set est un peu plus long que les précédents (11 chansons en comptant un rappel) et permet au groupe de nous emmener dans leur monde. Un morceau supplémentaire n’aurait pas été de refus !

Place au thrash : Arcania débarque. Ils amènent une petite touche un peu plus violente avec leur musique mais on ne la ressent pas dans leur attitude sur scène qui reste statique et peu communicative. Mais qu’importe : le public se défoule même s’il semble un peu moins enjoué que précédemment.

Une chappe lourde et sombre tombe sur Crosne. C’est Otargos qui vient nous mettre une claque magistrale avec son black metal. Ce set a clairement été le meilleur moment de la journée à mon goût. Tout y était : puissance, ambiance, partage avec le public, charisme scénique… un plaisir de bout en bout. Le public un peu plus nombreux qu’au cours de l’après-midi est enjoué, on peut observer auprès de pogos des gens qui profitent les yeux fermés ou bien qui les ouvrent en grand pour ne rien perdre du spectacle. On aimerait que ça ne se finisse pas.

La soirée se termine avec Gorod qui déroule sa machine live d’une manière qui laisse sentir l’habitude des concerts. C’est puissant et efficace. C’est violent. C’est un défouloir. C’est Gorod. Un finish coup de poing.



Bilan de la journée :

Cette première édition du Thrill Seeker Metal Fest offre un bilan mitigé. Au niveau de la programmation et de l'organisation il n'y a rien à redire : c'est impeccable. Les groupes ont été variés et la programmation équilibrée. Hormis lors du premier morceau de Child of Waste le son a été très bon. Bref, le Thrill Seeker Metal Fest a eu les outils pour nous offrir un festival de grande qualité et à ce prix (16€ en prévente) et si près de Paris (30 minutes depuis gare de Lyon en comptant la marche depuis la gare) c'est extrêmement plaisant.
Là où la journée a été décevante c'est au niveau de la quantité de spectateurs. De bout en bout la grande salle a paru vide et l'ambiance générale en a pâti même si les gens présents ont profité. La faute au weekend de trois jours ? A la pluie ? Au trajet depuis et vers Paris incertain pour les non habitués au RER ? Un peu des trois ? On espère que cela n'aura pas trop impacté l'organisation du festival et que cette première édition sera suivie de nombreuses autres rencontres de metal franciliennes.

Un grand merci à Elie Lahoud-Pinot de MusikÖ Eye pour l'organisation et l'accréditation donnée à Pavillon666