Pour fêter la sortie de son deuxième EP, Scores, "The Gate To Leave", a pris possession en compagnie de deux groupes de la région des murs et de la scène du Chaudron. En mesure de réunir les metalleux des alentours de Melun, les formations sont accueillies par de nombreux amateurs de décibels.

Aussi lorsque Fallen Eight débute son set, la fosse est relativement garnie en ce samedi soir. Les musiciens dotés d'un EP, nommé "Rise & Grow", sont bien venus pour participer à la fête. Et surtout faire honneur à cette soirée. Dès les premières mesures, Clément et ses compères commencent la distribution de brûlots. Ceux-ci sont envoyés à grands coups d'assauts menés par les riffs imposants et les rythmiques bastonnantes des musiciens. Jouant en terres connues, parmi une assistance conquise, le metal proposé sait se faire énergique, aérien et technique. Comme à leurs habitudes, les membres du groupe assurent une prestation dissipée et maitrisée. L'ensemble jouant sur des alternances sonores, et différentes atmosphères, est intéressant et captivant. Avec un potentiel et une qualité confirmés, un engagement sans retenu à chaque sortie, Fallen Eight a de quoi aller loin dans le milieu metal.

Changement de décor pour Pogo Car Crash Control. En effet, le quartette évolue dans une ambiance proche de la punk attitude, associée à une démarche musicale tirant vers les années 90's et le grunge version survitaminé. Pratiquant des textes en français, l'énergie est autant dans l'engagement vocal, que dans les riffs et rythmiques que dans la prestation scénique. Le set de PCCC est plus à comparer à une tempête de décibels, à une séance de headbanging et à des gestuelles désarticulées. Les musiciens oublient l'économie tant dans leurs prestations que dans la puissance sonore. Le set peut sembler linéaire musicalement, l'effet grunge...et ma sensibilité auditive à ce mouvement, mais il convient de saluer cette punk rock attitude qui autorise tout. Mais surtout à envoyer tout ce que l'on a dans le ventre au risque de finir sur les rotules. Le PCCC correspond à cette idéologie, le set part sur les chapeaux de roues et fini de la sorte. L'intensité est constante de la première note à la dernière, la densité suit le même mouvement. Pour une fois le grunge n'est pas épuré mais bel et bien physique, devenant dans cet esprit anarchique en quelque sorte festif.

Après un tel engagement, les Scores vont devoir garder le cap afin de maintenir l'ambiance présente en salle. Venant présenter un EP plus proche du rock que du hard & heavy marquant le premier support audio, le quintette n'a pas d'état d'âme et assure sa prestation de belle manière. Adaptant celle-ci à la musique distillée, le groupe adopte une expression plus posée, mieux maitrisée que précédemment. Les années heavy et les gimmicks usités sont remisés aux placards pour laisser place à une set mieux canalisé restant malgré tout animé et fougueux. Les nouveaux titres passent aisément l'épreuve du public et se mélangent sans anicroches aux plus anciens. Les musiciens profitent de cette soirée pour venir sur les chemins de Steppenwolf avec "Born To Be Wild" puis avec Clément de Fallen Eight lors d'un duo vocal sur " Love In An Elevator" d'Aerosmith. Lors de ces deux reprises, le groupe est en place et interprète les titres correctement. Ils sont en phase avec ce que Scores nous proposent actuellement musicalement et ce soir scéniquement, c'est à dire une attitude plus personnelle, plus épurée. Ces changements contribuent à donner plus maturité, plus d'assise à l'ensemble. La formation s'est inscrite dans une démarche gagnant en efficacité, mettant en valeur sa personnalité. Le spectacle en est que grandi.