CHRONIQUES DE CONCERTS

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GOD IS AN ASTRONAUT
Avec : God Is An Astronaut
Date du concert : 12-05-2018  
Lieu : Ninkasi Kao - Lyon [ 69 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 14 mai 2018 - Chroniqueur : Kaïzoku - Photographe :  


En plein chaos des Nuits Sonores, Sounds Like Hell Productions nous avait préparé une bien belle bulle d'espace-temps samedi soir au Ninkasi Kao avec les Irlandais de God Is An Astronaut. Une exception à l'habitude d'une première partie puisque nous n'aurons droit qu'au set de God Is An Astronaut. Pour des raisons techniques, Xenon Field, compagnons habituels du groupe, n'ont pas pu nous accompagner dans ce voyage. Voyage nouveau pour moi, très peu habituée aux sentiers du post-rock, et donc très heureuse de commencer par les maîtres en la matière pour mon initiation.

God Is An Astronaut arpente la stratosphère musicale depuis une quinzaine d'année maintenant. Après sept albums, Epitaph, le petit dernier sorti le 27 avril de cette année chez Napalm Records nous est présenté ce soir par le quatuor. Les jumeaux Kinsela sont toujours aux commandes de ce projet et sont accompagnés par Lloyd Hanney à la batterie et par Jamie Dean, claviériste et guitariste arrivé plus récemment au sein du groupe.

Un quatuor en parfait équilibre, en osmose avec leur musique, en osmose avec le public frissonnant d'émotion à l'écoute de ces nappes lourdes et de cette voix qui apparaît parfois, samplée et réverbérée, comme un échos à travers une montagne énigmatique. Les yeux fermés, une impression de chute à travers un rêve sans fin vers un point lumineux me saisit. God Is An Astronaut s'expérimente comme un orage, oscillant entre violence extrême du bruit du tonnerre et de la lumière des éclairs et la douceur apaisante de l'odeur, du bruit et de la sensation de la pluie fraîche sur la peau se mêlant aux caresses du vent. Mélancolie et espoir s'entremêlent, s'entrechoquent doucement ou violemment suivant les instants de ce voyage pénétrant jusqu'aux tréfonds de l'âme illustrant une existence empreinte de lourdeur et de souffrance qui ne voit son salut, sa libération, qu'à travers le passage vers la mort..

Le travail scénique joue parfaitement son rôle dans ce sens. Sur fond des étoiles qui nous rapprochent du « Créateur », des faisceaux de lumières comme des indications de directions à prendre pour aller à sa rencontre, des stroboscopes pour rappeler la violence de l'existence et de l'orage, et des lumières douces et contrastées pour assembler le tout qui est parfaitement orchestré pour nous plonger dans cette ambiance atmosphérique particulière.

Le manque de chant qui m'est tellement cher dans mes goûts musicaux est contrebalancé par cette richesse mélodique de chaque instrument, que ce soit avec les rythmes travaillés et prenants à la batterie que les riffs planants à la guitare soutenus par la basse très présente.
La setlist mêlant des morceaux d'Epitaph, qui signe un tournant plus mélancolique dans la discographie du groupe, et d'autres albums phares comme All Is Violent, All Is Bright est parfaitement cohérente avec tous ces contrastes évoqués.

GIAA c'est une expérience, un voyage intérieur qui fait passer par tout le panel de couleurs des émotions humaines, sans filtre, sans restriction et sans transition. « Dieu » est dans l'espace sous forme d'un astronaute, mais il est surtout au plus profond de nous.

Mille merci à Sounds Like Hell Productions de nous proposer de si belles couleurs musicales, les 10 années à venir se présentent bien !
Merci à God Is An Astronaut pour ce premier voyage sans retour dans l'univers du post-rock, aussi précieux qu'une séance de méditation.
Et c'est toujours un plaisir de franchir les portes du Ninkasi pour de si beaux moments.






 


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