CHRONIQUES DE CONCERTS

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LIONS METAL FESTIVAL II
Avec : Shotgun Logic, Aesmah, Sangdragon, In Arkadia, Necrodeath, Nightmare, Elvenking, Loudblast, Grave
Date du concert : 02-06-2018  
Lieu : Trait d'Union - Montagny [ 69 ]  
Affluence : 300  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 16 juin 2018 - Chroniqueur : Kaïzoku - Photographe :  


Le Lions Metal Festival est la preuve que le métal rassemble, et arrive à pousser des portes qui paraissent parfois infranchissable. Ce petit festival qui, on l'espère, deviendra grand, est né l'année dernière à l'initiative de Michaël Di Bari. Accompagné d'un équipe exceptionnelle et du soutien du maire de Montagny, il a réussi à monter un festival très hétéroclite qui propose un large panel de goûts métal pour le plus grand nombre. Offrant du thrash, du death en passant par le heavy ou encore le folk, le festival prend son envol et accueille encore plus de public que l'année précédente.

C'est Shotgun Logic qui va lancer cette seconde édition avec leur thrash metal des familles. Existant depuis un an dans le paysage musical lyonnais, Shotgun Logic offre un voyage dans le temps et nous ramène à la belle époque des coiffure bouffante et frisées et des jean déchirés près du corps. Ce qu'incarne parfaitement Kim, le chanteur avec sa voix puissante qui nous plonge dans l'univers de Megadeth, Judas Priest ou encore Kreator, mais avec une touche moderne de la jeunesse qui en veut. Le tout est parfaitement en place. Arpentant la scène entre ses camarades Kim a l'habitude d'en fouler et semble habité par l'âme de ses prédécesseurs dont Shotgun Logic est le digne héritier.

Première découverte alléchante donc, le festival démarre sur les chapeaux de roue.

On reste ensuite dans le vaste paysage musical lyonnais mais on part sur du melodic death metal. Le groupe créé par Olivier Girard, Aesmah il y a presque 10 ans se balade dans un univers atmosphérique et épique qui appelle l'émotion, le voyage vers un monde onirique. Le tout teinté de groove énergique qui prend aux tripes. Des changements de rythmes qui font penser à une influence progressive, ce qui rend ce set d'autant plus intéressant musicalement. On aura même droit à un solo de batterie entre deux chansons, ce qui est malheureusement assez rare sur ce genre de scène. Bref, Aesmah réussissent à mettre leur histoire dans leurs compos et à donner de l'originalité au genre. En attendant la sortie prochaine de leur dernier album, ce fut encore une belle découverte pour moi.

Les festivaliers se font de plus en plus nombreux au fur et à mesure que l'heure avance.

On s'éloigne un peu de Lyon en passant par Mâcon avec le fier groupe de symphonic black death, Sangdragon. Oyez, oyez la symphonie épique que nous jouent ces troubadours sortis tout droit d'un Moyen-Âge onirique. Le décor est planté et toute la panoplie est déployée. Peintures guerrières, armure de cuir, épée brandie au-dessus du public, chœurs lyriques, instruments d'un autre temps. Une histoire contée par Vincent Urbain et sa bande, à cheval entre cet autre temps, cet autre monde, et le présent dans lequel nous ramènent des riffs métal puissants. Un univers tout entier à portée d'un large public. Un mélange qui fonctionne plutôt pas mal tant qu'on se concentre sur le décorum épique et que le groupe reste dans le domaine de la composition et dans cet univers qui lui est propre. Une reprise aléatoire du générique d'une série épique très très en vogue depuis quelques années clôturera ce set en laissant un goût d'inachevé. Malgré tout les Mâconnais ont réussi à nous embarquer dans leur épopée et à nous faire voyager.

La violence des guerriers des temps passés n'a rien à voir avec la violence des guerriers contemporains de In Arkadia. Un vent de fureur s'abat sur la scène du Trait d'Union. Les Lyonnais, forts d'un public fidèle et d'une énergie à faire pâlir une tornade enflamment la salle dès les premières notes avec leur blackcore ravageur. Je n'avais pour ma part encore jamais vu le tank In Arkadia en action mais leur prestation est à la hauteur de leur réputation. Une machine bien huilée qui démarre au quart de tour et ne s'arrête qu'une fois le set terminé et le public en furie. Alix, Mike, Mirfin, Jiben, Boti et Florent savent y faire, ils ont l'habitude de la scène et ça se sent. Ça gueule, ça saute, ça appelle au pogo, le tout bien ficelé, carré et travaillé. Le duo de chanteurs fonctionne parfaitement et donne encore plus de substance aux compos du groupe qui en est à son 3ème album. Lions est sorti en 2017 et rien que le nom de l'album les caractérise parfaitement ! Il n'y a pas de doute que In Arkadia fait la fierté du public lyonnais et qu'après avoir ouvert pour ne nombreux groupes tels Napalm Death, foulera de grandes scènes en tête d'affiche d'ici quelques temps.
Comme les organisateurs de ce beau festival ne s'arrêtent pas à la frontière de l'hexagone dans leur programmation, les italiens de Necrodeath. Un des groupes pionnier du black/thrash en Italie qui a traversé les décennies depuis les mid eighties nous offre toute sa folie et son énergie à réveiller les morts dont ils parlent tant ! La géométrie variable du groupe et le temps n'ont en rien entaché la qualité de la musique. En tournée pour présenter leur douzième album, « The Age Of Dead Christ », les italiens nous montrent qu'il savent naviguer entre thrash et black avec dextérité et plaisir. Et du plaisir on en prend en les écoutant et en les regardant car l'ambiance sur scène, malgré le fil rouge macabre de leurs chansons, et vraiment joviale et entraînante. Necrodeath n'a plus rien à prouver, ils envoient et profitent à fond pour notre plus grand ravissement.

