En général, l'UNDERGROUND METAL FESTIVAL de Millery, marque le début d'un temps agréable, alors sur le parking de la Salle des Fêtes de ce village situé aux alentours de Lyon, ont peut laisser les blousons, et rester au soleil en Tee-Shirt, une canette de bière à la main en attendant l'ouverture des portes. Tous les métalleux de la région, arrivent par petits groupes, et c'est la famille métal qui se retrouve. Pour cette 6ème édition du Millery-Fest, les organisateurs, en l'occurrence Mick de DESTINITY, et La M.L.C locale, ont mis les petits plats dans les grands, et vont nous offrir un menu de choix. Alors, préparons-nous à savourer. L'ouverture des portes se fait vers 16 heures, mais beaucoup restent dehors encore, il fait si beau ,dans cette campagne Lyonnaise Mais timing oblige et 9 groupes à l'affiche, il faut démarrer, et vers 16 heures 30, le bal champêtre commence à l'intérieur.

Premier combo à fouler les planches, voici FATAL AGONY, qui nous balance d'entrée un death brutal qui interpelle. Ils vont défendre avec brio les titres de leur première démo "The Way Towards The Slaughter". Le set est carré, très puissant, et bénéficie d'un bon son. Dans la veine d'un Cannibal Corpse, tout passe bien, et les 30 minutes du show sont appréciées par l’assistance, encore peu nombreuse dans la salle.

Et pour le groupe suivant, ZEROPOINT, ce sera la même petite affluence intérieure, le public restant dehors en grande partie. ZEROPOINT qui va nous faire goûter à son Thrash-Death original de bonne facture, avec sa frontwoman Valérie. Le show à du mal à se mettre en place sur les premiers titres, et des ennuis techniques ne vont pas arranger les choses. Mais nos Lyonnais, se rattraperont bien sur la fin, en ayant retrouvé leurs marques.

Place maintenant au seul groupe "calme" de la soirée, enfin tout est relatif, car STONEBURST dégage quand même une certaine énergie. Le chanteur-frontman, se fait plaisir avec des voix growlées sur une musique bien lourde, bien grasse, stoner quoi ! Second concert pour cette formation qui aujourd'hui nous a montré, avec une bonne prestation, que ces musicos tenaient bien la route.

La suite en cette fin d'après-midi, ce sont les Niçois de SVART CROWN, qui vont nous donner la première grosse claque, avec leur death-black brutal à souhait. SVART CROWN sur scène, c'est une machine de guerre, un rouleau compresseur. Chroniqué dans les lignes de Pavillon 666, leur dernier méfait "Ages Of Decay", m'avait impressionné, et ce soir le rendu en live, est époustouflant de maîtrise et de technicité. Ils confirment donc tout le bien que l'on pensait d'eux. Excellent.

A peine remis de ce gig, les Allemands de METAL AMPUTATION, envoient la purée. Et quelle purée ! Derrière une façade brutal death oldschool, se cache un côté grind, qui fait surface dans certains titres. Au travers de leurs compos, les soli de guitares hurlantes, nous clouent contre les murs, et leur set de ce soir, laissera des traces. le frontman tient bien la distance et nous présente une démonstration très physique sur fond de blasts incessants. A ces moments là nous ne pouvons nous empêcher de repenser à feu Nasum. Death-grind donc, carré et puissant, pour notre plus grand plaisir extrême.

La démonstration qui va suivre maintenant, est déconseillée aux âmes sensibles et aux moins de 10 ans, car TENEBRUM INFECTUS, renaît de ses cendres, avec son grind porcin et osé, ah ah ah ! Pour assister et participer à leur show, la salle est remplie, plus personne dehors ! Et le délire peut commencer avec le frontmann encagoulé et ses sbires qui envoient la sauce grind. Mais bien vite des vengeurs masqués arrivent sur l'estrade et nous balancent du jambon et autre cochonnailles. Ceux des premiers rangs, viennent s'empiler sur la scène ou l'on joue avec des raquettes, morceaux de viande et bombes à eau. Même des filles ont failli être violées sur scène, c'est vous dire ! Dans l'assistance on surfe sur des matelas pneumatiques, et la salle est en complète ébullition. Grind délirant donc qui a vu le retour pour un soir du mythique TENEBRUM INFECTUS.

Après avoir tout nettoyé pendant au moins 20 minutes, nous allons passer à du black-metal de haute volée, avec les Bordelais OTARGOS. Ils se présentent à nous avec un visuel accrocheur et provoquant, et nous jettent à la figure sans attendre leurs compos puissantes et malsaines, qui emballent le public black métalleux, mais aussi les curieux. Et c'est un déluge sonore, carré et technique qui s'abat sur nous. Les premiers rangs bougent bien, mais au fond de la salle, on dirait que les gens ressemblent à des pierres tombales (dixit le chanteur). Suite du set avec des composition brandissant le spectre du chaos et de la destruction, c'est énorme. Notons la bonne reprise d'un titre de Dark Funeral, et puis c'est la fin de leur démonstration bien réussie et très prenante. Seconde baffe de la soirée !

Pour le groupe suivant ARTEFACT, ça ne va pas être facile, car oeuvrant dans le black également, mais sous un jour (nuit), plus mélodique. Les Niçois donc, vont défendre avec rage, leur dernier opus "Ruins" bien accueilli par la critique. Leur prestation est technique et mélodique, mais quand même assez énergique, n'a pas l'air de convaincre l'assistance. Les tricotages à la gratte, arrivent à capter notre attention, mais sans plus, dirons nous. Mais de crachons pas dans la soupe, le combo a quand même un certain niveau, même si leurs compos ne font pas forcément mouche en live.

Le public sorti pendant les prestations des deux combos de black, rentrent bientôt dans la salle, pour ne pas rater BLOCKHEADS. Après une longue lamentation grognée qui fait monter la pression, nous sentons que l'orage va éclater à Millery avec nos grindeurs transpirant une certaine démarche punk. Vlan ! En effet tout éclate sur les planches mais aussi dans l'assistance, ou l'on attendait qu'un simple déclic, pour tout renverser. BLOCKHEADS vient de Nancy-grind-city et bouscule tout sur son passage, ce sont les fils de Napalm Death, et sont énormes dans la brutalité incontrôlée. Sur fond de rythmiques infernales et de guitare rasoir, le frontman est insaisissable même pour ceux qui commencent à monter sur les planches. C'est le stage-divig non-stop et encore une fois on vient s'empiler entre la batterie el les musicos. Troisième claque de cette nuit agitée. Et puis inévitablement la fin du gig se profile, et nos grindeurs préférés jettent l'éponge après un dernier grognement, et s'en vont, nous laissant dans un état second de fatigue, l'orage est passé. Enorme !

L'édition Millery 2008, n'a pas déçu, au contraire. Longue vie à L'Undergroud Metal Festival, et remerciements à l'organisation, toujours au taquet, à tous les groupes participants, et au public qui en venant encore en plus grand nombre, pourra assurer la pérennité du métal extrême.