CHRONIQUES DE CONCERTS

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METALLICA
Avec : Metallica, Kverletak
Date du concert : 12-09-2017  
Lieu : Halle Tony Garnier - Lyon [ 69 ]  
Affluence : 17 000  
Contact organisateur : https://www.livenation.fr  
Interview :  
   
Date de la chronique : 13 septembre 2017 - Chroniqueur : Chart - Photographe : Chart https://www.facebook.com/chartlivephotography  


METALLICA à Lyon, voici quelque chose qui sonne clairement comme un événement exceptionnel. Le groupe est souvent présent en France mais c'est généralement du côté de Paris que ça se passe. Nous n'avions pas revu METALLICA depuis 2010 ici. Et pour être précis, il s'agissait ce soir du cinquième concert à Lyon des Four Horsemen depuis 1984. Normal donc de voir cette Halle Tony Garnier remplie à ras bord. Et puis il faut dire aussi que METALLICA a une actualité toute fraîche avec un nouvel album, « Hardwired To Self-Destruct » qui fait son petit bout de chemin auprès du public. Un album tout en contraste, un peu comme la soirée de ce soir à mon goût.

Si habituellement, nous avons l'habitude et le devoir au sein de Pavillon 666 de chroniquer les groupes de première partie, ce ne sera pas le cas dans cette chronique. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n'ai pas pu accéder à la salle avant le show de METALLICA et ce pour une raison totalement hors de mon contrôle. Il faut savoir qu'être accrédité pour un concert de METALLICA en tant que photographe n'est pas forcément de tout repos. Si pour certains il s'agit du Graal, de mon point de vue, on est loin de la simplicité habituelle. Pas d'accès donc à la salle sans une bonne garde quelques minutes avant le début du show pour se voir placés à quelques dizaines de mètres de la scène, impossible de voir leurs visages ! Et encore, j'ai eu de la chance car il s'en fallut de peu pour que l'on soit gentiment reconduit à la sortie après les trois habituels premiers morceaux et ce report a failli ne pas exister mais bon, sur ce dernier point, je suis à peu près sûr que tout le monde s'en fout ! Mais non, de manière gracieuse, nous avons pu être autorisés à assister à la suite de la prestation de manière exceptionnelle. Profitez donc de ce report et savourez le car il revient de loin !

