Une tournée mal organisée à Lyon au départ a atterri ce soir dans notre salle underground préférée. Alors, jouera, jouera pas, c’était ce mercredi soir 5 Décembre au Rock n’Eat de Lyon où ABIGAIL WILLIAMS et SARKOM se produisaient avec l’annonce d’une troisième formation CHRONUS… qui avait jeté l’éponge au dernier moment. Mais les sympathiques black-metalleux « ricains » et Norvégiens ont joué tout de même devant une poignée d’irréductibles, amateurs de metal noir de qualité. Peu de monde présent en fait et pourtant en début de soirée, le prix d’entrée était passé de 15 à 5 euros, mais quand ça ne veut pas, ça veut pas ! Qu’à cela ne tienne nous attendons dans les lieux, « the show must go on » !

Vers 21 heures trente du coup, ce sont ceux d’Oslo, SARKOM qui investissent la scène ayant pris le temps des maquillages et des tenues inhérentes à leur black-metal venu du Nord. Un black guerrier qui arrive à convaincre les non-initiés par la qualité des compositions offertes et par leur présence scénique terrifiante et peut-être dérangeante, mais presque « groovy » à certains moments.
N’oublions pas que cette formation possède déjà 4 albums marquants sortis en 15 ans d’existence. Et visiblement ils n’ont de leçons à recevoir de personne en matière de « true-black » agressif en live, cela se sent, cela se ressent tout simplement.
Et puis ces norvégiens compagnons d’armes d’Urgehal et autre Tsjuder savent réintroduire au black initial du rock old-school en filigrane comme le fait un certain Satyricon. Ici pas d’aventures progressives mais des riffs et soli bien travaillés qui relèvent ce qui n’aurait été qu’un black-metal traditionnel d’obédience 90’s.
Alors disons-le franchement ce groupe nous a largement séduit à l’aide d’une prestation qui valait largement le déplacement et nul doute que nous ne manquerons pas sa venue en nos terres ou ailleurs si d’occasion cela se présentait à l’avenir.
Set-list en photo.

Vient ensuite le tour d’ABIGAIL WILLIAMS d’Olympia dans l’état de Washington pour une prestation complètement différente de celle du groupe précédent.
Sur scène, un trio composé de deux guitares, une voix et une batteuse exceptionnelle il faut le souligner dès le départ. Avec e trio nous pénétrons dans le domaine d’un certain black atmosphérique propulsé par le mentor du groupe le guitariste/chanteur Ken Sorceron qui en une douzaine d’années s’est fait accompagner de différents musiciens, nombreux changement de line-up donc en live, mais aussi afin d’enregistrer quand même 4 albums.
Bien entendu, atmosphérique ne veux pas dire « fleur bleue », ici c’est quand même assez violent dans une noirceur palpable et destructrice de neurones. Le fait d’avoir une batterie forte et inventive enfonce le clou pour des envolées malsaines, maladives et décapantes
Du coup, ceux qui étaient venu chercher ce soir du black traditionnel se retrouvent pris à la gorge par des compositions complètement « allumées » où l’ambiance n’est pas de tout repos. Bref, Abigail Williams rue dans les brancards du black-metal en y ajoutant ses envies progressives poussées dans des retranchements certains frôlant un dérapage de folie froide comme la mort et tranchante comme un scalpel.
Certains ont aimé, d’autres ont subi et le reste a constaté qu’Abigail Williams était inventif et savait nous le démontrer. Au final je ne sais plus si j’ai apprécié ou pas, spécial donc !
Merci au Rock n’Eat d’avoir « récupéré » cette date et merci aux musiciens pour leur gentillesse et le fait d’avoir joué le jeu ce mercredi soir et avoir satisfait les passionnés de metal présents dans la salle.