CHRONIQUES DE CONCERTS

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SHAKA PONK
Avec : The Noface, Shaka Ponk
Date du concert : 17-03-2018  
Lieu : Halle Tony Garnier - Lyon [ 69 ]  
Affluence :  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 23 mars 2018 - Chroniqueur : Kaïzoku - Photographe :  


La Halle Tony Garnier, samedi soir, le concert est sold out. Nous entrons dans le pit photo et un collègue et moi réalisons qu'il y a des milliers de personnes derrière nous. Des milliers de personnes venues voir ou revoir le groupe phénomène, Shaka Ponk, qui pose ses valises ce soir-là à Lyon pendant sa tournée The MonkAdelic Tour.
Mais ça ne va pas se passer comme ça, pas tout de suite. Comme la plupart du temps il y a une première partie. Et celle-ci il ne fallait surtout pas la louper.

C'est The Noface qui s'est lancé dans l'arène tête baissée tel cinq berserkers entrant dans une fureur sacrée.
The Noface c'est la rencontre entre les quatres musiciens de feu Skip The Use qui nous offrent un rock bien brut, masqués de noir, une croix blanche en travers du visage pour signifier que maintenant seule la musique compte, et la voix d'Oma Jali qui mêle la puissance du rock à la chaleur de la soul.
The Noface c'est un pont entre Terre et Ciel, des rythmes bien ancrés qui soutiennent une envolée rugissante et fascinante. C'est un paradoxe entre les sans-visages qui n'ont pas la parole et l'expression brûlante et engagée de la guerrière-fauve. Un projet tout en contrastes mais dont les éléments forment un tout évident et naturel.
The Noface a vu le jour il y a à peine un an et déjà le groupe a parcouru les festivals l'année dernière avant de sortir son premier album "Chapter One" en septembre. Il est évident que le quintet est parti pour faire une ascension fulgurante et qu'on a pas fini d'entendre parler d'eux et de voir leur symbole dans les salles de concerts.

La chaleur est montée d'un cran dans la Halle qui ne peut retenir son impatience plus longtemps. Les trois singes, celui qui se cache les oreilles, l'autre la bouche et le troisième les yeux, apparaissent sur l'écran au fond de la scène, à l'inverse du public qui est tout ouïe, hurle de joie et sait qu'il va s'en prendre plein les mirettes. Le sol tremble dès les premières notes. Shaka Ponk est en place.
J'ai toujours entendu dire que Shaka Ponk en live c'était un show hallucinant, et effectivement, j'ai enfin pu constater par mes yeux ! Au bout de quelques minutes seulement je sens la main d'un vigile me pousser l'épaule pour m'éviter de me prendre dans la figure le pied de Frah qui venait de se jeter dans le public. Ça donne le ton direct.. ils sont dingues et ils kiffent leur public (qui le leur rend bien !). Le chanteur se fera d'ailleurs le plaisir de plusieurs bains de foule, surfant ou marchant à travers la fosse et les gradins, rejoint par Sam lors de leur fameuse reprise de "Smell Like Teen Spirit" et le public suivra Frah avec énergie et plaisir lorsqu'il initiera un circle pit en fin de concert. Un groupe aussi énorme aussi proche et généreux avec son public c'est pas forcément tous les jours qu'on voit ça et ça fait du bien. Ça nous donnerai presque l'impression d'être dans une salle plus intimiste !

Une mise en scène aux petits oignons où les nouvelles technologies complètement intégrées au monde des humains (et vice versa) nous ont fait voyager dans un univers virtuel parfois féerique et surtout très geek. Une armée de robot réalise une chorégraphie menée par Frah et Sam sur "Gung Ho/War Dance", un singe géant arbitre une battle sous forme de jeu vidéo entre les musiciens et les avatars de grands noms du rock disparus pour un hommage bien ficelé (je ne donnerai pas plus de détails, il faut quand même laisser quelques surprises), bref, c'est une belle claque visuelle!
Shaka Ponk est un groupe aussi généreux visuellement que musicalement. "On fait pas du vrai rock nous, on mange bio, on fait du sport..." nous sort Frah entre deux chansons avec humour. Mais c'est tant mieux, parce que, d'une, d'avoir une hygiène et une philosophie de vie saine ça n'a jamais empêché de faire du rock, et de deux, ce rock là est un hybride efficace. Traversant des univers punk, funk, en passant par l'electro, le rock et la pop, en anglais, en français et en espagnol, Shaka Ponk a su faire ressortir ses diverses influences au cours de ses albums avec équilibre et justesse.

Le set avait commencé dans le feu avec quelques chansons du dernier album "Evol" sorti en novembre comme "Killing Hallelujah" et "On Fire" mais c'est une ovation
qui est faite aux chansons des anciens albums comme "Picky" ou "Palabra Mi Amor". Mais n'oublions pas que "Evol" a été sacré "album rock de l'année" aux Victoires de la Musique 2018, et qu'il fera un jour partie des "anciens albums" desquels tout les fans auront retenu des chansons.

Sortie avant la fin de la dernière chanson j'entends le concert se terminer dans un grondement de joie, ça vibre jusqu'à l'extérieur.
Une bien belle expérience que ce concert, dont le seul point négatif a été le son très difficile à tenir, mais qui est un souci indépendant des groupes qui nous ont offerts un show explosif et énergisant.
Merci à eux de faire vivre le rock à leurs manières.
Merci à Zouave et à Tôt ou Tard pour l'organisation de cette belle tournée.






 


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