METALLICA est donc actuellement en pleine tournée pour la promotion de « Hardwired... To Self Destruct ». Nous ne reviendrons pas sur ce disque, tout a été dit et épluché dans les moindres détails. Comme pour chaque album du plus important groupe de metal du monde à l'heure actuel, on a toutes les opinions, souvent peu objectives, toujours très passionnées. On en oublierait presque qu'il s'agit de 4 gars qui font de la musique depuis plus de 35 ans tant les passions se déchaînent à chaque fois. La critique est facile tant la cible est énorme. Mais il y a une chose qu'il faut admettre, c'est que METALLICA fait absolument ce qu'il veut, comme qu'il veut, avec une très grande liberté et c'est ce qui lui va le mieux. En tout cas, c'est comme ça et pour ça que j'aime ce groupe. Il avance comme un dinosaure, implacable et détruisant tout sur son passage. C'est l'un des seuls groupes de sa génération à avoir rempli les salles en continu dans sa carrière sans jamais n'avoir rien perdu de sa fougue. Logique donc de voir à nouveau cette salle remplie à ras bord et déchaînée lorsque résonnent les coups de canon qui introduisent le très émouvant « The Ecstasy of Gold » d'Ennio MORRICONE. Ce titre sert d'introduction aux concerts de METALLICA depuis des lustres. Toujours le même effet frissonnant que cette introduction reprise en chœur ! Et c'est parti pour la deuxième introduction, celle conçue spécialement pour cette tournée durant laquelle on découvre les images de la cover de l'album projetées sur les écrans au dessus de la scène. METALLICA prend alors d'assaut la scène avec le très efficace « Hardwired » suivi du non moins efficace « Atlas, Rise ! ». Deux nouveaux morceaux pour commencer, quoi de plus normal me direz vous ? Peut-être mais ça fait du bien si on considère que le groupe n'a pas cessé les concerts depuis 2010, des nouveaux titres, c'est pour le moins rafraîchissant. Mais histoire de mettre tout le monde d'accord et surtout à terre, METALLICA nous balance en pleine figure un bon vieux « Seek & Destroy ». Bien vu dans le genre on mélange le nouveau et l'ancien avec le constat évident que les deux font la paire. Le groupe aime aussi surprendre, donner à son public quelques pépites et des morceaux joués plus rarement. Cela faisait depuis 2013 que METALLICA n'avait pas interprété « Of Wolf And Man » sur scène et la voici donc ce soir jouée à Lyon pour le plus grand plaisir des fans du « Black Album ». On enchaîne ensuite avec le plus classique « Welcome Home (Sanitarium) » suivi de « Now That We're Dead ». Ce nouveau morceau est basé sur une certaine forme de lourdeur qui ne va pas sans rappeler le très mal estimé « Load ». METALLICA prend la peine de l'allonger en live avec une petite « improvisation » avec tout le monde derrière une percussion. Ce serait plutôt du côté d'un SEPULTURA ou d'un SOULFLY que l'on s'attendrait à voir ça. Mais le morceau s'y prête particulièrement bien et l'effet est tout à fait réussi. Puis c'est au tour de « Confusion » de venir faire ses preuves en live. Un peu moins percutant que son prédécesseur, ce titre passe toutefois le test même si un autre titre du disque aurait peut-être mieux fait l'affaire. On l'oublie tout de même assez vite avec l'enchaînement « For Whom The Bell Tolls » et « Halo On Fire ». S'ensuit une petite session de jam entre Kirk HAMMETT et Robert TRUJILLO qui nous font le plaisir de reprendre « Antisocial » de TRUST que la Halle chante en chœur. Puis dans la série des hommages qui vous procurent de vives émotions, Robert TRUJILLO nous fait l'honneur d'interpréter « (Anesthesia) Pulling Teeth » originellement composé et interprété par le tant regretté Cliff BURTON. On remarque d'ailleurs les images du défunt bassiste sur les écrans. C'est sans doute la meilleure façon de rendre hommage à cet homme qui fut un monstre de talent et sans qui METALLICA n'en serait sans doute pas là aujourd'hui. Jason NEWSTED était un personnage essentiel à une époque pour le groupe afin de lui permettre de tourner la page, de faire son deuil. Robert TRUJILLO est le bassiste qu'il fallait à METALLICA pour définitivement accepter cette disparition et reprendre les choses là où elles s'étaient arrêtées avec « ...And Justice For All » ou le « Garage Days » puisque c'est de ça qu'il est question avec cette reprise des MISFITS, « Die, Die My Darling » elle aussi pas non interprétée en live par le combo depuis Juillet 2012. Un autre classique vient lui succéder, « The Memory Remains » qui en concert prend une dimension extraordinaire. Pas encore un classique mais cela viendra, on compte sur « Moth Into Flame » pour garder le public en émoi. Technologiquement le groupe a toujours su exploiter de nouveaux outils et on assiste à un spectacle de mini drones franchement impressionnant. Les plus proches de la scène ont pu voir les drones, les plus éloignés n'auront vu qu'un balai de lumières finement réussi. Une belle prouesse technique pour un résultat tout en apesanteur. On s'approche doucement de la fin de ce set avec du encore très bon, « Sad But True », « One » et enfin « Master of Puppets ». En guise de rappel, nous avons droit au très efficace « Battery » avant un final que je qualifierais à regret d'un peu trop commercial à mon goût avec les deux gros tubes que sont « Nothing Else Matters » et « Enter Sandman ». Dommage, METALLICA se permettait à une époque de terminer ses shows avec des morceaux plus improbables ou tout simplement plus puissant comme « Seek & Destroy » mais bon, c'est le jeu, c'est comme ça.

Malgré des conditions extrêmes pour les photos et du coup un état d'esprit perturbé par tous ces états de fait, je garderai une bonne image de METALLICA en tant que groupe de musique. Ces hommes n'ont pas oublié d'où ils viennent, c'est du moins ce que j'en ressens. En outre, il y a à dire sur tout ce qui entoure le groupe à commencer par cette marée inutile de portables qui filment de manière tout simplement dégueulasse l'intégralité du concert. A quoi ça sert si on ne peut même plus vivre l'instant présent à 100%. Il y a des DVDs, des vidéos officielles sur Youtube, pas besoin de polluer les serveurs avec des vidéos de mauvaise qualité avec un son saturé que personne ne pourra regarder plus de 10 secondes. Un jour il faudra publier un manifeste du bon public car à force de se faire déborder par toutes ces images on fini par détruire l'essence même de ce qu'est un concert, un rassemblement fraternel au moins le temps d'un soir, face au groupe que l'on aime...






 


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