Prenez Égriselles-le-Bocage, une petite commune de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté, son stade de foot, une armée de bénévoles surmotivés, une grande scène, quelques milliers de watts de sono, quelques centaines de furieux et vous obtiendrez le tout premier « Horizon Fest » !

Au programme, deux jours de concerts gratuits (oui amis Parisiens, ça existe !) avec pas moins de 16 groupes. Ajoutez à ça le camping de rigueur pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit et vous obtenez un événement réussi qui risque de rester longtemps dans les mémoires des festivaliers présents.

Je ne pourrais vous raconter le premier jour du festival ayant été retenu au stade de France par un jeune et prometteur groupe d'Hollywood dont le guitariste au haut-de-forme m’a l’air bien dégourdi.

Samedi 8 juillet 2017, deuxième jour du « Horizon Fest », Égriselles-le-Bocage, 15h.

Première impression positive, le lieu est grand, la scène est conséquente et le son est fort mais clair. De plus il y a une petite rotonde qui sert de la bière locale et une autre destinée à nous sustenter de bonnes fritures et BBQ. Bref on n’est pas mal…

Deuxième bon point, l’organisation, chaque groupe (hormis les têtes d’affiche) vont jouer 45 minutes, nous avons donc assisté à la prestation d’un groupe différent toutes les heures sans décalages importants du planning. Bravo les gars, pour une première !

Troisième point à souligner, l’extrême bienveillance de toute l’équipe avec qui ce fut un plaisir de travailler.

Bon, parlons un peu musique… Je ne vais pas me lancer dans un descriptif chronologique de toutes les prestations mais de celles qui m'ont le plus marqué.
Un choix de groupes clairement hardcore, punkcore, metalcore... tous ces trucs en « core », des musiques plutôt modernes et relativement techniques parfois.

The Bearded Bastards, vieilles connaissances du PYHC et du TRAM ont, encore une fois, ravagé la scène. Quelle maîtrise du sujet, c'est fun et violent, techniquement irréprochable et terriblement entraînant. Well done les barbus ! Groupe à suivre.

Asraon, jeune groupe de Sens m'a surpris de par sa justesse d'écriture et l'énergie de ses deux chanteurs qui ont performé comme si la fin du monde était proche. Entre le thrash et le Hardcore, la musique d'Asraon est réellement communicative et ça s'est vu dans le pit.

Un peu plus de bouteille pour Hybrid Dystortion, de Dijon. Belle vélocité, un batteur survitaminé et excellent, un style plus Deathcore efficace et direct. Je ne suis pas resté insensible à cette décharge de violence.

On passe un level avec Beneath A Godless Sky une formation Parisienne de Djent. Bah, bravo les gars, quasiment tout est parfait, les compos sont superbement abouties, j'y ai entendu du Periphery ou Textures, la mise en place est impeccable et le chanteur est hyper charismatique. C'est du miel pour les oreilles votre truc, bravo.

On en arrive à mon coup de cœur et, à vrai dire, au groupe qui excitait le plus ma curiosité dans cette première édition du Horizon Fest.

All is Dust est une formation de GrooveCore que l'on appelait dans ma jeunesse du power metal dont les fers-de-lance étaient les dieux Pantera. On est bien loin de la bande à Dime avec mes « nouveaux » amis de All is Dust mais les basiques sont là.
Des titres syncopés, mélodiquement assez simples (y a pas de mal!) et efficaces donnant irrésistiblement envie à la horde de jeunes cinglés massés devant les barrières de se foutre sur la mouille comme des déments.

Autre point à souligner (et pas le moindre), la présence au chant de la douce (!?) Solenka. Bon alors oui, je suis loin d'être insensible à une jeune demoiselle prête à te foutre la misère devant la scène surtout quand elle a la classe de Solenka. Déjà sur pistes c'est impressionnant, mais alors en live, un habile mélange de growl et d'un chant allant du clair au saturé bien puissant, belle technique.

La petite est ultrafan de ETHS (comme moi!) et ça se sent, elle est certainement aussi fan de Jinjer et sa chanteuse Tatiana (moi aussi, carrément!) et ça se voit, le look est dément. Je ne recule jamais devant une demoiselle en guerre et il vous faudra des arguments pour contrer la puissance de All is Dust les mecs, c'est violemment athlétique, bien écrit et si tu ne t'es pas échauffé avant le concert, tu le regretteras. Nul doute que vos efforts vont payer !!
Encore un groupe à suivre...

J'ai déjà presque plus rien dans la besace quand Black Bomb A entre en scène et autant dire que ce n'est pas une bonne idée tant le groupe te demande de donner de l'énergie.

Que dire, pro, violent engagé... du punk hardcore à l'ancienne fait de grands messieurs, un super moment !

Conclusion :

Une première édition d'un festival est rarement facile a organiser et il est peu probable de réussir. Preuve du contraire, les mecs ont définitivement marqués le coup et, je l'espère, posé la première pierre d'un solide édifice dans ce trou de l'Yonne. Je souhaite vivement qu'une 2e édition voie le jour.
Bravo à tous, c'était … nickel !