On franchi à nouveau les Alpes pour se retrouver du côté de Grenoble avec Nightmare. Né en 1979 le groupe a vécu moult péripéties et changements, avec une pause entre 1987 et 1999 et semble stabilisé depuis 2015 où la chanteuse Maggie Luyten et le batteur Olivier Casula ont rejoint les rangs. Entre le heavy et le power metal, le groupe navigue et nous régale de mélodies enivrantes et pêchues. Ayant souvent du mal avec les voix féminines dans le métal (goût totalement personnel), il n'en est absolument rien ici. La surprise de la puissance vocale et de la présence scénique incroyable de Maggie Luyten est totale et m'embarque instantanément. Une énergie épique et positive se dégage du côté de la scène pour se transmettre partout dans le public et c'est bon. Nightmare est un superbe exemple de groupe qui a ressuscité de ses cendres pour revenir encore plus beau et plus fort. Encore un groupe de qualité dans ce festival..

Et ce n'est pas fini..

On enchaîne ensuite avec Loudblast, un des groupes pionniers du death français formé en 1985 (la meilleure année en toute objectivité). Les Lillois étaient attendus ce soir. Ça fait maintenant plus de trente ans qu'ils rugissent dans nos oreilles et qu'ils arrivent malgré tout à être encore pertinents dans le genre. Bref, y a pas à tergiverser, ils sont bons depuis le début et restent maîtres en la matière. Forts d'un line-up stable et soudé depuis un bon moment, la qualité du show est à la hauteur. Le charisme hypnotisant de Stéphane Buriez au micro appuie cette présence scénique indiscutable. Un set détonant et dantesque comme on s'y attendait. Une bonne claque. 30 ans, c'est rare qu'un groupe de métal extrême reste dans le game aussi longtemps. Et pourtant, à force de travail certains groupes arrivent encore à surprendre et à évoluer et c'est largement le cas de Loudblast. Un bon moment que j'avais envie de les voir sur scène mais que l'occasion ne se présentait pas. Voilà qui est fait et je n'en suis pas déçue, loin de là !

Nous repartons ensuite en Italie..ou non..en fait nous partons loin, loin dans le monde mystérieux et onirique des elfes avec Elvenking. Le folk pagan metal d'Elvenking nous transporte au son du violon dans les secrets d'un grimoire magique (titre de leur neuvième album sorti en 2017). Épique et entraînant, le set des Elfes/Italiens est efficace et nous plonge réellement dans une forêt lointaine peuplée de créatures magiques qui se joignent à nous le temps d'une danse. Rejoignant le power métal par moment, la musique d'Elvenking est riche et pleine d'influences diverses et variées. Un voyage musicale délectable qui sied à l'imaginaire et au rêve. Une ambiance festive en cette chaude soirée de juin qui ne fait que continuer.

Ambiance qui retombe un peu ensuite car les Suédois de Grave peinent à commencer leur set. Entre retard d'avion, problèmes techniques et balances qui n'en finissent plus, le public s'impatiente quelque peu. Surtout que le mythique groupe de death est attendu comme le messie ce soir. Une venue acclamée par de nombreux fans de longue date. Après avoir écumé les scènes européennes et américaines, le groupe fondé en 86 est toujours sur les routes avec son death metal old school. Old school c'est ce qui les caractérise certainement le mieux puisque c'est le set anniversaire de leur trente ans de carrières qu'il nous jouent ce soir. Pas d'album au compteur depuis 2012, pas de renouveau, pas de son qui surprend, on peut penser que Grave se repose sur ses acquis. Mais visiblement ça fonctionne puisque le public est là pour acclamer le groupe cultissime.

La soirée s'achève dans une chaude ambiance avec le goût d'un beau projet mené à bien par l'équipe du Lions Metal Festival qui, nous n'en doutons pas, saura nous offrir une 3ème édition encore plus belle que les deux premières, même si la barre est déjà bien haute !

Un grand bravo à tous ceux qui ont participé à cette belle et riche élaboration qui a rassemblé un public nombreux. Merci de faire vivre le métal dans de belles conditions, en nous offrant la diversité d'autant de genres différents au cours d'une même belle soirée. Merci et bravo également à la mairie de Montagny, peu de mairies soutiennent ce genre d'initiative et c'est une belle preuve d'ouverture d'esprit et d'investissement dans la culture.

Vivement l'année prochaine !






 


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