CHRONIQUES DE CONCERTS

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GORAN BREGOVIC
Avec : Goran Bregovic, Lion In Bed
Date du concert : 04-07-2018  
Lieu : Le Fil - Saint-Étienne [ 42 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.festivaldes7collines.com  
Interview :  
   
Date de la chronique : 05 juillet 2018 - Chroniqueur : Chart - Photographe : Chart https://www.facebook.com/chartlivephotography  


C'est le moment de l'année où les festivals fleurissent de partout. La semaine dernière, Saint-Étienne vibrait au rythme de Paroles et Musiques. Cette semaine, c'est le Festival des 7 Collines qui prend le relaie. Il y a donc de quoi se faire plaisir et sortir de chez soi pour découvrir ou redécouvrir quelques artistes. C'est au Fil que nous nous rendons ce soir afin d'assister au concert de Goran BREGOVIC. Après le passage de Emir KUSTURICA, nous ne pouvions nous refuser le plaisir de poursuivre l'expérience de la musique des Balkans.

C'est le trio LION IN BED qui ouvre la soirée. Il s'agit du nouveau projet du guitariste stéphanois Mickaël MOTTET connu aussi pour avoir œuvré au sein de ANGIL & THE HIDDENTRACKS ou ANGIL WAS A CAT. Il est accompagné dans ce projet par la chanteuse SCHERAZED que l'on a pu retrouver dans DOTSY DOT. Ils sont rejoints sur scène à la batterie par un ex ANGIL, Flavien GIRARD responsable aussi de la production de l'album. Tout ce beau monde évolue dans un style pop rock soft et dépouillé. Cette première demi heure de musique est pour le moins posée et captive son auditoire.

GORAN BREGOVIC défend actuellement son dernier album en date, « Three Letters From Sarajevo » sorti fin 2017. Si je parlais de KUSTURICA en introduction c'est que les deux hommes ont été liés par leur travail, l'un en tant que réalisateur de films, l'autre en tant que compositeur de bandes originales. On lui doit entre autre « Le Temps des Gitans », « Arizona Dream », « La Reine Margot », « Underground » pour n'en citer qu'une toute petite partie. On retrouve pas mal de points communs entre ces deux artistes mais je dois avouer qu'il y a aussi pas mal de différences. Si KUSTURICA a un réel côté punk, BREGOVIC semble bien plus sage. Les musiciens sont tranquillement posés à leur place et Goran BREGOVIC ne bougera pas de sa chaise durant toute la soirée. C'est un choix. J'aurais aimé le voir se déplacer un peu plus mais chacun sa façon de faire. Le concert a certes débuté dans le public mais c'est le seul moment où les musiciens ont réellement intereagit. Mais peu importe car la qualité musicale est elle très grande. On retrouve cette formidable énergie venue des Balkans. Manu Chao n'a qu'à bien se tenir ! La puissance des cuivres n'est pas à démontrer et L'ORCHESTRE DES MARIAGES ET DES ENTERREMENTS qui accompagne le monsieur est d'une énergie incroyable. Je trouve ce nom amusant certes mais il dépeint admirablement bien l'esprit de cette musique chargée d'émotions. On compte de très grands moments durant cette soirée, « Gas Gas » et tous ces morceaux très énergiques qui font remuer la salle. Pour l'émotion, rien de tel que « Ederlezi » qui vous fait dresser les poils. Le chant sur ce morceau me fera toujours le même effet, pas étonnant qu'on le retrouve dans l'une des plus belles scènes de cinéma. « In The Death Car » est certainement le climax de la soirée, le point culminant. Je pense que tout le monde a déjà entendu ce titre au moins une fois à la radio. C'est Iggy POP qui le chante habituellement mais il s'agit bien d'un titre de Goran BREGOVIC. Lorsque celui-ci s'en empare en public, cela devient quelque chose de grand. Le public se met alors à chanter les refrains et cela transforme l'instant en moment suspendu dans le temps. On n'oublie pas la reprise de « Bella Ciao » qui avec la série Netfix LA CASA DE PAPEL a pris une nouvelle envergure. Ce chant italien de résistance datant la seconde guerre mondiale contient forcément quelque chose de fort. La force des images de LA CASA DE PAPEL a apporté à ce chant une nouvelle jeunesse et nombreux sont les artistes qui se sont lancé dans sa reprise, plus ou moins réussie. Ce n'est certainement pas le cas de Goran BREGOVIC qui ayant connu la dictature de Tito dans ses jeunes années puis la guerre civile et le démembrement de son pays perçoit les choses certainement d'une autre manière. L'histoire de ce pays est forte et cela se traduit forcément dans la musique et dans toute expression artistique venant d'un peuple ayant connu de tels moments dans son histoire. On conclue enfin cette belle soirée par le très attendu « Kalasnjikov » et son énergie incroyable.

Merci au Fil pour son accueil. Il est toujours intéressant pour moi de pouvoir naviguer d'une scène à une autre. La diversité musicale est toujours intéressante et il n'y a aucune raison de s'en priver.






 


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