CHRONIQUES DE CONCERTS

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KORPIKLAANI
Avec : Korpiklaani, turisas, trollfest
Date du concert : 10-03-2019  
Lieu : La Tannerie - Bourg-en-Bresse [ 01 ]  
Affluence : 500  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 18 mars 2019 - Chroniqueur : Der.Lehrer - Photographe : Didier K.  


Dans le cadre de leur « Wayfarer + Warriors Tour », ils ont cinq dates en France, dont une à La Tannerie de Bourg-en-Bresse, entre Marseille et Milan. Quel honneur pour notre ville et notre région ! Un événement musical et culturel et, comme il se doit, une salle bien remplie. Trois groupes venus du froid vont réchauffer, en ce dimanche presque printanier, les quelque 500 personnes qui se sont déplacées.
A l'Ouest, la Norvège et ses fjords, représentée par TROLLFEST, d'Oslo, à l'Est la Finlande, ses immenses forêts, paradis des rennes, ses lacs et ses aurores boréales, représentée ce soir par deux groupes majeurs, TURISAS et KORPIKLAANI, originaires du Sud du pays, une contrée non loin d'Helsinki, la capitale. La fête païenne s 'annonce joyeuse, avec au menu du pagan metal, du folk metal tendance viking, sur fond de légendes scandinaves ou lapones, bien que la Finlande n'appartienne pas – historiquement- à la Scandinavie.

Dès 17 heures 30, devant un public composé de jeunes et de moins jeunes, masculin et féminin, les sept musiciens de TROLLFEST, formation qui a vu le jour en 2003, barbes et cheveux longs, accoutrements colorés ou bariolés débarquent avec tambour et trompette sur la grande scène de la Tannerie, décorée de ballons multicolores et autres fanfreluches. Le ton est donné, on joue, on chante (dans un mélange approximatif de norvégien et d'allemand!), on danse, c'est le grand Carnaval, tous les instruments sont là, batterie et guitares bien entendu, mais aussi accordéon, claviers, saxo, percussions, l'ensemble sous l'autorité bienveillante du chanteur-maître de cérémonie, « Trollmannen », qui s'adresse au public, lui ordonne de s'asseoir (« sit down »), de se lever, de se préparer à un wall of death géant, et même de défiler en cercle en chantant « A la queue leuleu... » ! Ce frontman charismatique avait auparavant jeté sur la foule (en délire!) sa huppe de ballons multicolores. Les gens sont aux anges, les plus excités se jettent contre les barrières métalliques installées exceptionnellement devant la scène, les grands enfants s'amusent, bref, on assiste à un numéro interactif (et folklorique) scène-salle parfaitement réussi, qui s'achèvera au bout d'une heure par un « waf,waf,waf » qui illustre bien l'esprit festif de TROLLFEST. Les amateurs de jolis textes et les metalleux de stricte obédience n'auront pas fait le bon choix, chacun son style ! TROLLFEST n'est pas FINNTROLL. Rappelons que le groupe d'Oslo s'était déjà fait remarquer au SYLAK OPEN AIR 2017.

Peu avant 19 heures, TURISAS, la formation finlandaise de « viking metal » succède sur scène, dans un tout autre décor, aux Norvégiens. Sous la houlette de Mathias Nygärd, le chanteur, le groupe a vu le jour en 1997 et a vu défiler depuis cette date plusieurs line-up.
Vêtus de cuirs cloutés, visages couverts de « sang », nos six guerriers, dont une guerrière , séduisante valkyrie, s'inspirent du folklore nordique et de la mythologie finnoise. Les hommes ressemblent à des ogres, seule la brillante violoniste offre un visage humain. A plusieurs reprises, Mathias, le chanteur et animateur du groupe, s'efforce de prononcer, de sa voix grave, « Bourkenbresse », tandis que le public enthousiaste et joyeux s'agite de plus en plus. Jamais de répit dans la fosse, pogos et slams se succèdent, colonnes de fumée, confetti, le spectacle est total, magnifique...Cette osmose entre les artistes et les spectateurs constitue la force de TURISAS qui reste un authentique groupe de metal. La dernière partie de leur set d'une heure et demie fait plus ou moins penser à une chorale dont la musique résonne dans une cathédrale – on invoque le ciel, le dieu Odin ?- La séquence qui suit sonne comme un délicieux « dessert musical ». Mention très bien aux Finlandais...qui n'avaient pu jouer que 23 minutes au HELLFEST 2011 !
Il est bientôt 21heures lorsque « la bande » de KORPIKLAANI, officielle tête d'affiche, déjà 25 ans au compteur, investit la scène, attendue avec impatience par ses nombreux fans. Originaires de Lahti, ville située à environ 100 km au Nord d'Helsinki, en lisière de la Laponie, leur nom signifie « clan de la forêt ». KORPIKLAANI compte parmi les groupes de metal ou proches de ce genre musical qui donnent le plus de concerts au plan international. On remarque d 'emblée la présence de divers types d'instruments, accordéon, violoncelle et les longues dreads du chanteur et leader Jonne Järvelä et l'imposante silhouette du bassiste aux pieds nus, Jaarko Aaltonen.
A peine les premières notes se font-elles entendre que déjà la fosse s'enflamme, pour quelques minutes , car bien vite le groupe semble chercher son rythme, l'ensemble donne l'impression de manquer de souffle, un peu « mou », un rien répétitif. Mais rapidement, et c'est heureux, KORPIKLAANI peut-être gagné par la fatigue liée à la longue tournée, se ressaisit, et la salle de même . En effet, la seconde partie de leur set est, selon de nombreux spectateurs entendus ou interrogés, nettement plus énergique que la première, la dynamique est rétablie. Les fans du genre se manifestent activement jusqu'aux derniers rangs de la grande salle. Petite pause, on quitte la scène pour quelques minutes, un rappel s'impose, ovation du public...Tout est bien qui finit bien, tout le monde semble heureux.
(Set-lists en photos)

Ce concert fut un grand succès populaire et festif, l'ambiance l'a démontré. Au delà des clichés toujours tenaces, les trois formations ont su par leur style respectif transporter l'assistance, ceux qui les connaissaient déjà et ceux qui les ont découverts ce soir, dans l'Ain, dans leur univers païen / pagan d'artistes et de saltimbanques. Certes, chacun a ses préférences, affaire de goût personnel, mais chacun reconnaît le talent des musiciens et la qualité intrinsèque des différents groupes, quelle que soit leur notoriété. Question rituelle entendue à l'issue du concert : » T'as préféré quel groupe ? » Les avis étaient partagés.

Remercions chaleureusement la Tannerie, ses responsables et ses bénévoles, d'avoir su accueillir un événement de cette taille dans les meilleures conditions, le public venu en nombre et bien entendu, les trois formations qui ont choisi Bourg-en-Bresse plutôt qu'une très grande ville.






 


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